Jonathan Crompton suivra l'aventure des Patriots de la Nouvelle-Angleterre d'un oeil intéressé d'ici le Super Bowl. Le quart des Alouettes de Montréal n'éprouve que du respect pour l'équipe et son quart Tom Brady depuis qu'il a fait un bref séjour à Foxborough en 2010-11.

Crompton s'est joint à la formation d'entraînement des Patriots en novembre 2010 et il y est demeuré jusqu'en août 2011. Pendant tout ce temps, il a été en mesure d'apprécier le professionnalisme de l'organisation.

«Avant de me joindre à eux, je n'étais pas un partisan, je dirais même que je les détestais, a-t-il déclaré au cours d'un entretien qu'il a accordé à La Presse Canadienne aux bureaux du centre-ville des Alouettes. En tant qu'amateur de sports, je n'aime pas les équipes qui dominent constamment. Je me disais qu'il y avait quelque chose qui clochait.

«Après y avoir joué, j'ai le plus grand respect pour cette organisation, pour Bill Belichick, Tom Brady et M. (Robert) Kraft (le propriétaire) en raison de la façon dont les choses y sont menées. Ils ne font jamais dans la facilité.»

Il a particulièrement apprécié travailler avec Belichick, qui, contrairement, à ce qu'il laisse voir lors de ses rencontres avec les médias, disposerait de tout un sens de l'humour, aux dires de Crompton.

«Il est si respecté parce que peu importe qui vous êtes, ça n'a aucune importance à ses yeux. Que vous soyez le quart partant ou celui au sein de la formation d'entraînement, il vous demande de faire votre travail. Il donne l'heure juste à tout le monde, même à Tom. Il vous dira exactement où vous vous situez, ce que vous faites de bien, ce que vous faites de moins bien et de quelle façon vous devez travailler pour vous améliorer. Que vous soyez un vainqueur de trois Super Bowls sur le point de disputer votre sixième ou une recrue non repêchée qui évolue au sein de l'équipe d'entraînement.

«Une autre chose très impressionnante au sujet de cette organisation, c'est que M. Kraft connaît les prénoms, les noms et l'endroit d'où vient tout le monde au sein de l'équipe, car il a cette équipe tellement à coeur. C'est à cause de tout cela qu'ils sont où ils sont. Je ne savais pas cela avant d'arriver là et c'est probablement pourquoi je les détestais tant. Mais maintenant, j'aurai toujours un grand respect pour cette organisation.»

À ses yeux, il n'y a pas de doute que les succès des Patriots reposent en grande partie sur la collaboration entre Belichick et Brady, qui ont remporté 161 victoires ensemble et participeront à leur sixième Super Bowl. Il explique leurs succès par l'acharnement des deux hommes.

«Ça prend beaucoup de travail et d'engagement, mais aussi un peu de chance. Ce qu'ils ont fait est sans précédent, phénoménal. Ce qui est à l'origine de cela, c'est que tout le monde sait que Tom Brady est le quart des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, mais Tom Brady, lui, ne le sait pas! Dans sa tête, quelqu'un est là pour lui ravir son poste. C'est de cette façon qu'il travaille à chaque jour. Imaginez: il participera à un sixième Super Bowl - un record -, il en a gagné trois et il a raté une année! C'est plutôt bien, mais malgré tout cela, il croit constamment que son poste n'est pas assuré. Idem pour Belichick. Ça prend un peu ce genre de mentalité pour connaître autant de succès.»

Crompton, qui a décidé de couper la saison morte en deux en venant passer quelques jours à Montréal - «J'aime plutôt le temps froid», note-t-il au passage - se rappelle particulièrement de la façon dont les Pats triment dur à l'entraînement.

«Les entraînements étaient pires que les match, et je suis certain que ça devait être la même chose ici quand l'équipe était si redoutable. Quand vous rendez les choses si inconfortables pour vous à l'entraînement, c'est plus facile le match venu. On a atteint ce niveau à un certain moment l'an dernier.»

Direction Edmonton

Crompton n'a malheureusement jamais lancé une seule passe dans un match officiel de la NFL. D'abord repêché au cinquième tour en 2010 par les Chargers de San Diego, Crompton a aussi eu des essais avec les Buccaneers de Tampa Bay et les Redskins de Washington, qui l'ont libéré lors des dernières coupures avant la saison 2012. C'est à ce moment qu'il a commencé à songer à la LCF.

«J'ai toujours su que c'était une option, mais avec le recul, j'aurais souhaité venir y jouer bien avant. Un peu tout le monde donnait mauvaise réputation à la ligue. Mais après avoir vu ce que c'était, je peux affirmer que sa réputation ne correspond pas à la réalité. Nous avons des athlètes phénoménaux ici, que ce soit à l'attaque, en défense, ou au sein des unités spéciales. Je crois que cette réputation empêche encore plusieurs gars de venir jouer ici.

«Ça devrait toutefois changer: alors qu'on ne pouvait voir qu'un match de temps à autre quand j'étais jeune, ESPN et ESPN2 présentent au moins un match par semaine maintenant. Ça va aider la réputation du circuit. Pour ma part, j'adore ça. J'aimerais y terminer ma carrière, particulièrement à Montréal.»

Crompton compte d'ailleurs se trouver un pied-à-terre, question de pouvoir y passer plus de temps. En attendant, il compte écouler le reste de la saison morte en passant du temps avec sa petite nièce de deux ans, chez lui, en Caroline du Nord, et en jouant au golf à Myrtle Beach en compagnie de son père et de son beau-frère.

Sans oublier d'encourager les Pats contre les Seahawks de Seattle pendant le Super Bowl.