La lune de miel entre Marc Trestman et Chicago est terminée. Encensé par à peu près tout le monde l'an dernier, l'ancien entraîneur-chef des Alouettes est de plus en plus critiqué dans la Ville des Vents.

L'ailier défensif Lamarr Houston ne s'est pas fait d'amis en début de semaine lorsqu'il a suggéré à certains partisans des Bears de manger du fumier («eat dirt») sur les médias sociaux. Houston n'a pas aimé que les partisans en question critiquent les Bears après qu'ils eurent laissé filer une avance de 14 points dans leur défaite de dimanche dernier contre les Panthers, en Caroline.

La réaction initiale de Trestman a été de dire à ses joueurs «de ne pas répondre aux terroristes de Twitter»... Il n'en fallait pas plus pour que certaines personnes remettent en doute la poigne, ou plutôt le manque de poigne, qu'a Trestman sur ses joueurs. Selon eux, l'entraîneur-chef est trop laxiste avec ses joueurs.

Quelques autres exemples tendent à donner raison aux détracteurs de Trestman. Entre autres, celui du secondeur d'expérience Lance Briggs, qui a demandé et reçu une journée de congé quelques jours avant le début de la saison régulière. Ce n'est rien d'anormal, sauf que Briggs a pris congé pour assister à l'ouverture officielle de son nouveau restaurant, ce qu'il n'a pas été précisé à Trestman. Ni avant ni après...

Brandon Marshall, pour sa part, a décidé qu'il ne parlait plus aux médias qui couvrent les Bears, une décision qui n'a évidemment pas été très bien accueillie à Chicago. Le receveur a finalement accepté d'être un peu plus généreux de son temps quelques semaines plus tard. «Je vais vous en donner un peu plus», a-t-il annoncé. Encore là, Trestman ne semble pas être intervenu dans ce dossier.

L'attitude de Trestman avec les Bears contraste drôlement avec celle qu'il avait à Montréal. On peut présumer sans trop de risque de se tromper que plusieurs joueurs ont été chassés du nid parce qu'ils avaient fait passer leurs propres intérêts avant ceux de l'équipe aux yeux de Trestman. On n'a qu'à penser à Avon Cobourne, Kerry Watkins, Anwar Stewart et Eric Wilson.

Trop d'erreurs de Cutler

Sur le terrain, on peut difficilement critiquer le travail de Trestman. Spécialiste de l'attaque dans l'âme, l'homme de 58 ans n'a pas tardé à élever l'unité offensive des Bears à un niveau qu'elle n'avait jamais atteint. Au cours de leurs 94 années d'histoire, les Bears n'avaient jamais eu une attaque aussi productive que celle de l'année dernière.

Jay Cutler et compagnie sont un peu moins constants depuis le début de la saison, mais les blessures y sont pour quelque chose. Marshall est ennuyé par un malaise à une cheville depuis plusieurs semaines et la ligne offensive a dû composer avec quelques blessés. C'est d'ailleurs l'ancien porte-couleurs des Alouettes, Michael Ola, qui a remplacé Jermon Bushrod comme bloqueur du côté gauche, dimanche dernier.

L'attaque fait le travail, mais il y a un bémol. On croyait que Cutler commettrait moins d'erreurs grâce aux enseignements de Trestman, qui est reconnu comme un «gourou de quarts-arrière», pour emprunter l'expression de nos voisins du Sud. Or, Cutler a totalisé quatre interceptions et un échappé à ses deux derniers matchs, des revirements qui ont coûté très cher dans les défaites des Bears aux mains des Packers et des Panthers.

À la poursuite des Packers

Exécrable en 2013, la défense des Bears joue mieux cette saison. L'organisation a entamé une phase de reconstruction en faisant notamment le plein d'ailiers défensifs sur le marché des joueurs autonomes.

Après avoir signé de gros contrats, Houston et Jared Allen sont toutefois décevants à ce jour. Houston n'a enregistré que cinq plaqués, alors qu'Allen est toujours à la recherche de son premier sac. À sa décharge, Allen a raté un match et a perdu 18 livres en raison d'une pneumonie il y a quelques semaines.

C'est l'autre ailier défensif qui a été embauché l'hiver dernier qui s'illustre le plus. Willie Young devait à l'origine être un réserviste, mais l'ancien des Lions de Detroit mène l'équipe avec cinq sacs, ce qui représente déjà son sommet en carrière.

Même si la défense s'est améliorée, les espoirs des Bears reposent encore sur leur attaque. Et même si elle performe comme l'année dernière, ce ne sera pas facile pour Trestman et ses troupiers d'obtenir un laissez-passer pour le tournoi de janvier, d'autant que leur calendrier est exigeant.

Les Bears ont déjà perdu contre leurs ennemis jurés du Wisconsin, et on voit mal comment ils pourraient devancer les Packers au sommet de leur division s'ils ne gagnent pas le deuxième match entre les deux équipes, le 9 novembre, au Lambeau Field. Si les Bears devaient rater les séries pour une septième fois en huit ans, la pression sera forte sur Trestman en 2015.