De peine et de misère, les joueurs des Giants de New York et des Redskins de Washington ont traîné leurs corps amochés hors du lit cette semaine, sachant que leur prochain match serait disputé seulement quatre jours après le précédent.

Et avec leurs fiches identiques d'un gain et de deux revers, les deux équipes sont également bien conscientes qu'un tel début de saison ne leur permettra pas de tenir tête aux Eagles de Philadelphie (3-0) dans la section Est de l'Association nationale, si les joueurs de l'entraîneur Chip Kelly continuent de venir de l'arrière pour gagner chacun de leur match.

Alors, même si les deux formations sont peu entichées à l'idée de jouer un jeudi soir, ou que l'entraîneur-chef des Redskins, Jay Gruden, a ironisé qu'il «avait les nerfs à vif» à cause des «17 tasses de café» qu'il a bues pour mieux diriger la préparation de son équipe à l'intérieur de ce calendrier serré, aucune des deux équipes ne peut se permettre de glisser à deux matchs et demi du premier rang.

«Lorsque vous vous trouvez en mauvaise posture tôt en saison, la remontée est toujours difficile, a observé Gruden. Et nous sommes déjà en mauvaise posture.»

Selon l'ailier défensif Mathias Kiwanuka, des Giants, la première chose qu'a dite l'entraîneur en chef Tom Coughlin en faisant son entrée dans la salle de conférence a été : «Dans la section, dans la section, dans la section».

Les Giants, qui ont amorcé la saison avec deux revers avant de vaincre les Texans de Houston, dimanche, disputeront leur premier match face à un club de la section Est.

«Nous n'avons pas commencé l'année comme nous l'aurions voulu, a admis le quart des Giants Eli Manning, qui ne semble pas encore avoir trouvé sa zone de confort depuis l'entrée en scène du nouveau coordonnateur à l'attaque, Ben McAdoo.

«Mais nous avons l'occasion de nous remettre en marche, de ramener notre fiche à ,500 et d'amorcer quelque chose de positif», a ajouté Manning à la veille de ce 165e match entre ces deux vieux et grands rivaux.

Manning a paru plus à l'aise dimanche dernier, complétant 21 de ses 28 passes face aux Texans, tandis que Kirk Cousins, qui sera son adversaire au poste de quart jeudi, affiche un coefficient de 105,8 en quelque sept quarts de jeu depuis qu'il a remplacé Robert Griffin III, victime d'une blessure à une cheville.

Bien sûr, Cousins ne peut se targuer de posséder l'expérience de Manning, et il n'a pas les antécédents du quart des Giants lorsque vient le temps d'affronter la pression. À titre de partant, Cousins présente une fiche de 1-4, et son coefficient d'efficacité au quatrième quart, depuis le début de sa carrière, a glissé à 59,3 après qu'il eut connu des ratés en fin de match contre les Eagles, dimanche dernier.

«Nous n'avons pas aimé la façon avec laquelle nous avons terminé au moment où ça comptait, et la façon avec laquelle j'ai terminé au moment où ça comptait, a admis Cousins. Mais nous allons apprendre (de ce match) et nous améliorer.»

Les Redskins ont inscrit les noms de 17 joueurs sur leur liste de blessés cette semaine, dont certains auraient de bien meilleures chances de jouer - ou de jouer avec efficacité - si le match avait lieu dimanche. Les Giants ne sont pas aussi amochés, mais ils ont l'inconvénient additionnel du voyage. Les clubs visiteurs ont une fiche combinée de 0-3 les jeudis soirs cette saison.

«On parle d'abandonner l'émotion du match que vous venez tout juste de compléter et d'amorcer immédiatement votre préparation, a fait remarquer Coughlin. Et, bien sûr, il faut réagir en professionnel car c'est psychologique, et vous ne pouvez laisser quoi que ce soit au hasard.»