Avec ses 6'5 et ses 250 lb, Jerrod Johnson est plutôt difficile à manquer sur un terrain de football. Après avoir roulé sa bosse un peu partout au cours des dernières années, le nouveau quart-arrière des Alouettes, ajouté à l'équipe d'entraînement lundi, aimerait bien qu'on le remarque assez pour qu'il puisse enfin se faire une niche.

Depuis qu'il a quitté l'université, Johnson a tenté sa chance auprès des Seahawks de Seattle, des Steelers de Pittsburgh - où il a d'ailleurs croisé Troy Smith - et des Eagles de Philadelphie. Il a aussi évolué dans la défunte United Football League. Le voilà donc qui s'essaie maintenant dans la LCF.

«Ce fut tout un processus pour moi, raconte-t-il. Je me suis blessé à l'épaule lors de ma dernière année. J'ai emprunté un trajet plus long pour atteindre le football professionnel, mais Dieu a un plan pour moi, et c'est de continuer à jouer. J'aime le football, et dès que j'ai l'occasion de jouer, je la saisis.»

Âgé de 26 ans, l'Américain originaire de Houston a connu une belle carrière universitaire avec les Aggies de Texas A&M, où il a notamment côtoyé le quart des Dolphins de Miami, Ryan Tannehill. En quatre saisons, il a récolté 8011 verges par la voie des airs, en plus de réussir 67 passes de touché. Il a connu sa meilleure campagne en 2009, alors qu'il a établi un record d'équipe en amassant 3579 verges par la passe.

«Je me fais un point d'honneur d'être un joueur intelligent et de savoir où aller avec le ballon, explique-t-il. Je tente de trouver des ouvertures afin de compléter mes passes. Je me considère comme étant d'abord un passeur, tout comme je peux me servir de mes jambes pour réussir des jeux au sol. Mais je crois sincèrement au fait de jouer à partir de ma pochette.»

L'an dernier, il faisait partie de l'équipe d'entraînement des Bears de Chicago, où il a évolué sous les ordres de l'ancien pilote des Moineaux, Marc Trestman. Celui-ci en a profité pour lui prodiguer quelques conseils avant sa venue dans la métropole.

«Il m'a seulement dit que c'était une ville superbe, d'avoir du plaisir et de faire confiance à la suite des choses. Tout le monde suit une route différente. Il m'a dit de venir ici, d'apprendre et de me joindre aux meilleurs joueurs pour être le meilleur joueur que je puisse être.»

Pas d'excuses pour la défaite

Parlant de quarts, Jonathan Crompton en est un qui a connu une dure soirée au bureau, vendredi dernier, lors du match contre les Eskimos d'Edmonton. À l'image du reste de l'attaque, le quart des Als a peiné à faire avancer le ballon. Il a terminé le match avec 15 passes complétées en 27 tentatives (55,6%), pour des gains de 169 verges, et 1 passe de touché.

Interrogé hier, Crompton a reconnu qu'il devait faire mieux. Il jure toutefois que cette contre-performance face aux Esks n'est plus qu'un vague souvenir en ce qui le concerne.

«Nous devons nous assurer de faire preuve d'une meilleure exécution en attaque, et ça commence par le quart-arrière. Je dois faire en sorte que je sois davantage préparé afin de mieux jouer», a-t-il dit.

Plusieurs diront que la fatigue et le manque de temps d'entraînement peuvent expliquer ce revers. L'entraîneur-chef Tom Higgins refuse toutefois de chercher des prétextes inutilement.

«Vous pouvez trouver un paquet de facteurs pour expliquer la défaite. Le voyage dans l'Ouest, le fait de jouer un peu plus tard, la courte semaine... Tout ça, ce sont des excuses, et nous ne voulons en utiliser aucune. Nous n'avons pas aussi bien joué que nous le pouvions, mais nous sommes restés nez à nez avec une très bonne équipe», a-t-il résumé.

Enfin, du côté des éclopés, Troy Smith a recommencé à s'entraîner, hier après-midi. Son nom était sur la liste des blessés pour 6 matchs depuis la mi-août. Il n'a toutefois lancé que très peu de passes. Il devrait voir un peu plus d'action au fil des jours, mais on ignore quand il sera à nouveau d'attaque lors d'un match.