Avec tout ce qui se passe chez les Alouettes dernièrement, on parle bien peu des matchs. Même si les étonnants Eskimos d'Edmonton seront au stade Percival-Molson ce soir, il a encore une fois été surtout question des difficultés des Moineaux hier, notamment celles de Chad Johnson.

Comme l'a écrit l'auteur de ces lignes à quelques reprises au cours du dernier mois, Johnson n'est pas apprécié de certains de ses coéquipiers. Et comme l'a également rapporté La Presse dans son édition de vendredi dernier, Johnson bénéficie d'un traitement de faveur chez les Als, ce qui ne fait évidemment pas le bonheur des autres receveurs du club.

Lorsqu'il a été interrogé à ce sujet, hier, Johnson a refusé de commenter. Il n'a également pas voulu parler des propos de son agent Drew Rosenhaus, qui a dit la veille que son client de 36 ans espérait recevoir une offre d'une équipe de la NFL et qu'il l'accepterait sans hésiter s'il en recevait une.

Tom Higgins soutient que c'est sa décision de laisser Johnson dans l'alignement malgré son total de quatre attrapés en cinq matchs. Or, de l'avis de plusieurs joueurs et de gens qui gravitent autour du club, cette décision est prise au-dessus de lui.

Higgins a toutefois laissé entendre qu'il pourrait retirer Johnson de la formation s'il ne commence pas à produire sous peu.

«Je suis quelqu'un de patient, mais à un certain moment, un joueur doit être productif. On est plus près de la fin que du début s'il ne commence pas à produire», a indiqué l'entraîneur-chef, qui a cependant mis un bémol à ses commentaires.

«Lorsqu'une attaque ne récolte que deux premiers jeux en une demie [la deuxième contre Toronto vendredi dernier], quel joueur de l'unité paraîtra bien?», a demandé Higgins.

Utilisé comme ailier espacé du côté large depuis le début de la saison, Johnson devrait être plus près de l'action contre les Eskimos. Il s'est entraîné au poste de demi inséré cette semaine.

«Il sait qu'on s'attend à plus de sa part et on a mis un peu de pression sur lui. On va lui donner l'occasion d'être productif en le changeant de position [sur certains jeux]», a confirmé Higgins.

La même situation pour Smith



Johnson n'est pas le seul joueur qui risque de se retrouver sur le banc s'il ne joue pas mieux. Comme il l'a fait lors du dernier match des siens, Higgins n'hésitera pas à retirer Troy Smith de la rencontre s'il continue d'en arracher.

«On a atteint un point où notre quart-arrière devra être productif tôt dans le match, sinon on effectuera un changement. On a instauré de nouveaux jeux et on espère qu'on n'aura pas à le retirer du match.»

«Lorsqu'une équipe ne connaît pas de succès, elle doit procéder à des changements et on s'approche de ce point. Ça pourrait survenir vendredi [ce soir], mais j'espère que ce ne sera pas le cas», a enchaîné le pilote.

C'est contre une défense qui a excellé lors de ses cinq premiers matchs que l'attaque des Alouettes tentera de sortir de sa léthargie, elle qui n'a pas marqué un touché à ses deux dernières rencontres, se contentant de cinq maigres points les deux fois. Les Eskimos n'ont accordé que 84 points, bon pour le deuxième rang de la LCF.

«Leur défense est similaire à la nôtre dans la mesure où elle est très agressive. Elle est cependant capable de presser le quart-arrière sans avoir à utiliser le blitz», a noté Higgins, qui a encore ouvertement critiqué le jeu de son attaque plusieurs fois, hier.

«On ne peut pas réalistement demander à notre défense de limiter l'adversaire à cinq points. Il est essentiel pour nous de marquer des touchés. Notre attaque en a marqué quelques-uns à l'entraînement cette semaine, elle a donc pu renouer avec cette sensation», a-t-il dit.

«On ne doit pas tout dramatiser. Nous sommes dans le domaine du divertissement et notre travail est de divertir. Alors marquons quelques touchés et laissons notre défense se reposer un peu. Récoltons plus que deux premiers jeux en une demie», a ensuite lancé Higgins, qui sait cependant que l'ambiance est de moins en moins bonne dans son équipe.

«On a une fiche de 1-4 et la tension commence à monter. Et la seule façon de changer ça, c'est en gagnant.»

Green et Bourke: des cas incertains



Higgins a indiqué que Larry Taylor (genou) et Steven Lumbala (commotion cérébrale) n'affronteraient pas les Eskimos. Les nouvelles sont relativement encourageantes dans le cas de Mardy Gilyard, qui n'aura finalement pas à subir une intervention chirurgicale à la cuisse. Sa convalescence devrait en revanche durer entre 8 et 12 semaines.

On ne sait toujours pas si les vétérans Josh Bourke (genou) et S.J. Green (côtes) seront en uniforme. L'équipe ne prendra sa décision que quelques heures avant le début du match dans les deux cas.