On ne sait toujours pas si S.J. Green sera en mesure d'affronter les Argonauts de Toronto vendredi soir, au stade Percival-Molson. On sait cependant qui sera appelé à le remplacer si cela se révèle nécessaire.

Le demi inséré des Alouettes soigne actuellement une blessure aux côtes. Il avait d'ailleurs été incapable de terminer le match en Colombie-Britannique, il y a un peu plus d'une semaine. Et bien qu'il ait été présent lors des entraînements des deux derniers jours, participant même à quelques légers exercices, il n'a pas remis ses épaulettes depuis.

Pour lui succéder au sein des joueurs partants, les entraîneurs des Moineaux ont choisi Mardy Gilyard. Le receveur de 28 ans, qui s'est joint aux Als à la fin de la saison dernière, avait connu un bon camp d'entraînement avant de se blesser, plus tôt cet été.

«(La blessure) a eu ses bons côtés, a-t-il confié en entrevue à La Presse, hier. Ça m'a permis d'apprendre le jeu, puisque je n'avais pas encore joué ici, et d'étudier. Je n'ai pas encore reçu de coups, si bien que le corps est frais.»

Magicien dans l'âme

Il ne s'agit que de répétitions d'entraînement, direz-vous, mais Gilyard s'est tout de même démarqué à plusieurs reprises depuis deux jours, réussissant quelques attrapés spectaculaires.

«Je suis un fabricant de jeux, point. Je veux faire de la magie avec le ballon dans mes mains. Mon nom a toujours été synonyme de joueur par excellence sur les unités spéciales, sur les retours de botté et de receveur difficile à arrêter. C'est ce qui a toujours été ma carte professionnelle. Je suis aussi un gars rapide. Je viens de Floride, et tout le monde sait que les gars de la Floride viennent toujours avec de la vitesse», a-t-il décrit.

Sauf que le bonheur des uns fait le malheur des autres. Ainsi, avec la possible entrée en scène de Gilyard et le retour au jeu prochain de Duron Carter, tout indique que Brandon London pourrait écoper malgré une prestation honorable depuis qu'il a réintégré l'alignement.

«London a fait du très bon travail, mais nous le considérons comme un joueur évoluant à l'extérieur, tandis que nous voyons en Mardy un joueur évoluant à l'intérieur, a expliqué l'entraîneur-chef Tom Higgins. Puisque les positions sont différentes, il y a toujours une courbe d'apprentissage distincte. Si on prend quelqu'un de l'extérieur et qu'on l'amène à l'intérieur, ce ne serait pas juste pour lui.»

Des receveurs en quête de solutions

Il est évidemment trop tôt pour dire quel impact Gilyard aurait sur l'attaque aérienne des Alouettes, mais il reste que cette dernière aurait besoin d'un sérieux coup de pouce. On a été à même de le constater lors de ce triste duel contre les Lions.

Il est vrai que Troy Smith a eu sa large part de responsabilité dans ce fiasco. Mais trop souvent dans la rencontre, on a vu les receveurs incapables de se défaire de leurs couvreurs. Une situation qui n'a pas manqué d'irriter le responsable de l'attaque, Ryan Dinwiddie.

«Nous aurions parfois pu leur lancer le ballon de manière à ce qu'ils puissent se démarquer, estime-t-il. À certaines reprises, la technique de tracé n'était pas là, ou ils n'attaquaient pas le ballon dans les airs. Il faut corriger tout ça. Et si ça ne se réalise pas, on trouvera quelqu'un qui peut le faire.

«Je crois que les gars pensent que (le succès) viendra naturellement, a-t-il poursuivi. Mais c'est quelque chose qui nécessite de la préparation et du travail ardu. C'est ce que les gars ont fait par le passé, et ça ne se produit pas du jour au lendemain. Les vétérans comme S.J., Brandon et Éric (Deslauriers) l'ont constaté, mais ce n'est pas le cas des autres. Ils doivent embrasser cette culture.»

Se pourrait-il que Chad Johnson, qu'on remarque davantage sur Twitter que sur le terrain, soit le prochain à faire les frais de ces insuccès? Dinwiddie s'est montré prudent. Mais il ne l'a pas exclu non plus.

«Je ne sais pas pour le moment. On doit encore démêler tout ça. On traversera ce pont quand on y arrivera», s'est-il contenté de dire.