Parmi les joueurs qui s'illustrent depuis le début du camp d'entraînement des Alouettes, il y a Kenny Stafford. Le problème pour le joueur de 23 ans, c'est qu'il évolue à la position où la compétition est la plus féroce.

Si l'on se fie à la charte des positions du club, 16 receveurs luttent actuellement afin de commencer la saison à Montréal, et c'est sans compter Jamel Richardson, qui n'est toujours pas entièrement rétabli de la blessure à un genou qu'il a subie l'année dernière.

Du nombre, on trouve des valeurs sûres comme Richardson, S.J. Green, Duron Carter et Brandon London. Et à moins d'un revirement de situation inattendu, Chad Johnson fera également partie de l'équipe au terme du camp. Cette situation est-elle un peu décourageante pour un jeune receveur comme Stafford?

«Je ne peux pas penser à ça, et en toute franchise, je vois leur présence comme un avantage. J'apprends continuellement de ces joueurs. Chad a été un receveur-étoile dans la NFL, S.J. en est un dans la LCF, Duron aurait dû être nommé recrue offensive par excellence de la ligue en 2013, et Jamel a récolté 1800 verges il y a deux ans», a observé Stafford avec philosophie.

Lorsqu'on a demandé à Jim Popp de nommer les joueurs qui l'avaient le plus surpris depuis le début du camp sur le campus de l'Université Bishop's, Stafford est le premier nom qui est sorti de sa bouche. Ce dernier avait participé au camp de l'équipe l'année dernière, mais il s'est retrouvé avec les Stampeders de Calgary après avoir été retranché.

«Lorsque les Stampeders l'ont remercié à leur tour cet hiver, on n'a pas hésité un seul instant à le réembaucher. Kenny est un très bon receveur, mais il manquait de maturité l'année dernière», a précisé Popp.

Stafford avoue qu'il est mieux préparé qu'il l'était à pareille date l'année dernière. «Je comprends maintenant mieux ce qui est attendu de moi. Ce que c'est d'être un joueur professionnel.»

Avantage aux vétérans

Même s'il a bien fait depuis l'ouverture du camp, Stafford sait qu'il n'a encore rien accompli. «Je ne serai pas satisfait tant et aussi longtemps que je n'aurai pas ma place dans la formation lors du premier match de la saison», a dit le receveur de 6 pi 4 po.

Et il ne sera pas facile pour Stafford d'obtenir un poste avec les Als. Tom Higgins a clairement indiqué que les joueurs inexpérimentés partaient avec un certain retard, hier.

«Les vétérans ont généralement un avantage, car on sait ce qu'ils peuvent faire pendant une saison de 18 matchs, ce qui n'est pas le cas avec les jeunes joueurs. Mais on n'a pas à se préoccuper de ces décisions pour l'instant», a commenté l'entraîneur-chef, qui n'a jamais eu sous la main un groupe de receveurs avec autant de profondeur.

«J'ai pu compter sur de très bons receveurs comme Allen Pitts à Calgary, ou encore Jason Tucker et Terry Vaughn à Edmonton. Je n'ai toutefois jamais eu la chance de diriger autant de receveurs talentueux dans une même équipe. Dès notre mini-camp en Floride, la qualité de notre groupe de receveurs m'a émerveillé.»

En plus des receveurs mentionnés plus haut, Larry Taylor, David Clowney, Tyron Carrier et Bo Bowling bataillent pour un poste, et la recrue Preston Cleckley impressionne. Du côté des Canadiens, Éric Deslauriers, Dave Stala, Ismael Bamba, Kyle Graves et Andrew Smith sont en compétition.

Le cousin de Carter

Afin d'avoir les meilleures chances possible de percer la formation des Alouettes, Stafford s'est notamment entraîné en Floride avec Green, Carter et Anquan Boldin, des 49ers de San Francisco, pendant la saison morte. Il y avait également l'ancien receveur des Vikings du Minnesota Cris Carter, qui est le père de Duron... et l'oncle de Stafford.

«Kenny est le fils de la soeur de Cris, mais on ne le savait pas lorsqu'on l'a mis sous contrat la première fois. Lui et Duron passaient beaucoup de temps ensemble au camp de l'année dernière, alors je leur ai demandé s'ils se connaissaient. Lorsqu'ils m'ont dit qu'ils étaient des cousins, je n'en revenais pas. Quel hasard!», a raconté Popp.