Il n'y aura pas de match de la Coupe Grey à Montréal tant que la question de la toiture du Stade olympique ne sera pas réglée, a déclaré à La Presse le président des Alouettes, Mark Weightman.

«On souhaite pouvoir présenter un match de la Coupe Grey à Montréal dans un avenir pas trop lointain et on aurait aimé le faire en 2017 ou en 2018. Mais tant et aussi longtemps que la question de la toiture ne sera pas réglée, on ne pourra pas le faire», a-t-il précisé.

Lors d'une entrevue avec La Presse en juin 2013, Weightman avait indiqué que les Alouettes espéraient obtenir le match de la Coupe Grey de 2017, année qui marquera le 375e anniversaire de Montréal. Les plans ont évidemment changé depuis que l'on sait que la toiture du Stade olympique ne devrait pas être remplacée avant au moins 2019.

Puisque la Régie des installations olympiques (RIO) peut annuler un événement si plus de trois centimètres de neige s'accumule sur le toit du Stade olympique, il est impossible d'y organiser le match de la Coupe Grey, qui a normalement lieu dans la dernière semaine de novembre. Le stade Percival-Molson ne compte pas assez de sièges pour accueillir la finale du football canadien.

«Lorsque Toronto a présenté le match de la Coupe Grey, il y a deux ans, les retombées économiques ont été d'environ 120 millions pour la ville, ce qui n'est pas rien. Et puisque le match est présenté à la fin du mois de novembre, c'est très intéressant pour les commerçants, car il n'y a pas grand-chose qui se passe à cette période de l'année», a noté le président des Alouettes.

S'ils disputent un match éliminatoire à Montréal l'automne prochain, les Alouettes le feront au stade Percival-Molson pour les mêmes raisons. Il était presque devenu une tradition annuelle pour les Oiseaux de présenter un match éliminatoire au Stade olympique, mais cela ne devrait pas se reproduire de sitôt.

«Je n'ose même pas imaginer toutes les répercussions qu'il y aurait s'il fallait déplacer l'un de nos matchs éliminatoires d'une journée. L'équipe gagnante perdrait du temps de préparation en vue de la ronde éliminatoire suivante, et ce serait un cauchemar pour les télédiffuseurs. Et c'est sans parler des partisans de l'extérieur qui viendraient assister au match. On ne peut absolument pas prendre ce risque-là», a expliqué Weightman.

Un investissement justifié?

Selon les estimations qui ont été avancées, le remplacement du toit du Stade olympique coûterait de 300 à 350 millions. Mais avant de débourser une somme aussi considérable, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, rappelle qu'il faudrait d'abord déterminer ce qu'on veut faire à plus long terme avec l'édifice.

«Nous sommes dans le moindre de deux maux actuellement. L'absence d'un stade de très grande capacité dont on peut prévoir l'usage de la fin du mois de novembre à la fin du mois de mars prive Montréal de certains événements. Mais en même temps, une telle somme exige un modèle d'utilisation qui ne repose pas sur l'organisation de quelques événements dans l'année. Tout le monde en ville se pose la même question : quel est le plan d'affaires pour le Stade?», explique-t-il en entrevue à La Presse.

«Pour le moment, je n'ai pas vu de modèle qui permet de justifier un réinvestissement de 350 millions.»

Qui plus est, M. Leblanc souligne qu'il faudrait non seulement remplacer le toit du Stade, mais aussi rénover le Stade lui-même de fond en comble afin de le mettre au goût du jour et ainsi attirer davantage d'événements.

Il reconnaît cependant qu'un match de la Coupe Grey générerait des retombées économiques appréciables pour Montréal. «C'est un événement qui attire beaucoup de gens provenant de l'extérieur de la ville où ça a lieu. Ça apporte donc de l'argent neuf», dit-il.

Appelée à réagir, la RIO a refusé de commenter ce dossier.