Lorsqu'il est arrivé chez les Alouettes, l'été dernier, Troy Smith a souligné à plus d'une reprise qu'il estimait être un peu trop «rouillé» pour jouer efficacement. Il a retrouvé la forme dans les semaines qui ont suivi, mais depuis le début de la saison morte, le quart-arrière prend les bouchées doubles.

«Je suis comme un cheval avec des oeillères actuellement. J'ai un afro digne des années 70 et une barbe, alors je ressemble à un bûcheron. Je m'entraîne à fond en vue de la prochaine saison. Je m'entraîne comme le faisaient les boxeurs dans Rocky 4!», a raconté Smith en entrevue téléphonique avec La Presse, mardi après-midi.

Smith n'a fait essentiellement que deux choses au cours des derniers mois, passés dans son Ohio natal: il s'est entraîné et a passé du temps en famille. «J'ai acheté ma première maison en banlieue de Columbus et j'ai profité de la vie avec ma famille.»

Le quart-arrière des Oiseaux ne s'entraîne pas seul. Il le fait souvent en compagnie de l'un des meilleurs joueurs du club, le secondeur Chip Cox, qui est également originaire de la région de Columbus.

«Je comprends mieux pourquoi Chip est devenu le joueur qu'il est. Ce gars-là s'entraîne aussi fort que n'importe quel autre joueur que j'ai vu depuis que je joue au football», a noté Smith, qui se garde cependant de crier victoire trop vite malgré tous les efforts qu'il fournit à l'entraînement.

«Contrairement à l'année dernière, c'est vrai que j'ai pu travailler sur mon agilité, ma force et ma vitesse. Mais tant et aussi longtemps que je ne me serai pas entraîné avec les autres joueurs de notre attaque, je ne saurai pas si cela aura un très grand impact sur la qualité de mon jeu ou non.»

Un goût amer

S'il estime être en meilleure condition physique qu'il y a six mois, Smith sait qu'il devra également poursuivre son apprentissage du jeu canadien, lui qui n'y connaissait pas grand-chose en s'amenant à Montréal au milieu de la saison dernière.

«Je ne dirais pas que la qualité du jeu dans la LCF m'a surpris, mais certaines personnes m'ont amené à croire que les joueurs étaient d'une qualité moindre, ce qui n'est pas le cas du tout. Les joueurs de la LCF sont très bons et aussi compétitifs que ceux de la NFL. J'ai un très grand respect pour eux», a dit Smith.

«La chose que je veux le plus améliorer par rapport à l'année dernière, c'est ma prise de décisions, ce qui est presque toujours le cas pour un quart-arrière. Croyez-le ou non, c'était la première fois de ma carrière que je lançais une interception qui était ramenée pour un touché (le 1er novembre contre les Argonauts à Toronto). Ça m'a laissé un goût très amer dans la bouche. Alors, je ne veux rien laisser au hasard et j'étudie en conséquence.»

Apprendre du meilleur

Même si les Alouettes sont intrigués par le potentiel du jeune Tanner Marsh, le poste de quart partant appartient pour l'instant à Smith. Il commencera le camp d'entraînement au sommet de la hiérarchie des passeurs du club.

Encore là, ce sera une situation différente de celle qu'a connue Smith à son arrivée dans le nid. D'ailleurs, on l'aurait excusé de s'être senti un peu mal à l'aise en débarquant au Stade olympique, l'été dernier. Compte tenu de sa feuille de route et de ses habiletés, il était assez limpide que Smith devenait de facto le successeur de Calvillo...

Le fait de se retrouver dans la même équipe que la légende qu'il était appelé à remplacer l'a-t-il rendu mal à l'aise?

«Pas le moindrement. Je lui ai dit que je l'admirais pour tout ce qu'il avait accompli et surmonté dans sa vie. Et j'ai ensuite pu réaliser tout ce qu'il représentait pour Montréal et la LCF. Je ne crois pas qu'il y ait une meilleure façon d'apprendre à connaître une ligue que de le faire aux côtés du meilleur de son histoire.»