Les Alouettes ont fait front commun devant les médias, mardi. Le propriétaire Bob Wetenhall, son fils Andrew, le DG Jim Popp et le nouvel entraîneur-chef Tom Higgins ont tous soutenu que l'harmonie régnait au sein de l'organisation.

Rappelons que les Alouettes ont annoncé l'embauche de Higgins, lundi, une décision prise sans le moindre apport de Popp. À l'origine, le directeur général des Oiseaux ne devait d'ailleurs même pas participer à la conférence téléphonique de mardi matin.

«C'est la journée de Tom (mardi) et je ne voulais pas que ma participation perturbe la conférence», a dit Popp de son domicile, en Caroline-du-Nord.

Comme il fallait s'y attendre, les Alouettes ont soutenu que la décision d'offrir le poste d'entraîneur-chef à Higgins avait été prise sans Popp parce qu'il était lui-même candidat.

«Jim était un candidat très sérieux pour le poste, il y avait donc un conflit d'intérêts. Il nous a cependant fourni une liste de candidats potentiels au début du processus, ce qui nous a permis de rencontrer plusieurs entraîneurs qui provenaient autant de la NFL que de la LCF», a expliqué Andrew Wetenhall, qui semble jouer un rôle de plus en plus important dans l'organisation.

Popp avait pourtant été un acteur important lors de l'embauche de Marc Trestman, il y a six ans, même si ce dernier l'a remplacé sur les lignes de côté. La situation n'était toutefois pas la même, selon Andrew Wetenhall.

«On avait déterminé plus rapidement dans le processus que Jim ne serait pas un candidat à cette époque», a indiqué Wetenhall, qui a reconnu qu'il était plutôt inhabituel qu'une équipe choisisse son pilote sans tenir compte des recommandations de son DG. «Ce n'est pas le cas normalement, mais ce n'est pas la première fois qu'on voit ça.»

Au final, Bob Wetenhall a jugé qu'il était préférable que son entraîneur-chef puisse se consacrer entièrement à son travail, ce qui n'aurait évidemment pas été le cas si Popp avait continué d'occuper le poste.

«Mon premier objectif était de m'assurer qu'on ait la meilleure équipe possible en ayant un directeur général à temps plein et un entraîneur-chef à temps plein», a indiqué le proprio, qui a ensuite souligné que l'horaire de Popp était déjà passablement chargé.

«Il y a une limite à ce qu'on peut demander d'une personne. Je voulais revenir au modèle qui nous a permis de connaître du succès depuis maintenant deux décennies, celui d'avoir un très bon DG et un entraîneur talentueux.»

«L'âme des Alouettes»

Les Wetenhall ont souligné le bon boulot de Popp à plusieurs reprises, mardi. Le paternel l'a notamment remercié d'avoir remplacé Dan Hawkins au pied levé la saison dernière.

«Jim est l'âme des Alouettes. On est tous redevables pour tout ce qu'il a fait pour l'équipe», a même lancé le propriétaire des Oiseaux.

Il n'en demeure pas moins que Popp amorce la dernière année de son contrat et que son avenir avec l'organisation n'a jamais été aussi incertain. Bob Wetenhall aurait pu dissiper les doutes quant à l'avenir de son DG en disant qu'il espérait conclure une nouvelle entente avec lui, mais il ne l'a pas fait.

«On ne discute jamais des contrats de nos employés publiquement», s'est contenté de dire Wetenhall, une réaction qui ne fera qu'alimenter les rumeurs de rupture.

Même s'il chérit encore le rêve d'obtenir un poste de directeur général dans la NFL, et même s'il vient d'encaisser une solide gifle au visage de l'équipe qu'il a menée à huit matchs de la Coupe Grey depuis 2000, Popp s'est montré bon prince.

«Ça fait 18 ans que je suis avec les Alouettes et je prévois rester avec l'équipe. C'est ma deuxième maison. Mes six enfants sont nés à Montréal et je n'ai aucun intérêt de partir. Je suis loyal et un gars d'équipe», a-t-il déclaré.

Des similarités avec Trestman

Et Higgins, dans tout ça? En écoutant l'homme de 59 ans, mardi, on avait parfois l'impression d'entendre Trestman. La personnalité des deux hommes semble très similaire, ce qui a d'ailleurs été un facteur dans la décision des Wetenhall.

«Ils abordent la vie et le football d'une façon semblable, et Marc a connu beaucoup de succès avec nous. Alors évidemment que cela a eu un impact sur notre décision», a reconnu Andrew Wetenhall.

Sans surprise, le nouvel entraîneur-chef des Als a pris soin de ne provoquer aucune vague lors de son premier entretien avec les médias montréalais, profitant même de l'occasion pour encenser Popp à profusion.

«J'aimerais dire à Jim que l'une des raisons principales pour lesquelles j'ai accepté ce poste, c'était afin de pouvoir travailler avec lui, l'un des meilleurs DG de l'Amérique du Nord», a d'abord dit Higgins.

«Je ne l'aimais pas beaucoup lorsque nos équipes jouaient l'une contre l'autre. Il devait trouver ses joueurs dans le même bassin que nous, mais les siens étaient toujours plus grands, plus forts et plus rapides», a ajouté Higgins, qui est actuellement à Calgary.

«Nos conversations au cours des derniers jours n'auraient pu mieux se dérouler», a estimé Higgins, qui a également pris soin de noter à plusieurs reprises qu'il comprenait parfaitement son rôle chez les Alouettes.

«Je sais très bien quelle est la hiérarchie de l'organisation, et Jim est mon supérieur.»

Malgré l'étrange et délicate situation dans laquelle les deux hommes se retrouvent, Higgins semble convaincu que son association avec Popp sera fructueuse. «Je pense qu'on forme un couple parfait», affirme le nouveau membre des Alouettes.