Les Dinos de Calgary ne craignent ni Dieu ni diable, à quelques heures d'avoir à en découdre avec le géant du football universitaire canadien, dans son antre. Où sont-ils tout simplement insouciants?

«On dirait que mes jeunes ne réalisent pas... Qu'ils ne ressentent aucune pression. Je n'en reviens pas combien ils sont détendus», a déclaré l'entraîneur Blake Nill, à l'issue de la dernière séance d'entraînement des champions de l'Ouest au stade Telus, à Québec.

Les Dinos seront confrontés à la tâche colossale de vaincre le Rouge et Or de l'Université Laval devant une salle comble de 18 000 spectateurs, samedi, à l'occasion de la 49e finale de la Coupe Vanier.

Le Rouge et Or a remporté ses 64 derniers matchs à domicile. Les champions en titre de la Coupe Vanier tenteront d'ajouter à leur palmarès un huitième sacre en neuf participations au match de championnat.

«Ça demeure pour nous le meilleur endroit où jouer, l'atmosphère va être fantastique, a commenté l'entraîneur du Rouge et Or, Glen Constantin. C'est important que les gars n'essaient pas de trop en faire, qu'ils s'en tiennent à ce qu'ils font de mieux, et ça va être en masse», a-t-il ajouté, avant que l'équipe n'aille passer la nuit à l'hôtel.

Le Rouge et Or va miser sur le porteur de ballon Pascal Lochard, qui se dit rétabli de la blessure à un genou qu'il a subie la semaine dernière, contre les Mounties de Mount Allison.

«Je suis à 100 pour cent, a assuré Lochard. J'ai craint le pire sur le coup, mais j'ai vite été rassuré. J'étais confiant d'être capable de jouer. Je ne me sentais pas comme quand j'ai été victime d'une déchirure ligamentaire. J'aurai peut-être mal au genou. Je suis prêt à endurer un peu de douleur.»

Aucun complexe

Parfaits cette saison avec une fiche de 11-0, identique à celle du Rouge et Or, les Dinos n'ont pas à souffrir de complexes d'infériorité. C'est la quatrième fois que le match de championnat met en présence des équipes invaincues.

Nill a joué la carte des négligés à fond, en faisant l'apologie du programme de football de l'UL.

«Quand je fais du recrutement dans l'Ouest, je dis aux jeunes: «si vous voulez gagner un championnat universitaire, apprenez le français et allez jouer à Laval.»

Constantin reconnaît que le niveau d'espérance des amateurs de Québec est très élevé. «Mais tant que l'objectif est réaliste, il n'y a aucune pression», a-t-il argué.

L'attitude «nous-n'avons-peur-de-rien» des Dinos est sans doute la meilleure à adopter pour une équipe qui regorge de joueurs de première année.

«Au lieu de parler aux joueurs de la grosse foule et de l'atmosphère hostile, j'ai mis l'accent sur le plaisir qu'on peut avoir, a mentionné Nill, un habitué des matchs à Québec comme ancien entraîneur des Huskies de Saint Mary's, dans les Maritimes. C'est l'approche qu'on préconise. Ayons du plaisir et faisons de notre mieux. Et ce qui arrivera, arrivera. C'est de cette façon que nous avons abordé la demi-finale, la semaine dernière.»

Les Dinos ont créé la surprise en bafouant les Mustangs de l'Université Western, dans des conditions de neige abondante, à Calgary. Samedi, la température devrait descendre sous le point de congélation, avec quelques flocons.

«Nous étions les grands négligés. Tout le monde ou presque prédisait une finale Western-Laval, a souligné Nill. Si nous jouons aussi bien que nous l'avons fait, la semaine dernière, ce sera une excellente finale.»

C'est la deuxième fois en quatre ans que les Dinos viennent livrer l'ultime match à Québec. En 2010, le Rouge et Or l'avait emporté 29-2. Le secondeur Doctor Cassama en était à ses débuts avec les Dinos.

«Je dis aux gars qu'ils n'auront jamais vécu quelque chose de semblable, a mentionné Cassama, en disant que ses coéquipiers n'ont rien à envier au Rouge et Or. L'atmosphère peut facilement nous déconcentrer. L'entraîneur a beau nous préparer à ça, on ne peut jamais être complètement prêts.»

Les Dinos ont décidé de ne pas faire appel aux services du quart-arrière Eric Dzwilewski, tout juste rétabli d'une fracture à un pied qu'il s'est infligée lors du premier match de la saison. Dzwilewski a été le joueur par excellence dans l'Ouest, l'an dernier.