C'est cette saison que les Dolphins de Miami devaient commencer à être une menace pour les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Mais plutôt que de penser au premier rang de leur division, les Dolphins se demandent sûrement si l'organisation ne choisira pas de repartir à neuf encore une fois.

Commençons par cette dégoûtante histoire impliquant Richie Incognito et Jonathan Martin, deux joueurs de ligne offensive. Souffre-douleur de plusieurs de ses coéquipiers, à commencer par Incognito, Martin a quitté les Dolphins il y a quelques semaines.

Incognito aurait notamment laissé des messages dégradants dans la boîte vocale de Martin. Des messages d'une rare violence dans lesquels s'entremêlaient racisme, intimidation et vulgarité.

Incognito soutient qu'il ne s'agissait que de blagues de mauvais goût. «Vous pouvez demander à n'importe qui dans le vestiaire des Dolphins et ils vous diront que je suis la personne qui protégeait le plus Jonathan», a-t-il dit à Jay Glazer, de Fox Sports.

Suspendu sans salaire, Incognito a déposé un grief contre les Dolphins, il y a quelques jours. Martin reste à l'écart de l'équipe et a rencontré un avocat de la NFL, Ted Wells, qui enquête sur cette histoire, vendredi, à New York.

Martin ne jouera probablement plus jamais pour les Dolphins. Ce serait difficile de faire autrement. Car, voyez-vous, plusieurs joueurs de l'équipe se sont portés à la défense... d'Incognito. Selon eux, le garde a tout simplement été mal compris.

C'est peut-être le cas. Mais même si on ne prend pas ses paroles au pied de la lettre, il n'en demeure pas moins qu'Incognito traînait déjà une mauvaise réputation. Les Rams de St-Louis l'avaient d'ailleurs foutu à la porte en décembre 2009. En gros, Incognito est le genre de brute qui ternit le football et qui nourrit les préjugés à l'endroit de ce sport.

D'autres problèmes

Parmi les joueurs qui ont défendu Incognito, il y a le centre Mike Pouncey. Le même qui s'est fait photographier avec une casquette sur laquelle était inscrit «Free Hernandez», l'été dernier.

Un ami d'Aaron Hernandez - ancien joueur des Patriots accusé de meurtre - depuis qu'il a joué avec lui chez les Gators de l'Université de la Floride, Pouncey devra d'ailleurs comparaître devant un jury en lien avec une histoire de trafic d'armes qui impliquerait Hernandez.

Bryant McKinnie est un autre joueur de ligne offensive des Dolphins qui a estimé que la controverse Martin-Incognito avait pris des proportions démesurées. Le vétéran de 12 saisons a donné son opinion même s'il n'est arrivé chez les Dolphins que le 21 octobre. Et même s'il a essentiellement été acquis des Ravens de Baltimore afin de remplacer Martin, qui en arrachait comme bloqueur du côté gauche...

Mike Wallace, aussi, a excusé le comportement d'Incognito. Le receveur devrait peut-être se concentrer à attraper le ballon. Après avoir fait sauter la banque en obtenant un contrat de 60 millions pour 5 ans, Wallace n'a marqué qu'un seul touché en neuf matchs.

Wallace n'est d'ailleurs pas le seul joueur autonome qui a profité des largesses des Dolphins. Le DG Jeff Ireland a accordé des contrats à gauche et à droite l'hiver dernier. Comme par hasard, on racontait qu'il jouerait son poste en 2013.

Ancien dépisteur des Chiefs de Kansas City et des Cowboys de Dallas, Ireland est celui qui avait eu la délicatesse de demander à Dez Bryant si sa mère était une prostituée lorsqu'il l'avait interviewé à l'aube du repêchage de 2010. Doit-on se surprendre qu'il ait lancé une bouée au sympathique Incognito après son congédiement chez les Rams?

Un grand ménage?

Les partisans des Dolphins qui ont connu leur belle époque dans les années 70 et 80 doivent commencer à trouver le temps long. Don Shula et Dan Marino ne sont plus que de lointains souvenirs, et les Dolphins n'en finissent plus de faire du surplace.

C'est une équipe qui a donné une fortune à un ailier espacé (Wallace) qui se distingue sur les longs jeux, mais qui est incapable de bloquer assez longtemps afin qu'il puisse en réussir. Une équipe dépourvue de vrais leaders et dans laquelle une culture d'intimidation s'est incrustée. Une équipe qui a perdu cinq de ses six derniers matchs.

Et une équipe dont le propriétaire Stephen Ross semble sur le point de perdre patience. Pour la deuxième année de suite, les Dolphins devraient être très actifs au cours de la saison morte.