Pour la première fois depuis qu'il est à l'écart du jeu en raison d'une commotion cérébrale, Anthony Calvillo a avoué qu'il songeait sérieusement à accrocher ses crampons et mettre un terme à son illustre carrière.

«Je suis en faveur de la retraite, c'est certain», a-t-il laissé tomber lundi après-midi, lors du bilan d'après-saison des Alouettes.

Le quart-arrière est sur la touche depuis le 17 août, après avoir été plaqué par Ricky Foley lors d'un match contre les Roughriders de la Saskatchewan. Il espérait, il y a quelques semaines, pouvoir être de retour sur le terrain à temps pour les séries éliminatoires. Il y a toutefois eu un recul dans sa convalescence, et il a dû rater le reste de la saison.

Calvillo a d'ailleurs fait savoir qu'encore aujourd'hui, il ressent parfois une pression dans la tête en raison de sa blessure.

«Est-ce que je veux jouer? Bien sûr que je veux jouer. Mais physiquement, suis-je capable de continuer? C'est la question que je dois continuer de me poser. Ce qui me fait peur, d'une part, c'est que je ne sens pas que je suis rétabli de tous mes symptômes. D'autre part, je sais que mon seuil de tolérance pour encaisser les coups a diminué», a-t-il souligné.

Effets à long terme

Calvillo s'inquiète également des conséquences à long terme de sa blessure s'il choisissait de revenir au jeu sans être en pleine forme.

«Si tu reviens d'une commotion trop rapidement, les effets à long terme peuvent être très dommageables. Si je continue d'avoir des symptômes et que j'essaie de revenir, ce sera plutôt stupide. Mais s'ils disparaissent et que je reviens, vais-je être trop inquiet à l'idée de me faire plaquer? C'est ce que je ne veux pas.

«Avant de prendre quelque décision que ce soit, je sens que je dois être à 100%. Mais si cette pression continue de se faire sentir dans ma tête, ce sera alors très facile de décider de me retirer.»

Derrière le banc?

Le numéro 13 a indiqué qu'il discuterait de son avenir avec le propriétaire de l'équipe, Bob Wetenhall, au cours de la fin de semaine. Il a par la suite l'intention de se tenir à l'écart du football pour un certain temps afin de pouvoir prendre une décision éclairée.

S'il n'avait jamais pensé devenir entraîneur après sa carrière de joueur, il affirme qu'il envisage désormais cette possibilité. Selon lui, le temps passé avec ses coéquipiers sur les lignes de côté lors des derniers matchs et entraînements a contribué à ce changement d'idée.

«Le fait que j'essayais d'aider autant que possible mes coéquipiers alors que j'étais blessé, ça m'a plu, a-t-il dit. Il y a de l'excitation dans le fait d'aider un individu à connaître du succès. Le coaching est assurément inscrit plus haut sur la liste, maintenant.»

Et s'il devait se retrouver derrière le banc d'une équipe, Calvillo n'a pas l'intention que ce soit ailleurs qu'à Montréal.

«S'il y a une chose que j'ai apprise dans ce métier, que tu sois joueur ou entraîneur, c'est que le vent peut te pousser n'importe où. En tant que famille, nous en avons parlé souvent. Mais (Montréal) est ma maison. C'est ici que je veux être, que je veux élever mes enfants. Mon premier objectif est d'être en santé, et le deuxième est d'essayer de rester ici, à Montréal.»

Âgé de 41 ans, Anthony Calvillo en était à sa 20e saison dans la LCF et à sa 16e avec les Alouettes. Il détient de nombreux records offensifs du circuit, dont celui pour le plus de verges amassées par la passe, avec 79 816. Il a réussi 455 passes de touché au cours de sa carrière, tout en étant victime de 224 interceptions.