Les Alouettes manqueront-ils de temps?

C'est ce soir qu'on recule l'heure, mais les Alouettes, eux, aimeraient certainement pouvoir revenir quelques mois en arrière. Leur attaque commence lentement à trouver son rythme, mais il est minuit moins une, est-il besoin de préciser.

Même s'ils ont utilisé tous leurs effectifs hier à Toronto, les Als ont vaincu de peine et de misère des Argonauts qui avaient choisi de reposer une douzaine de leurs meilleurs joueurs en ce dernier match du calendrier. C'est une victoire de 23-20 qui ne rassurera certainement pas les fidèles des Als.

L'attaque des Oiseaux a été blanchie au 1er et au 3e quart, ce qui démontre qu'il y a encore des lacunes sur le plan de la préparation et de la stratégie. Troy Smith a tout de même terminé sa soirée de travail avec trois passes de touché et s'est bien ressaisi après un mauvais 1er quart au cours duquel il a notamment lancé une interception ramenée pour un touché.

Smith a-t-il suffisamment joué pour permettre aux Alouettes de gagner en séries? C'est ce qu'on verra à compter du 9 novembre, à Guelph. Mais on peut déjà présumer qu'il sera le quart-arrière que Jim Popp choisira de protéger en vue du repêchage d'expansion, en décembre. On n'a pas vu un bras aussi puissant dans la LCF depuis que Warren Moon gagnait des Coupes Grey avec les Eskimos d'Edmonton.

Smith est allumé, humble et intelligent. Bon athlète, il possède tous les outils nécessaires pour connaître une très belle carrière au football canadien. Et attendez-vous à le voir utiliser davantage sa mobilité à compter de la semaine prochaine. C'est probablement une carte que les Oiseaux ont conservée dans leur manche.

Un avenir dans la NFL

Smith n'est pas la seule recrue qui a continué d'impressionner, hier. Duron Carter a marqué un touché de 71 verges qui a permis aux siens de revenir dans le match. Il a également réussi un spectaculaire retour de botté, annulé en raison d'une punition.

Ce retour de botté a néanmoins démontré une fois de plus que Carter est un talent exceptionnel. Les joueurs de 6'4'' aussi explosifs et rapides sont extrêmement rares. Extrêmement. Il reste une saison au contrat du receveur, mais s'il continue de progresser comme il le fait depuis trois mois, il jouera assurément dans la NFL à compter de 2015.

Éblouissante pendant presque toute la saison, la défense des Alouettes a été correcte sans plus, hier. Opposée à tous les quarts-arrière des Argos qui ne s'appellent pas Ricky Ray, l'unité de Noel Thorpe a accordé quelques longues courses et n'a provoqué aucun revirement. Elle a en contrepartie enregistré six sacs, dont les 11e et 12e de la saison de Chip Cox.

Du côté des unités spéciales, Burke Dales a bien fait à son premier match avec les Alouettes. Nul doute que ses bottés de dégagement aideront les unités de couverture s'il joue en séries. Sean Whyte, lui, a raté une autre tentative de placement, ce qui ne l'aidera évidemment pas à retrouver sa confiance.

Notons par contre que Dales s'est blessé en fin de match. Geoff Tisdale (cheville), Tyrell Sutton (épaule) et Byron Parker (hanche) ont également subi des blessures, et Kyries Hebert a quitté le match pour une raison que l'on ignore. C'est le risque que prend une équipe lorsqu'elle décide de faire jouer tout son monde dans un match qui n'a aucune importance au classement.

Un vrai joueur d'équipe

S.J. Green avait besoin de 76 verges pour devancer Fred Stamps et terminer au premier rang des receveurs de la LCF. Le demi inséré n'a toutefois capté qu'une seule passe pour 14 verges et devra se contenter du deuxième rang.

L'Américain de 28 ans a cependant démontré qu'il était un vrai joueur d'équipe. Lorsque Bo Bowling et Arland Bruce ont marqué leur touché, Green a été le premier à les féliciter. Quand Éric Deslauriers (revenu au jeu plus tard), Tisdale et Dales se sont blessés, Green a été le premier joueur de l'équipe à s'amener vers eux.

Green aurait pu faire une diva de lui-même en boudant ou en plaidant sa cause auprès de Smith et des entraîneurs afin de recevoir plus de passes. Mais ce n'est pas son genre. Et ce n'est pas parce qu'il manque de passion. C'est parce qu'il saisit parfaitement la signification du mot «équipe». Certains joueurs et analystes devraient prendre des notes.