La constance d'un match à l'autre n'a rien d'évident, surtout au sein d'une équipe où quatre quart-arrières ont occupé le poste de numéro 1 jusqu'ici cette saison. Le demi inséré S.J. Green a pourtant réussi le coup.

L'Américain de 28 ans a été le meilleur receveur des Alouettes, dimanche, face aux Tiger-Cats de Hamilton, alors que ses 86 verges en cinq attrapés lui ont permis de dépasser le cap des 1000 verges en une saison pour une troisième année de suite.

Ses 1070 verges par la passe jusqu'ici en 2013 lui permettent d'occuper le deuxième rang dans la LCF, derrière les 1259 verges de Fred Stamps, des Eskimos d'Edmonton.

Les deux passes de touché de Troy Smith à Green, dimanche, ont permis à ce dernier d'en totaliser 12 cette année. Il s'agit d'un sommet personnel, qui lui permet d'occuper le premier rang parmi les receveurs de la LCF avec deux week-ends à disputer en saison régulière.

«(Green) est parmi les meneurs de la ligue pour les touchés marqués, et pourtant notre équipe est parmi les dernières pour le taux de conversion dans la zone payante, a fait remarquer le directeur général et entraîneur-chef Jim Popp après le match de dimanche. Il fait effectivement preuve d'une belle constance.»

Green, qui a réussi au moins un attrapé à chacun de ses 48 derniers matchs, ainsi que dans 63 de ses 64 plus récentes rencontres, accorde d'ailleurs beaucoup d'importance à la constance.

«Je vise la perfection à chaque jour, a-t-il dit. C'est évidemment impossible à atteindre, mais si un joueur y aspire, il va peut-être finir par s'en approcher. J'essaie d'être constant parce que c'est la meilleure façon de réussir à avoir un certain niveau d'excellence.»

«Il a toutes les qualités, a par ailleurs dit Popp de Green. Il travaille fort, il a une attitude positive, il fait son travail et il veut gagner. Quand un joueur est comme ça, il y a de bonnes chances qu'on lui donne le ballon souvent. Et S.J. réussit ses jeux la plupart du temps.»

«Les attrapés incroyables qu'il fait, il les fait aussi à l'entraînement, et ça pousse les autres receveurs de l'équipe à repousser leurs limites comme il le fait», a affirmé le receveur éloigné Éric Deslauriers, qui s'est joint aux Alouettes en 2007, la même année que Green.

«Ce que les gens ne savent peut-être pas, c'est que S.J. est un homme extrêmement patient, a continué Deslauriers. Il a passé trois années avec l'équipe d'entraînement, à se contenter d'un salaire minime comparé à ce qu'il fait aujourd'hui, parce qu'il aime le football. Il savait, aussi, qu'un jour il allait être aussi bon qu'il l'est aujourd'hui.»

Toutefois, Green ne sait que faire des louanges et de son classement enviable parmi les meneurs de la LCF.

«Ce ne sont que des chiffres. La statistique la plus importante, c'est la colonne des victoires pour l'équipe, a-t-il souligné après le gain de dimanche contre les Ticats, qui a permis aux Alouettes de revenir dans la course pour la deuxième place dans l'Est. Les autres statistiques, on regardera ça une fois que la saison sera terminée.»

D'autres victoires risquent de s'ajouter au compteur si la complicité observée entre Green et Smith, face aux Tiger-Cats, se poursuit.

«Troy et moi avons eu l'occasion d'échanger des ballons à l'entraînement­ cette saison et c'était une bonne sensation de transposer ça dans un match - c'était comme à l'entraînement», a dit Green des passes dirigées vers lui par Smith, qui est devenu le quatrième quart des Alouettes à obtenir un départ cette saison, après Anthony Calvillo, Tanner Marsh et Josh Neiswander.

Plus important encore aux yeux de Green: la prestation solide des trois unités des Alouettes dans le gain de 36-5 a permis, selon lui, de lancer un message à travers la ligue.

«Tout le monde nous comptait pour battus. Mais notre confiance n'a jamais été ébranlée, a affirmé le receveur. Nous nous concentrons d'ailleurs sur deux choses à ce stade-ci: continuer d'y croire, et aller chercher les victoires.»