Une question qu'on a souvent entendue au cours des dernières années a refait surface après la défaite sans appel subie par les Texans à Baltimore, il y a huit jours: Matt Schaub est-il assez bon pour gagner un Super Bowl?

Si l'on se fie à sa performance en deuxième demie du match d'hier à Houston, la réponse est non. Les Texans menaient 20-3 et semblaient en parfait contrôle de leur match contre les Seahawks de Seattle, mais ces derniers ont inscrit 20 points sans riposte afin de l'emporter, 23-20, en prolongation.

Le jeu déterminant est survenu avec moins de trois minutes à disputer au quatrième quart. En situation de troisième essai avec quatre verges à franchir, Richard Sherman a intercepté une passe de Schaub avant de marquer un touché de 58 verges qui créait l'égalité, 20-20. Une passe que Schaub n'aurait jamais dû tenter et qui pourrait faire dérailler la saison des Texans.

Une large part du blâme pour le jeu en question revient toutefois à Gary Kubiak. La défense des Texans a été dominante pendant presque tout le match, alors pourquoi l'entraîneur-chef n'a-t-il pas placé les destinées de son club dans les mains de J.J. Watt et compagnie? Il n'y a aucun doute que les Texans auraient dû opter pour une course plutôt que de jouer avec le feu en lançant une passe.

La double personnalité des Seahawks

Du côté des Seahawks, l'éternelle question est de savoir s'ils seront capables de gagner des matchs importants à l'étranger. On sait tous qu'ils sont dominants à Seattle, mais peuvent-ils l'être loin du CenturyLink Field?

Leur jeu en première demie contre les Texans n'a certainement rien fait pour changer leur réputation d'équipe «Dr Jekyll et M. Hyde». Les Seahawks n'ont récolté que 88 verges dans les deux premiers quarts, alors que les Texans en ont empilé 324.

Une contre-performance de l'équipe de Pete Carroll aurait toutefois été pardonnable. Elle devait affronter l'une des meilleures défenses de la NFL sans trois de ses cinq joueurs de ligne offensive réguliers: l'excellent centre Max Unger et les bloqueurs Russell Okung et Breno Giacomini. Les cinq sacs dont a été victime Russell Wilson s'expliquent en grande partie par ces absences.

Wilson n'a réussi que 12 de ses 23 passes pour de modestes gains de 123 verges et n'a lancé aucune passe de touché. C'est plutôt grâce aux jambes de leur jeune et flegmatique quart-arrière que les Seahawks ont pu se sauver avec la victoire, hier. Wilson a terminé son après-midi avec 77 verges au sol et a réussi plusieurs courses importantes.

C'est justement une belle course de Wilson lors d'un quatrième essai et trois verges à franchir qui a permis aux siens de revenir dans le match alors qu'ils perdaient, 20-6, au quatrième quart. Wilson a obtenu les verges nécessaires alors que le jeu semblait pourtant voué à l'échec, et Marshawn Lynch a marqué un touché de trois verges dès le jeu suivant.

Lorsque le botteur Steven Hauschka a mis fin aux hostilités avec un placement de 45 verges en prolongation, les Seahawks se sont retrouvés avec une fiche de 4-0 pour la première fois de leur histoire. Ils ont par le fait même démontré qu'ils étaient maintenant capables de remporter des victoires qu'ils ne méritaient pas, comme doivent occasionnellement le faire les équipes championnes.

À la croisée des chemins

De quelle façon Schaub et les Texans réagiront-ils après cette défaite crève-coeur? Ils n'ont toujours pas prouvé qu'ils pouvaient élever leur niveau de jeu lorsque l'enjeu était important. Les doutes ne diminueront évidemment pas après l'échec d'hier.

Il n'y a pas si longtemps, on croyait que les Texans seraient les maîtres de la division Sud de la conférence Américaine pendant un bon nombre d'années. De la façon dont Andrew Luck et les jeunes Colts progressent, on doit plutôt se demander si le court règne des Texans n'est pas déjà terminé.

Chose certaine, afin de faire partie de la crème, les Texans devront revenir à la recette qui leur a permis de connaître un certain succès au cours des dernières années: ils devront se fier à leur défense et à leur jeu au sol. Car Schaub n'a manifestement pas l'étoffe nécessaire pour transporter une équipe sur ses épaules.