La décision de remercier Dan Hawkins après seulement cinq matchs a été prise par Robert Wetenhall, le propriétaire des Alouettes. Et elle a permis de régler deux problèmes d'un coup.

En congédiant Hawkins, les Alouettes ont fait le bonheur de la majorité de leurs joueurs. Hawkins a perdu le respect de ses ouailles en un temps record, dès la période d'entraînement dans bien des cas.

L'Américain a vite donné l'impression de regarder la LCF de haut - même s'il n'avait jamais été embauché par une équipe professionnelle avant de s'amener à Montréal. En raison de leur simplicité et de leur manque de structure, ses entraînements suscitaient les railleries. Disons que le contraste avec les entraînements turbo de Marc Trestman était assez frappant.

C'est également Wetenhall qui a décidé que c'est Jim Popp qui remplacerait Hawkins. Il s'est ainsi assuré que son DG serait avec l'équipe pendant la saison, ce qui n'était plus le cas. Popp passait plus de temps en Caroline du Nord qu'à Montréal depuis trois ans, une situation qui était de plus en plus critiquée.

Popp n'a pas voulu dire si le contrat de Hawkins était garanti, hier, mais le contraire serait extrêmement étonnant. Wetenhall a vraisemblablement accepté de lui verser des centaines de milliers de dollars en échange de quelques mois de travail. Il n'est donc pas étonnant que ce soit Popp qui le remplace. L'organisation n'aura pas à payer deux salaires d'entraîneur-chef.

Ce qui nous amène à la curieuse situation de Mike Miller, le coordonnateur offensif du club. Miller conservera son titre de coordonnateur, mais pas ses fonctions, puisque c'est Doug Berry qui dirigera dorénavant l'attaque.

Les Alouettes aiment la personnalité de Miller et soutiennent qu'ils préféreraient qu'il demeure dans l'organisation. Ils préféreraient sûrement, aussi, ne pas avoir à lui payer un salaire pour rien, comme ils devront le faire avec Hawkins... S'il décide de quitter l'équipe lui-même, vous aurez compris que Miller ne recevra plus un rond.

Des dés pipés ?

Wetenhall avait bien sûr donné son accord à l'embauche de Hawkins, en février dernier. On peut toutefois présumer qu'il était d'abord et avant tout l'homme de Popp. Avec le recul, il est même permis de se demander si les dés n'étaient pas pipés en faveur de Hawkins.

Hawkins a passé une semaine à Montréal, l'été dernier, et a même été entraîneur invité de l'équipe à la période d'entraînement de 2012. Même si Hawkins aurait offert ses services gratuitement, on raconte que Marc Trestman a refusé de l'accueillir dans son groupe d'entraîneurs.

Ce n'était pas l'idée du siècle d'embaucher un entraîneur-chef dépourvu de toute expérience du football professionnel. Un entraîneur qui avait terminé chacune de ses cinq saisons à l'Université du Colorado avec une fiche perdante. Dire que certaines personnes ont osé comparer son embauche à celle de Trestman.

Les Alouettes croyaient que l'arrivée de Hawkins faciliterait le travail des médias parce qu'il était plus charismatique que son prédécesseur. Ils ont cru à tort que sa présence améliorerait leur présence dans le paysage médiatique.

À la grande surprise de plusieurs, Hawkins s'est plutôt révélé moins avenant et respectueux que ne l'était Trestman. Sur ce plan, la différence entre les deux hommes était aussi grande qu'au chapitre de la maîtrise du sport complexe qu'est le football. Échec et mat.