Contre ce qui est peut-être la pire équipe de la LCF, les Alouettes ont disputé un match inégal, hier au Stade Percival-Molson. Après quelques sueurs froides, ils ont tout de même mis un terme à leur séquence de trois défaites avec une victoire de 32-27 aux dépens des Eskimos d'Edmonton.

Les Eskimos sont toutefois venus bien près de leur voler la victoire dans les derniers instants du match. Ils ont traversé presque le terrain en entier en moins d'une minute de jeu et se sont retrouvés à la ligne d'une verge des Alouettes. Mais sur le dernier jeu de la rencontre, le porteur John White a été plaqué derrière la ligne d'engagement par Chip Cox, puis une meute de joueurs défensifs des Als.

Une semaine après avoir gaspillé une avance de 24 points à Calgary, les Moineaux en ont laissé filer une de 13 en un peu plus d'une minute de jeu au quatrième quart. Les Eskimos ont inscrit deux touchés en l'espace de 71 secondes, ce qui leur a permis de transformer un déficit de 13-26 en une avance de 27-26.

Calvin McCarthy a d'abord marqué un majeur de 19 verges, puis après un échappé de Brandon Whitaker profondément dans son territoire, Cary Koch a réussi son deuxième touché de la soirée afin de donner les devants aux siens pour la première fois du match.

Whitaker a fait passer les 23 012 spectateurs par toute la gamme des émotions. Le demi offensif a connu une première demie difficile avant de multiplier les belles courses au retour de la pause (138 verges au sol en deuxième demie). Il a terminé le match avec 202 verges d'attaque et un touché, mais a aussi presque coûté la victoire aux siens avec son échappé.

Whitaker a fait amende honorable après avoir commis son revirement en réussissant plusieurs belles courses, qui auront finalement permis aux Alouettes de reprendre les devants et de remporter leur deuxième victoire de 2013. Sa soirée s'est ensuite terminée avec une blessure à l'épaule gauche, qui semblait sérieuse.

Rarement a-t-on vu une équipe de la LCF opter aussi souvent pour des jeux au sol en situation de premier essai que ne l'ont fait les Alouettes, hier. Si la formule n'a pas fonctionné en première demie, elle a porté ses fruits  à compter du troisième quart.

En revanche, le jeu aérien des Oiseaux a connu une autre soirée difficile. Anthony Calvillo a complété 19 de ses 29 passes pour 202 verges et un touché. Le quart-arrière et ses receveurs ont manqué de synergie une fois de plus, ce qui laisse présumer que le système offensif n'a toujours pas été suffisamment assimilé.

Les Alouettes ont dû se contenter de placements de Sean Whyte à cinq reprises parce que leur attaque a stagné dans le territoire adverse, une histoire qui se répète depuis le début de la saison. Whyte a déjà réussi 13 placements en cinq matchs.

La défense rebondit

La défense des Alouettes a très bien joué après sa contre-performance de la semaine dernière. Des 27 points marqués par les Eskimos, sept l'ont été sur les unités spéciales, et sept ont été inscrits dès le jeu qui a suivi l'échappé de Whitaker.

Shea Emry a réussi deux interceptions qui ont indirectement mené à 10 points des Alouettes. Les deux autres secondeurs réguliers de l'équipe, Kyries Hébert et Chip Cox, ont également connu une autre très bonne soirée.

Les unités spéciales des Alouettes ont été moins bonnes que la défense. Koch a permis aux Eskimos de revenir dans le coup avec un touché de 81 verges sur un retour de botté de dégagement alors que la marque était de 20-6 en faveur des Oiseaux au milieu du troisième quart, tandis que Noel Devine a été solidement plaqué à plusieurs occasions.

Le spécialiste des retours des Alouettes a également échappé un ballon pour un deuxième match consécutif, un problème qu'il devra régler s'il veut demeurer l'homme de confiance de Dan Hawkins et de Ray Rychleski.

Notons que les Alouettes ont perdu les services de deux autres joueurs, le plaqueur Scooter Berry et le secondeur Marc-Olivier Brouillette.

Les commentaires d'après-match

Kyries Hebert

«Je n'aime pas quand le résultat est aussi serré, mais ça fait partie du jeu. Ça nous montre qu'il nous reste encore beaucoup de travail à faire.»

Brandon Whitaker

«Je me sentais bien. J'ai mis du temps à me mettre en marche offensivement, mais ça a fini par fonctionner.»

«Ça faisait longtemps que je n'avais pas couru comme ça, surtout depuis ma blessure au genou. Ça m'a fait du bien.»

Anthony Calvillo

«Nous pouvons construire sur cette victoire, surtout en attaque. Je pense [qu'hier] soir, nous avons fait du bon travail sur ce plan.»

«Je suis excité par cette victoire, mais nous faisons encore des erreurs, en plus d'écoper de pénalités.»

Luc Brodeur-Jourdain

«C'est toute une victoire. Ça a joué sur nos nerfs, mais aussi sur ceux de nos partisans. Ça tient tout le monde en haleine.»

«En première demie, nous avons commis beaucoup d'erreurs offensives. Mais ce fut somme toute une belle performance de notre part.»

«Nous devons avoir une production plus soutenue sur le premier essai lorsque c'est vraiment important.»

Sur Brandon Whitaker : «Je sais qu'il va s'en vouloir sur certains jeux, mais il se dévoue tellement pour l'équipe. Il se fout éperdument de ses statistiques personnelles, ce qui n'est pas le cas de tous les porteurs de ballon. Je suis extrêmement fier de lui.»

Shea Emry

«C'est bien de récolter des points défensifs, mais il y a tout un match qui s'est joué en dehors de cela.»

Sur les changements de quart-arrière chez les Eskimos : «C'est agréable de pouvoir sortir leur quart du jeu. Ça donne un boost d'ego à toute la défensive.»

«C'est notre première victoire en trois semaines. Quand tu ne gagnes pas pendant trois semaines, tu ronges ton frein. Avec la semaine de congé qui vient, nous pourrons nous préparer pour les matchs intradivision à venir.»

Dan Hawkins

«C'était plaisant de participer à un tel match. C'est un sentiment incroyable.»

«Nous tentions de construire sur ce que nous faisions de bien. Nous avions un bon rythme.»

Sur la victoire à l'arraché : «Même quand tu traînes de l'arrière, tu dois continuer de jouer. Ça semble cliché de dire ça, mais l'an dernier, à peu près la moitié des matchs se sont décidés dans les trois dernières minutes.»

Sur Brandon Whitaker : «C'est un joueur robuste. Il gagne en confiance par rapport à son genou et il se mêle bien à notre ligne à l'attaque.»

Avec la collaboration de Jean-Philippe Arcand