À première vue, les chances qu'un porteur de ballon de 34 ans qui n'a jamais joué dans la Ligue canadienne puisse se tailler un poste semblent à peu près nulles. Mais si Dominic Rhodes continue d'impressionner, il sera très difficile pour les Alouettes de le remercier.

Depuis le début du camp d'entraînement, l'ancien demi des Colts d'Indianapolis s'illustre grâce à sa vitesse et à son jeu dans l'ensemble, et par sa personnalité à l'extérieur du terrain

«Lorsqu'il est question de Dominic, l'âge n'est vraiment qu'un chiffre. Un joueur doit parfois se rendre à l'évidence qu'il doit raccrocher les crampons, mais ce n'est pas le cas du tout avec lui. Il n'est peut-être plus en mesure de jouer dans la NFL, mais je crois qu'il serait certainement capable d'être productif ici», a analysé le coordonnateur des unités spéciales, Ray Rychleski, qui a connu Rhodes chez les Colts.

«Il a encore le feu sacré et la preuve, c'est qu'il a participé au camp des recrues, la semaine dernière, même s'il a 12 saisons de football professionnel d'expérience», a ajouté Rychleski.

Plusieurs anciens joueurs de la NFL ont été incapables d'obtenir un poste chez les Als au cours des dernières années. On n'a qu'à penser à Peter Warrick ou à Garrett Wolfe. Alors même s'il a joué 10 saisons et totalisé plus de 3000 verges au sol dans la NFL, Rhodes est loin d'être assuré de commencer la saison à Montréal. Encore moins depuis que Brandon Whitaker est de retour avec l'équipe.

«La seule chose que je puisse faire, c'est de soutirer le maximum de toutes les occasions de jouer qui se présentent à moi. Si je continue de donner le meilleur de moi-même, je suis certain que les choses tomberont en place d'elles-mêmes», estime Rhodes, qui a passé les deux dernières années avec les Destroyers de la Virginie, dans la United Football League (UFL).

«Je n'ai jamais arrêté de jouer et je pense que je démontre depuis le début du camp que je ne suis pas trop rouillé. Mon objectif n'est pas de jouer dans la NFL. Il est de jouer au football, point à la ligne.»

C'est d'ailleurs Rhodes qui a pris contact avec les Alouettes l'hiver dernier. Après 10 saisons dans la NFL et 2 dans la UFL, le demi de 5'9 et 205 lb se sentait d'attaque pour relever ce nouveau défi. Solide en protection de passe et bon receveur, Rhodes est un joueur qui semble fait sur mesure pour la LCF.

«Dès que j'ai vu le style de jeu, j'ai su que je possédais les outils pour jouer dans cette ligue. Mon style de jeu cadre parfaitement avec celui de la LCF. Cela étant dit, j'ai beaucoup de choses à apprendre. Jim [Popp] et les Alouettes ont été assez généreux pour m'offrir un contrat, mais je sais qu'il n'y a aucune garantie.»

Apprécié de tous

Que ce soit Popp, Rychleski ou Dan Hawkins, les hommes de football des Alouettes apprécient beaucoup Rhodes. «Il adore le football et sa passion est contagieuse», a dit Hawkins.

«Tous ses coéquipiers l'aiment déjà beaucoup», a souligné Popp.

«J'ai participé à l'une des réunions des demis offensifs et Dominic a multiplié les conseils aux autres porteurs de ballon. Il possède une longue feuille de route, mais il est affamé comme un jeune de 22 ans», a dit Rychleski.

Une autre preuve que Rhodes est grandement apprécié partout où il passe: après avoir remporté le Super Bowl avec les Colts en février 2007, Rhodes s'est joint aux Raiders d'Oakland. Les Colts ont toutefois décidé de le réembaucher en 2008, puis lui ont fait signe une troisième fois en 2010, après un passage avec les Bills de Buffalo. À moins d'être un très bon coéquipier, on ne joue généralement pas trois fois pour la même organisation.

«J'ai toujours accepté mon rôle et ce n'est pas différent ici. Et cette attitude m'a permis de gagner des championnats [avec les Colts et les Destroyers]. Tout ce que je veux, c'est d'avoir la chance d'aider les Alouettes à gagner.

«J'adorerai toujours le football. Lorsque j'aurai 70 ans et que je serai assis dans ma chaise berçante, je suis convaincu que je penserai encore à des jeux que j'aurais pu faire différemment. Mais je ne suis pas rendu là.»