Repêchés il n'y a même pas un mois, Nicolas Boulay et Simon Légaré constatent la même chose que la plupart des joueurs qui participent à leur premier camp de la Ligue canadienne de football: la principale différence entre les recrues et les vétérans, c'est que ces derniers connaissent les trucs du métier.

«Ils sont plus rapides et imposants, mais c'est au niveau de la technique qu'il y a un grand écart. Les joueurs de ligne offensive prennent toujours le bon angle pour me bloquer et les tracés des receveurs sont toujours d'une grande précision», a expliqué Boulay, un secondeur qui a été nommé joueur défensif par excellence du Vert&Or de l'Université de Sherbrooke en 2012.

«Ce n'est pas tant la vitesse du jeu qui est différente, c'est la qualité de la technique des joueurs. Et c'est surtout cet aspect qu'on doit améliorer», a ajouté Légaré, un bloqueur des Carabins de l'Université de Montréal qui a été choisi au 47e rang par les Als, 17 sélections après Boulay (30e).

«Prenez un gars comme Scott Flory. Ça fait 14 ans qu'il joue pour les Alouettes. Moi, ça ne fait même pas 14 ans que je joue au football», a souligné Légaré, qui devra probablement disputer une cinquième saison avec les Carabins en raison du grand nombre de joueurs de ligne offensive canadiens que possèdent déjà les Alouettes.

«On m'a dit dès le repêchage que c'est presque toujours un long processus pour les joueurs de ligne, car la technique est très importante. Ce n'est pas un hasard si la plupart d'eux retournent à l'université afin de disputer une cinquième saison après leur premier camp professionnel. Mais je pense qu'aucun joueur ne veut retourner dans les rangs universitaires après avoir goûté à la LCF.»

Légaré n'a pas à chercher très longtemps afin de trouver des joueurs de ligne offensive qui ne se sont taillé une place qu'à leur deuxième camp d'entraînement avec les Als. Luc Brodeur-Jourdain et Anthony Barrette ont emprunté cette voie.

«J'ai joué contre certains joueurs de ligne offensive actuels de l'équipe dans les rangs universitaires, et ça fait déjà quatre ans qu'ils sont des réservistes ici», a-t-il noté.

Les chances de Boulay de commencer la saison avec les Oiseaux sont probablement meilleures que celles de Légaré, notamment parce qu'il pourrait apporter une contribution dans les unités spéciales.

«Mon rôle de secondeur réserviste fait en sorte que je dois également beaucoup jouer dans les unités spéciales. Mais puisque Shea Emry est un Canadien, l'équipe doit pouvoir compter sur des secondeurs canadiens qui pourraient le remplacer au besoin», a fait remarquer Boulay.

Un peu comme Légaré avec Brodeur-Jourdain, Boulay a un bel exemple devant lui en Emry. Le secondeur a été élu meilleur joueur défensif de la division Est de la LCF la saison dernière, un honneur qui est presque toujours réservé à des joueurs américains.

«Shea est un vétéran bien établi et un bel exemple à suivre, en effet. Je crois toutefois que je pourrais être un très bon réserviste. Je veux démontrer que j'ai des attributs différents des siens.»

Boulay et Boulay

Après les soeurs Boulay, il y a maintenant les frères Boulay. Frère aîné de Nicolas, Mathieu Boulay a réussi à obtenir sa place au camp des Als après avoir fait bonne impression au cours des dernières semaines. Le joueur de ligne défensive souffre toutefois d'une blessure au cou depuis quelques jours.

Mathieu n'est pas trop dépaysé sur le campus de l'Université Bishop's, où se déroule le camp des Alouettes, puisque c'est là qu'il a disputé son football universitaire. Nicolas est, quant à lui, un représentant de l'Université de Sherbrooke...

«On n'a pas beaucoup eu la chance de jouer ensemble en raison de sa blessure depuis le début du camp, mais c'est tout de même très agréable. On étudie notre livre de jeux ensemble. Et c'est la première fois qu'on discute de stratégie et de jeux ensemble», a raconté Nicolas, sourire en coin.