Un an après s'être tous deux inclinés en finale de conférence, Jim et John Harbaugh ont obtenu leur laissez-passer pour le Super Bowl. On peut imaginer la journée mémorable que les parents des deux frères ont vécue, hier.

À leur troisième tentative en cinq ans, les Ravens de Baltimore ont enfin remporté la finale de la Conférence américaine. Ils ont complètement dominé les 30 dernières minutes de jeu contre les Patriots, à Foxborough. Tirant de l'arrière, 13-7, à la mi-temps, les Corbeaux on marqué les 21 points de la deuxième demie dans une victoire de 28-13.

La saison de Joe Flacco commence drôlement à ressembler à celle qu'a connue Eli Manning, l'année dernière, n'est-ce pas? Après s'être autoproclamé le meilleur quart-arrière de la NFL au début de la saison, Flacco vient d'éliminer Peyton Manning et Tom Brady en l'espace de huit jours. Et le quart-arrière des Ravens a été étincelant en 2ème demie lors des deux matchs en question.

Rappelons que Manning avait dit qu'il faisait partie de l'élite avant le début de la saison de 2011, puis l'a prouvé en remportant son deuxième Super Bowl. Six mois plus tard, Flacco n'est plus qu'à une victoire de réussir le même exploit.

L'attaque des Patriots a été incapable de réussir des jeux importants aux moments-clés, hier. L'absence de Rob Gronkowski s'est fait sentir et les difficultés de Brady (un touché et 2 interceptions) contre les Ravens se sont poursuivies.

Au retour de la pause, la défense des Pats, elle, s'est fait dépecer par Flacco, qui a lancé trois passes de touché. La perte du demi de coin Aqib Talib n'a évidemment pas aidé, mais au bout du compte, les Patriots n'auraient pas gagné en ne marquant que 13 points.

Une fin de rêve pour Lewis?

On ne donnait plus cher de la peau des Ravens, il y a un mois ou deux. Ils ont perdu quatre de leurs cinq derniers matchs de la saison régulière; la défense n'arrêtait plus personne; et Flacco faisait rire de lui pour avoir dit qu'il se considérait le meilleur quart du circuit. Comme les choses ont changé depuis.

Ray Lewis a manifestement sonné le réveil des siens en annonçant qu'il prendrait sa retraite au terme de la saison. On retrouve les Ravens d'antan depuis ce moment.

Le secondeur terminera sa carrière au Super Bowl, 12 ans après sa seule participation à la classique, alors que les Ed Reed, Terrell Suggs et autres Matt Birk participeront à leur premier. Les Corbeaux le méritent amplement, eux qui ont remporté au moins une victoire en séries à chaque saison depuis 2008.

Du côté des Patriots, c'est une huitième saison de suite qui se termine sans championnat. L'équipe qui trouvait jadis le moyen de remporter les matchs serrés (leurs trois victoires au Super Bowl ont été obtenues par un placement) a maintenant perdu cinq de ses huit derniers matchs éliminatoires. L'aura d'invincibilité est bel et bien chose du passé.

Photo: Reuters

Ray Lewis

Une histoire qui se répète

Comme la semaine dernière, les Falcons ont commencé leur match sur les chapeaux de roue, hier, à Atlanta. Puis comme la semaine dernière, ils ont laissé filer une confortable avance sous le regard incrédule de leurs partisans.

Mais cette fois, Matt Ryan n'a pas été en mesure de sauver les meubles avec un petit miracle dans les dernières secondes, et les 49ers de San Francisco ont éliminé les Falcons, 28-24.

La réputation d'équipe qui flanche dans les moments importants n'est donc pas prête de se dissiper pour les Falcons. Car flancher est exactement ce qu'ils ont fait, hier.

Opposée aux imposants receveurs des Falcons, la tertiaire des Niners en a eu plein les bras. Bénéficiant d'une excellente protection, Ryan a terminé le match avec 396 verges au compteur, et Julio Jones, Roddy White et Tony Gonzalez ont tous capté au moins sept passes et totalisé au moins 78 verges.

C'est grâce à leur jeu aérien que les Falcons ont pris les devants, 17-0. Lorsque les 49ers ont marqué deux touchés pour réduire leur avance à 17-14, il est cependant devenu très clair que Ryan et compagnie devraient marquer beaucoup de points afin de l'emporter. Après un bon départ, la défense des Falcons se faisait malmener par l'attaque des Niners.

Le problème, c'est que les Falcons n'ont pas marqué un seul touché dans les 30 dernières minutes de jeu. En grande partie parce qu'ils ont commis deux revirements dans le territoire de l'adversaire.

Époustouflant lors de son match précédent, Colin Kaepernick (233 verges par la passe et 21 au sol) a été beaucoup plus discret, hier. Mais il n'a commis aucun revirement, contrairement à Ryan, qui a mis fin à deux séries de suite avec une interception et un échappé.

C'est toutefois la défense qui devra essuyer la plus grosse part du blâme pour cet autre échec en séries des Falcons. Le DG Thomas Dimitroff n'aura pas à chercher très longtemps afin d'identifier les faiblesses de son équipe. La principale commence par ligne et se termine par défensive.

Pendant que les Patriots et les Falcons panseront leurs plaies, les Ravens et les 49ers amorceront leur préparation en vue du 47ème Super Bowl, qui aura lieu le 3 février à La Nouvelle-Orléans.

Qui a dit que les équipes s'appuyant sur leur défense et leur jeu au sol ne pouvaient plus gagner des championnats de nos jours? N'allez surtout pas dire ça aux frères Harbaugh.

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Photo: AP

Frank Gore, des 49ers, a inscrit un touché sur une course de neuf verges au quatrième quart.