Le Rouge et Or a repris sa place au sommet du football universitaire canadien. Laval a vengé son revers de l'an dernier - 41-38 en prolongation - en pulvérisant les Marauders de l'Université de McMaster 37-14.

Cette victoire a permis au Rouge et Or de soulever la Coupe Vanier pour la septième fois en 14 ans. Ces sept conquêtes représentent d'ailleurs un nouveau record du football universitaire canadien.

Avant le match, tous les yeux étaient rivés sur le quart-arrière Kyle Quinlan et la puissante offensive des Marauders de l'Université McMaster débarqués au Rogers Centre sur une séquence de 21 victoires consécutives.

Les regards se sont vite tournés vers le demi à l'attaque Maxime Boutin et ses coéquipiers de la ligne offensive du Rouge et Or qui ont complètement dominé les guerres de tranchés.

Élu joueur par excellence de la rencontre, Maxime Boutin a totalisé 253 verges en 24 courses. Le deuxième total de l'histoire de la Coupe Vanier. De ses 253 verges, Boutin en a obtenu 136 au cours du seul troisième quart. Un quart que le Rouge et Or a dominé 19-0 pour prendre le contrôle de la partie. Un contrôle que Laval n'a ensuite jamais échappé.

L'attaque au sol de Laval a aussi établi un nouveau record de la Coupe Vanier avec une récolte de 373 verges.

Très solide hier, la défensive du Rouge et Or a été victime de deux poussées payantes de Kyle Quinlan et des Marauders en fin de première demie. Cette défensive a d'ailleurs anéanti toute possibilité de remontée des Marauders - l'ailier défensif Arnaud Gascon-Nadon a été élu joueur défensif de la rencontre -  mais le botteur Boris Bede a ajouté ses troisième et quatrième placements de la rencontre. En plus d'être précis sur ses placements (quatre réussis sur cinq tentatives), Bede a été d'une grande efficacité avec des dégagements qui ont plusieurs fois repoussé McMaster en fond de territoire.

Avec 10 minutes à faire au match, les quelques centaines de partisans venus de Québec pour appuyer leurs favoris pouvaient célébrer.

Frédéric Plesius et Arnaud Gascon-Nadon, les deux piliers défensifs qui complétaient leur carrière universitaire hier soir, ont d'ailleurs aspergé l'entraîneur-chef Glen Constantin de Garorade alors qu'il restait une minute au match disputé devant 37 098 amateurs, un record en Coupe Vanier.

Les Maritimes avant Québec

S'il faut en croire le commissaire Mark Cohon, la Ligue nationale de hockey sera de retour à Québec avant que la Ligue canadienne n'y élise domicile.

«Les succès du Rouge et Or autant sur le terrain que dans leur communauté démontrent l'immense potentiel de Québec sur le plan du football. C'est certainement un marché intéressant, mais personne ne s'est encore manifesté pour faire de cette idée un projet», a indiqué le commissaire Cohon.

C'est tout le contraire dans les Maritimes. Non seulement la LCF y a disputé des matchs réguliers à Moncton l'an dernier et il y a deux ans, mais les rénovations qui laisseront les Tiger-Cats sans domicile fixe l'an prochain - une majorité de matchs seront disputés à l'Université Guelph - pourraient ouvrir la voie à une ou deux autres rencontres dans les Maritimes.

«Tout est en place dans les Maritimes pour l'obtention d'une équipe. On ne sait pas encore si l'équipe se retrouvera à Moncton ou Halifax, mais le dossier est certainement en progression», a confirmé Cohon.

S'il n'a pas directement fermé la porte à une expansion à Québec, le commissaire l'a indirectement fait en confirmant que la LCF devrait choisir entre Québec ou les Maritimes.

«Nous avons huit équipes en ce moment. Nous devrons composer avec les contrecoups d'une ligue à neuf clubs dans deux ans avec le retour d'Ottawa. Nous tenterons de nous rendre à dix le plus vite possible. Et une fois à dix, je ne crois pas qu'il sera sage de nous placer dans une autre situation conflictuelle avec un nombre impair de formations.»

Le travail va bon train à Ottawa pour ramener la capitale fédérale dans le giron de la LCF. «Le stade est en plein chantier et les responsables du projet respectent tous les échéanciers que nous leur avons fixés. Tout indique que nous aurons du football à Ottawa en 2014», a précisé le commissaire.

Est-ce que ce sera du bon football?

«Les modalités d'expansion stipulent que les équipes ne pourront protéger plus d'un quart-arrière. Ça assurera Ottawa de miser sur un gars d'expérience et de qualité à moins qu'ils ne décident de faire appel à un jeune et de bâtir autour de lui. Ils adopteront la ou les stratégies qu'ils voudront, mais le repêchage d'expansion leur offrira des joueurs de qualité.»

En poste depuis 2007, Mark Cohon a présenté un bilan très positif de la saison qui prendra fin dimanche et de ses cinq premières à la tête de la LCF.

«Je me sentais comme dans «Wayne's Word» alors qu'on a effectué mon premier repêchage des joueurs canadiens dans mon sous-sol. On a fait des pas de géants depuis. Nous avons restructuré les finances des équipes - sept des huit clubs font leurs frais ou des profits - et nos équipes sont en voie de rénover ou de s'offrir de tout nouveaux amphithéâtres. Notre ligue atteint des sommets de popularité que ce soit à la télé ou dans les estrades.»