Une finale de l'Est sans Kyries Hebert?

La défense des Alouettes compte plusieurs nouveaux membres cette saison, et l'apport de deux d'entre eux a été particulièrement important. Quel genre de saison aurait connu l'unité sans Jeff Reinebold et Kyries Hebert?

Reinebold a permis de camoufler certaines lacunes de sa défense en élaborant de très bons plans de matchs dans l'ensemble. Hebert, lui, a ajouté un élément de robustesse qui était disparu au cours des dernières saisons. Or, les Oiseaux pourraient devoir disputer la finale de l'Est contre les Argonauts sans Hebert.

Blessé à une cheville, mercredi, Hebert ne s'est pas entraîné, jeudi. Sa participation au match de dimanche demeurera incertaine jusque dans les heures qui le précéderont.

«L'enflure a diminué et il se sent mieux qu'hier, mais la décision sera prise le jour du match, et c'est notre équipe médicale qui la prendra. On se croise les doigts en espérant qu'il puisse jouer», a déclaré Marc Trestman.

C'est Marc-Olivier Brouillette qui occupait le poste de maraudeur, jeudi, lui qui a joué à cette position lors de sa première saison avec l'équipe, en 2010. L'ancien quart-arrière des Carabins possède certaines des mêmes qualités de joueur qu'Hebert.

«Il a le physique d'un secondeur, et la vitesse afin de jouer en périmètre. On a toujours su qu'il serait capable de jouer à plusieurs positions, et il serait certainement capable d'être un très bon maraudeur dans cette ligue», a estimé Trestman.

Hebert n'a pas voulu évaluer ses chances de jouer, dimanche. Brouillette a de son côté souligné que Daryl Townsend pourrait également faire partie de l'équation. Townsend est un maraudeur, mais n'a pas enregistré un seul plaqué en défense cette saison. Il a cependant terminé au deuxième rang de l'équipe avec 26 sur les unités spéciales.

Un entraîneur apprécié de ses joueurs

Même si Hebert est incapable de jouer, Reinebold pourra compter sur plusieurs joueurs expérimentés dans sa tertiaire, un avantage qu'il apprécie particulièrement. 

«C'est encore plus vrai dans des matchs importants. Dwight Anderson, Jerald Brown, Billy Parker et Chip Cox en ont tous disputé plusieurs par le passé. Ils ont tous déjà remporté la Coupe Grey. On s'attend donc à ce qu'ils performent encore mieux lorsque l'enjeu est important, et ce sera le cas dimanche», a dit le coordonnateur.

Reinebold devra bien varier ses stratégies afin de garder l'attaque des Argos en déséquilibre. Mais puisque Ricky Ray est un quart aguerri, il reste à voir jusqu'à quel point le coordonnateur défensif prendra des chances avec le blitz.

«Marc (Trestman) a été très clair à ce sujet dès notre première conversation, l'hiver dernier. Il voulait une défense qui était capable de déranger le quart-arrière, autant physiquement que mentalement. Et c'est notre objectif principal à tous les matchs», a indiqué Reinebold.

«On veut toujours attaquer les faiblesses de l'attaque adverse, et tous les systèmes offensifs sont différents dans la ligue. On doit donc s'ajuster en conséquence. L'avantage de cette situation, c'est que notre inventaire de blitz s'élargit constamment», a noté Brouillette, qui aime évoluer dans la défense de Reinebold.

«Jeff est un entraîneur très intelligent. Il a travaillé à plusieurs endroits et dans plusieurs ligues, alors il maîtrise parfaitement son système de jeu. C'est très agréable de jouer pour un entraîneur connaissant comme lui.»

L'un des joueurs les plus sous-estimés de la LCF, Billy Parker vient probablement de connaître sa meilleure saison depuis qu'il s'est joint aux Alouettes, en 2009. Et comme Brouillette, le demi de coin n'a que de bons mots pour Reinebold. 

«C'est un passionné, mais il est tout de même toujours en maîtrise de ses émotions. Il nous a permis d'avoir le genre de défense qu'on voulait posséder. Il a été patient avec nous, et il a soutiré le maximum de ses joueurs», a dit Parker.

Que ce soit à cause de Ray, de Scott Milanovich, de Chad Kackert, ou encore d'un groupe de receveurs qui est nettement plus talentueux, l'attaque torontoise n'a probablement pas été aussi dangereuse depuis le départ de Doug Flutie. Reinebold devra donc être au sommet de son art, dimanche.

«On peut se concentrer sur un ou deux joueurs lorsqu'on affronte certaines équipes, mais c'est impossible contre les Argonauts. On a fait une analyse statistique afin de connaître leurs tendances et on s'est finalement rendu compte qu'ils n'en avaient pas. Tout le monde touche au ballon. Ce ne sera vraiment pas facile», a prévenu Reinebold.