Sur le terrain, la perte de Lardarius Webb est plus importante pour les Ravens que celle de Ray Lewis. Mais à Baltimore et ailleurs, on parle davantage de la blessure du secondeur que de celle du demi de coin, ce qui est compréhensible.
Même s'il a beaucoup ralenti la cadence, Ray Lewis transcende encore grâce à ses qualités de leader qui sortent de l'ordinaire. À sa 17e saison, il demeure l'âme des Corbeaux. Et il reste tout autant un personnage controversé et polarisant. Alors que certaines personnes lui vouent un culte - dont une majorité de joueurs dans la NFL -, d'autres l'abhorrent.
Lewis en a parcouru du chemin depuis qu'il a été le 26e espoir repêché en 1996. Le secondeur, dont le gabarit n'était pas assez imposant selon de nombreux dépisteurs, a été nommé le joueur défensif de la ligue à deux reprises (2000 et 2003), a été convié à 13 présentations du Pro Bowl, et totalise 2050 plaqués en carrière. Jack Ham est le seul autre secondeur de l'histoire à avoir réussi plus de revirements que les 50 de Lewis (31 interceptions et 19 échappés recouvrés).
Lewis a fait parler de lui grâce à ses exploits réalisés sur le terrain, mais également pour de moins bonnes raisons. Le meneur de la défense des Ravens a été mêlé à une nébuleuse histoire de double meurtre, qui est survenu quelques heures après la victoire des Rams de St. Louis au Super Bowl XXXIV, présenté en janvier 2000 à Atlanta. Un an plus tard, Lewis permettait aux siens de remporter à leur tour le fameux trophée Lombardi, grâce à une victoire contre les Giants. Son électrisante présence lui avait d'ailleurs valu le titre du joueur du match.
Lewis n'a finalement été accusé que d'obstruction à la justice dans cette histoire. Il a écopé d'un an de probation et d'une amende de 250 000$ de la NFL. En échange, il a témoigné contre les deux hommes qui l'accompagnaient lors de cette fatidique soirée en banlieue d'Atlanta.
Or, même si Lewis n'est pas celui qui a poignardé les deux victimes - des témoins ont raconté qu'il avait plutôt tenté de calmer les esprits -, le mal était fait. Dans tous les stades de l'Amérique, on l'a traité de meurtrier. Et parce qu'il avait témoigné contre les deux hommes en question - qui ont été acquittés -, Lewis s'est souvent entouré de gardes du corps.
Plusieurs personnes préfèrent s'en tenir aux bons côtés de Ray Lewis, et il y en a plusieurs. En plus d'être l'un des plus grands leaders de l'histoire du sport professionnel, il a développé des amitiés avec des centaines de joueurs de la NFL au cours de sa carrière. Des hommes issus de tous les milieux sociaux et de tous les âges.
Lewis est également très engagé au sein de plusieurs oeuvres de charité, et prononce de plus en plus de discours de motivation, principalement dans des universités américaines. Il s'est notamment rendu à l'Université Elon, en Caroline-du-Nord, afin de discuter son équipe de football en 2011 (on peut visionner la prestation sur l'internet).
Lorsque je pense à Ray Lewis, une entrevue accordée à Sports Illustraded me revient toujours en tête. C'était dans un numéro de 2006, et Lewis y parlait de sa foi inébranlable. Le journaliste S.L. Price a peut-être brossé le portrait le plus juste de ce personnage plus grand que nature.
De retour en 2013?
Où seraient les Ravens sans Lewis? Combien de leurs joueurs ont excellé parce que «Ray Ray» s'est assuré qu'ils livrent le maximum de leur potentiel? Des joueurs comme Bart Scott, Kelly Gregg et combien d'autres, qui n'avaient pas nécessairement la cote auprès des dépisteurs, mais dont l'émergence a permis aux Ravens de se maintenir parmi l'élite pendant 15 ans.
Question tout aussi pertinente: où seront les Ravens sans Lewis? Celui-ci pourrait revenir au jeu en 2012, mais les chances sont minces, car une déchirure complète d'un triceps nécessite normalement plus de trois ou quatre mois de convalescence.
Reviendra-t-il au jeu en 2013? Personne ne le sait sauf lui. S'il décide effectivement de tourner la page, Lewis aura plusieurs options à considérer. Il ferait assurément un tabac dans le monde des médias, et sur les lignes de touche, y a-t-il le moindre doute quant au succès qu'il pourrait obtenir?
Malgré tout, il serait étonnant que Ray Lewis décide de remiser son casque cet hiver. Le feu sacré n'est pas éteint, et on croit qu'il ne se résigne pas à avoir quitté le terrain pour la dernière fois de sa carrière en raison d'une blessure. En ce sens, parions qu'on reverra Lewis faire sa célèbre danse d'avant-match en septembre prochain.
Les choix de Miguel Bujold
Notre pool de la NFL est de retour cette année sur LaPresse.ca. Pour faire vos choix, vous devez attribuer une valeur (de 1 à 16) à chaque match, selon votre niveau de confiance. Plus une victoire vous semble évidente, plus vous devez accoler une valeur élevée à cette rencontre. Chaque bon choix (victoire) rapporte la valeur choisie. Chaque semaine, notre expert Miguel Bujold vous propose ses choix pour les matchs du week-end.
Jeudi 20 h 30 Les choix de Miguel
Seattle 6, San Francisco 13 San Francisco 5
Dimanche 13 h
Tennessee c. Buffalo Buffalo 6
Dallas c. Caroline Caroline 3
Baltimore c. Houston Houston 10
Cleveland c. Indianapolis Cleveland 2
Arizona c. Minnesota Minnesota 7
Washington c. Giants de NY Giants de N-Y 11
Green Bay c. St.Louis Green Bay 12
La Nouvelle-Orléans c. Tampa Bay La Nouvelle-Orléans 8
Dimanche 16 h 15
Jets de NY c. Nouvelle-Angleterre Nouvelle-Angleterre 13
Jacksonville c. Oakland Oakland 1
Dimanche 20 h 20
Pittsburgh c. Cincinnati Pittsburgh 4
Lundi 20 h 30
Detroit c. Chicago Chicago 9
Résultats de Miguel
La semaine dernière : 6-8, 53 points
Total de la saison : 59-32, 489 points