«Nous sommes tous des recrues.» Par cette seule affirmation, l'ailier John Bowman, qui en est pourtant à sa septième saison avec les Alouettes, résume la situation qui prévaut avec la mouture 2012 de la défense montréalaise.

Dirigée par un nouveau coordonnateur - Jeff Reinebold -, cette unité est majoritairement composée de joueurs qui n'étaient pas de la formation l'an dernier. Tant les vétérans que les nouveaux venus doivent toutefois être de bons élèves, alors que le système défensif en entier a été revu et corrigé.

«Tout le monde apprend en même temps, estime Bowman. Mais Jim Popp nous a amené des joueurs qui savent jouer au football: presque tous ont de l'expérience dans la NFL ou la LCF, alors il n'y a pas eu de rattrapage à faire sur ce plan.»

À ce propos, on pense d'emblée au plaqueur Aaron Hunt et au secondeur Rod Davis, tous deux engagés comme joueurs autonomes pendant la saison morte après avoir passé respectivement six saisons avec les Lions de la Colombie-Britannique et trois avec les Eskimos d'Edmonton.

Un autre ajout-clé est celui de Kyries Hebert, dont la performance au camp d'entraînement a coûté le poste de maraudeur à Étienne Boulay.

Si Hebert en intriguait plus d'un au début du camp parce qu'il n'a pas joué la saison dernière, ses deux années passées dans la NFL (à Cincinnati) après quatre années dans la LCF constituaient un argument de vente pour le moins intéressant.

«C'est une bête!», s'exclame à son sujet le secondeur Marc-Olivier Brouillette.

«Je n'ai jamais vu un gars aussi costaud bouger aussi aisément et rapidement que lui», ajoute-t-il au sujet du joueur de 6'3 et 222 livres.

Le système Reinebold

Et bonne chance à quiconque tentera d'arracher quelque détail que ce soit au sujet du fameux nouveau système de Reinebold.

Mais une chose est sûre, les yeux de plusieurs s'allument lorsqu'ils en parlent.

«Jouer en défense, ce n'est qu'avoir du plaisir et être un peu fou sur le terrain... C'est ce que nous allons faire», promet Aaron Hunt.

«Mais nous allons aussi être méchants [vicious]», ajoute-t-il en riant.

«Vous pouvez aussi être sûrs que nous serons très agressifs, très physiques», ajoute le demi défensif Jerald Brown.

«Vous ne vous ennuierez pas», conclut Bowman.

Plus posément, Brouillette évoque un plan de match très systématique, adapté aux joueurs grand format qui se sont greffés à la formation pendant la saison morte.

«Nos secondeurs, notamment, sont plus costauds, et le système qui s'installe nous permet de moins penser, donc de tirer avantage de nos qualités athlétiques, explique le Québécois. Même si on est le meilleur athlète du monde, si on est tout le temps en train de penser sur le terrain, on est toujours un pas en arrière.»

Objectifs

Le ton général a beau être bon enfant, il reste que l'entraîneur Marc Trestman s'attend à des résultats concrets de la part de sa brigade défensive.

«Nous avons pris des décisions difficiles pendant la saison morte, rappelle-t-il. Nous avons libéré des gars qui se sont battus pour nous, qui ont gagné la Coupe Grey avec nous. Mais après avoir fait l'évaluation de notre défense de l'an dernier, nous en sommes venus à la conclusion qu'il fallait faire de meilleurs plaqués, créer davantage de revirements et faire mieux en situation de deuxième essai avec une longue distance à parcourir.»

Sur le plan des revirements, souligne Trestman, l'équipe est passée de différentiels de +27 et +35, pour les saisons précédentes, à un modeste +3 en 2011.

«Mais j'ai aimé voir l'apprentissage qui s'est fait au camp, poursuit-il. Quant au système, je laisse au public la chance de le découvrir à mesure que la saison avancera.»

À voir, dès dimanche soir, à Calgary.