À Edmonton, les amateurs des Eskimos veulent surtout parler d'une chose: la transaction impliquant Ricky Ray. Voici le sixième de notre série de huit textes en vue de la prochaine saison de la LCF.

La saison morte des Eskimos s'est essentiellement limitée à deux mots: Ricky Ray. Idem pour la téléconférence annuelle du club, la semaine dernière, au cours de laquelle le DG Eric Tillman a dû répondre à une pluie de questions au sujet de l'échange qui a envoyé Ray aux Argonauts de Toronto.

La transaction de décembre dernier a eu l'effet d'un séisme dans la LCF. En retour de leur joueur de concession, les Eskimos ont reçu le quart Steven Jyles, le botteur Grant Shaw et le premier choix des Argos (deuxième au total). Trop peu, selon une majorité d'observateurs.

«Certaines personnes ne regardent que ce qu'on a eu en retour. Elles ne tiennent pas compte de la flexibilité qu'on a obtenue au niveau du plafond salarial en échangeant le plus haut salarié de la LCF», s'est défendu Tillman.

À l'exception de Jim Popp, Tillman est probablement le DG avec la plus belle feuille de route dans la LCF. L'homme, qui a déjà échangé Kent Austin, n'a jamais craint de prendre des risques. «On ne gère pas nos affaires avec un sentiment de peur. Si vous prenez des décisions en étant craintif, vous n'êtes pas dans le bon business.»

Tillman n'est pas surpris de la réaction négative des médias et du public. Ray a permis aux Eskimos de renouer avec leur tradition de champions et demeure l'un des meilleurs passeurs de la ligue. «Ricky est un futur membre du Temple de la renommée et lorsqu'on échange un joueur de ce calibre, on se fera toujours remettre en question.»

Alors pourquoi avoir échangé un quart-arrière de 32 ans, qui totalise plus de 40 000 verges de gains dans la LCF?

«Parce qu'il faut toujours faire une transition d'un vétéran à un joueur plus jeune. La question est de savoir quand l'amorcer. On aurait pu attendre une année ou deux de plus. Ce fut une décision extrêmement difficile, car on aime Ricky et on sait qu'il peut encore jouer à un haut niveau. Mais il est préférable d'échanger un joueur avant que ce soit l'évidence pour tout le monde», a expliqué le directeur général.

Les trois rivaux de division des Eskimos sont tous menés par des quarts relativement jeunes. Travis Lulay (Lions), Darian Durant (Roughriders) et Drew Tate (Stampeders) ont tous trois saisons d'expérience ou moins à titre de partant. Jyles aura 30 ans en septembre, mais n'a tenté que 688 passes à ses six premières saisons. Mais est-il la solution à long terme?

«Notre entraîneur-chef (Kavis Reed), notre coordonnateur offensif (Marcus Crandell) et moi-même avons tous travaillé avec Steven par le passé. On connaît son ardeur au travail et on sait qu'il possède un bon potentiel. Les gens ont toutefois présumé que le poste de partant lui appartenait en raison de l'échange. C'est plutôt le quart qui produira le mieux pendant le camp qui l'obtiendra», a précisé Tillman.

Jyles a été incapable de conserver le poste de numéro un avec les Argos, en 2011. Le vétéran Kerry Joseph, Jeremiah Masoli, Matt Nichols et Eric Ward sont actuellement les autres quarts sous contrat avec l'équipe. Ward a tenté une passe dans la LCF, Masoli et Nichols, aucune...

La LCF a pris une excellente décision en opposant les Argonauts aux Eskimos, à Edmonton, dès le premier week-end de la saison régulière, le 30 juin. «Les gens adorent Ricky à Edmonton, alors je n'ai aucun doute qu'il sera très bien accueilli par nos partisans. Les Eskimos ont une riche tradition et il est l'un de leurs joueurs préférés de tous les temps. Il n'y aura aucune pression sur lui, elle sera toute sur mes épaules. Si la transaction ne s'avère pas un succès, ce sera mon entière responsabilité», a convenu Tillman.