À moins d'un mois de leur camp d'entraînement, les Alouettes apportent les derniers préparatifs en vue d'une nouvelle saison. Pour Ray Lalonde, il s'agira d'un deuxième tour de piste. Rencontre avec le président des Oiseaux.

Q: Quel bilan faites-vous de votre première année chez les Alouettes?

R: J'ai pu voir de mes yeux jusqu'à quel point notre organisation était performante et efficace au niveau du football. Au niveau des affaires, j'ai constaté qu'on avait beaucoup de travail à faire, qu'il fallait poursuivre la modernisation de l'équipe sur le plan commercial. Il a fallu prendre le temps nécessaire afin de bien connaître les forces de nos employés et réaligner toutes nos ressources.

Q: À l'heure actuelle, êtes-vous satisfait de vos ventes en vue de la prochaine saison?

R: Je ne suis pas satisfait, car on doit faire mieux, on veut faire mieux, et on a manifestement besoin d'un plus grand appui des amateurs de sport montréalais. Les Alouettes ont connu énormément de succès depuis une douzaine d'années, et ont été à la source du développement et de la renaissance du football au Québec. C'est un sport en ascension, et les Alouettes demeurent la tête d'affiche. C'est important que les gens sachent qu'on a encore des billets à vendre, qu'on a encore des loges disponibles et qu'on a encore des partenaires corporatifs à rejoindre.

Q: Êtes-vous loin d'atteindre vos objectifs?

R: Non. Ce n'est pas parce que je ne suis pas satisfait que les choses ne fonctionnent pas bien. Je ne suis pas satisfait, car il y a encore beauc.

Q: Sentez-vous que le passage de l'Impact dans la MLS a eu une influence néfaste sur vos ventes?

R: Je ne pense pas. Montréal représente un marché d'environ 3 millions de personnes, alors elle est capable de soutenir trois équipes professionnelles. En comparaison, Phoenix possède quatre équipes, même s'il y a deux fois moins de monde. On peut être partisan de deux ou trois équipes.

Q: Avez-vous une entente avec une station francophone pour la radiodiffusion de vos matchs en 2012?

R: Étant donné qu'on a changé de radiodiffuseur tardivement, et qu'il y a ensuite eu des changements chez Cogeco, on a été satisfaits de nos résultats avec le 98,5 en 2011. On est heureux du travail de leur équipe. L'entente devrait être conclue au cours des prochaines semaines.

Q: Chacun à leur façon, Jim Popp et Marc Trestman sont des personnalités fortes. Est-ce parfois difficile de travailler avec eux?

R: Il y a des personnalités fortes dans presque toutes les équipes professionnelles. Dans la NFL, j'imagine que de composer avec Bill Belichick ne doit pas toujours être facile... C'est très rare qu'on ne retrouve pas des gens qui en mènent large dans une équipe. Ces personnes doivent parfois mettre leur pied à terre, car ça fait partie de leur mandat. Elles sont embauchées pour prendre des décisions, et ces décisions ne font pas toujours plaisir à tout le monde. Mais ce n'est pas un concours de popularité. Je pense que Marc et Jim dirigent de cette façon, et que le succès de l'équipe prime sur tout pour eux. Il s'agit de ne pas empiéter sur le territoire de l'autre, et de bien comprendre la hiérarchie de l'organisation.

Q: Le défi chez les Alouettes est-il plus difficile que vous le prévoyiez au départ?

R: Non, c'est un défi au même titre que ceux que j'ai relevés en Europe avec la NBA, ou avec le Canadien. Chez les Alouettes, le défi est d'améliorer la situation à l'extérieur du terrain, puisque l'équipe gagne déjà. Je m'attendais à ce que j'ai vu depuis mon arrivée avec l'équipe. Il y a des raisons qui expliquent pourquoi le succès du club sur le terrain ne se traduisait pas nécessairement en popularité ou commercialement. On est en train de trouver des solutions afin de changer ça.



Q: Popp était l'un des candidats au poste de DG des Colts d'Indianapolis, il y a quelques mois; le nom de Trestman circule régulièrement lorsqu'il y a des postes dans la NFL et la NCAA; et Anthony Calvillo aura 40 ans en août. Appréhendez-vous l'avenir à moyen terme du club?

R: Je serais malhonnête de dire le contraire. Mais il est difficile de se préparer en fonction de ce qui arrivera l'an prochain ou dans quelques années. Ce qui compte pour l'instant, c'est 2012. Notre objectif est de gagner la Coupe Grey, et les effectifs sont en place. Trestman est en poste, Popp est en poste, et Calvillo est en poste. Si Marc et Jim obtiennent un jour des postes dans la NFL, c'est qu'ils l'auront mérité, et ça rayonnera sur les Alouettes. Qu'il s'agisse de sa dernière ou de son avant-dernière saison, Calvillo est encore ici, et on doit l'apprécier.

Q: Avez-vous eu des pourparlers avec Trestman afin de prolonger son contrat, qui se terminera à la fin de la prochaine saison?

R: Je ne veux pas trop en parler, mais on abordera le sujet avec lui et son agent prochainement. On l'aime beaucoup, et on veut le garder ici. Il est dévoué et il fait du très bon travail.

Q: Dans un monde idéal, à quoi ressembleront les Alouettes dans cinq ans?

R: On veut que les Alouettes rayonnent davantage, mais ça prend parfois quelques années avant que les choses se concrétisent. La LCF ne sera jamais la LNH, mais j'aimerais que notre équipe gagne en popularité, et qu'il y ait plus de gens qui portent notre chandail dans la rue. J'aimerais qu'il y ait encore plus de francophones dans l'équipe et que les partisans puissent se rapprocher encore davantage des joueurs. La recette de mise en marché change peu d'une équipe à l'autre. Des idées, j'en ai beaucoup. C'est l'exécution qui fait la différence. On possède des gens très qualifiés dans l'organisation, et ils ont besoin d'une vision d'ensemble. On veut que notre produit en vienne à intéresser l'ensemble de la population: les gens plus âgés et les jeunes; les femmes et les hommes; les mordus du football et les partisans occasionnels. Ça prendra toutefois quelques années avant de savoir si on réussira.

Photo: Alain Roberge, La Presse

Les Alouettes veulent garder leur entraîneur-chef Marc Trestman pour encore plusieurs saisons.