La NFL a imposé des punitions d'une sévérité sans précédent, mercredi, à la suite des révélations entourant un système de primes encourageant les plaqués dangereux mis en place chez les Saints de La Nouvelle-Orléans au cours des dernières années.

L'entraîneur-chef des Saints Sean Payton a été suspendu sans salaire pour l'ensemble de la saison 2012 alors que l'ancien coordonnateur de la défensive de l'équipe Gregg Williams, qui travaille maintenant pour les Rams de St. Louis, a été banni pour une période indéterminée.

Payton est le premier entraîneur-chef à être suspendu par la NFL, peu importe la raison. Il est accusé d'avoir tenté de cacher le système de primes que le commissaire de la NFL, Roger Goodell, a qualifié de «particulièrement étrange et monstrueux» et «d'absolument inacceptable».

«Nous sommes tous responsables de la santé des joueurs et de la sécurité et de l'intégrité du sport. Nous ne tolérerons pas ce genre de conduite ou de culture qui vont à l'encontre de ces priorités», a déclaré Goodell, alors que la ligue fait face à plus d'une vingtaine de poursuites de centaines d'anciens joueurs qui ont subi des commotions cérébrales. «Personne est au-dessus du sport ou des règles.»

Selon la NFL, Payton, qui aurait touché un salaire d'au moins six millions $ US en 2012, a ignoré les instructions de la ligue et des propriétaires des Saints afin de s'assurer qu'aucune prime n'était remise. La ligue l'a aussi puni pour avoir décidé «de nier à tort que le programme existait», et pour avoir tenté «d'encourager le mensonge en demandant à ses adjoints de s'assurer que «tous les canards suivaient le rang'.»

Goodell a aussi suspendu le directeur général des Saints Mickey Loomis pour les huit premiers matchs de la saison régulière et l'entraîneur-adjoint Joe Vitt pour les six premières rencontres.

De plus, Goodell a imposé une amende de 500 000 $ aux Saints et leur a retiré un choix de deuxième tour aux repêchages de 2012 et de 2013.

Après le dévoilement des résultats de l'enquête de la NFL le 2 mars dernier, Williams avait admis - puis s'était excusé - d'avoir pris en charge un programme de primes au sein de la défensive de l'équipe entre 2009 et 2011. Il a été embauché par les Rams en janvier.

Goodell révisera le dossier de Williams à la fin de la saison 2012 et décidera ensuite s'il pourra recommencer à travailler au sein de la NFL.

Les Saints devront maintenant décider qui sera l'entraîneur en l'absence de Payton, dont la suspension débutera le 1er avril, et qui dirigera l'équipe pendant la suspension de Loomis.

Le quart des Saints Drew Brees a déclaré par le biais de son compte Twitter: «Je suis sans voix. Sean Payton est un grand homme, entraîneur et mentor... Je veux des explications pour comprendre cette punition.»

La NFL a indiqué que le système de primes a profité à entre 22 et 27 joueurs des Saints et a fait des quarts Aaron Rodgers, Cam Newton, Brett Favre et Kurt Warner des cibles. Si la victime perdait conscience, une prime de 1500 $ était remise tandis que s'il était escorté hors du terrain, 1000 $ était remis. Ces montants doublaient et triplaient au cours des éliminatoires.

Selon l'enquête de la NFL, le capitaine de la défensive des Saints Jonathan Vilma a offert 10 000 $ à quiconque passait le K.-O. à Favre lors du match de championnat de la Nationale en 2010 contre les Vikings du Minnesota.

Toutes primes liées à des performances au cours d'un match, incluant une interception ou un échappé, est interdit dans les règlements de la NFL. La NFL envoie un mémo avant chaque saison afin de le rappeler aux équipes. À la suite des révélations entourant les Saints, plusieurs joueurs actifs et retraités ont indiqué que ce genre de choses arrivaient fréquemment - cependant, pas à la même échelle qu'avec les Saints.

Le commissaire Roger Goodell a par ailleurs ordonné aux propriétaires des 32 clubs de la NFL de s'assurer que les leurs n'offrent pas, eux aussi, des primes comme l'ont fait les Saints de 2009 à 2011.

La note de service de Goodell demande aux propriétaires et aux entraîneurs en chef de chacune des équipes de certifier par écrit, d'ici le 30 mars, qu'aucun système de mise à prix n'existe.

Les joueurs des Saints qui ont été impliqués dans le système de primes pourraient aussi être réprimendés.