C'était la conférence de presse annuelle du commissaire de la LCF, Mark Cohon, hier. Il a surtout été question de l'avenir de la ligue dans le sud de l'Ontario, et plus précisément, des Argonauts de Toronto, qui en arrachent autant aux guichets que sur le terrain depuis plusieurs années.

Les propriétaires des équipes de la ligue ont récemment accepté d'investir une somme totale d'un million de dollars afin de promouvoir la LCF dans le sud de l'Ontario, l'objectif étant d'aider les Argonauts et les Tiger-Cats de Hamilton à solidifier leur place dans leur marché respectif.

«C'est un premier pas et nous sommes déterminés à faire ce qui est nécessaire afin de changer la situation», a indiqué Cohon. «Le message qu'il faut tirer de cette initiative, c'est que les propriétaires de la ligue sont très unis. Auraient-ils fait un geste similaire par le passé? La réponse est probablement non», a-t-il ajouté plus tard dans la conférence de presse.

Même si la somme sera divisée équitablement entre les Tiger-Cats et les Argonauts, il ne fait aucun doute que l'enjeu principal est de relancer le football canadien à Toronto, le centre névralgique de la LCF.

«Tout le monde dans notre ligue comprend l'importance de connaître du succès dans la ville qui représente le coeur du monde des affaires dans notre pays», a admis Cohon.

Le commissaire estime que le 100e match de la Coupe Grey, qui aura lieu à Toronto à pareille date l'an prochain, aidera, mais que ce n'est qu'un début. Selon lui, la clé sera que les partisans des Argonauts retrouvent le sentiment de fierté qui les habitait jadis.

«Il y a 15 ou 20 ans, des téléthons étaient présentés afin d'assurer la survie des Roughriders. Aujourd'hui, la fierté est revenue en Saskatchewan. Les Blue Bombers ont vécu une situation semblable à Winnipeg. L'avenir des Tiger-Cats était incertain il y a peu de temps, et est plus prometteur à présent», a souligné Cohon.

Un journaliste torontois lui a ensuite demandé une question percutante, mais juste: «Ne trouvez-vous pas difficile pour les partisans des Argonauts de ressentir de la fierté pour leur équipe lorsque son propriétaire célèbre sur les lignes de côté d'un autre club?»

Rappelons que David Braley a acheté les Argonauts, l'année dernière, même s'il était déjà le propriétaire des Lions de la Colombie-Britannique. Mais Cohon soutient que la situation n'est pas problématique.

«David Braley a acheté l'équipe, en mars, et il voulait analyser la situation pendant un an. Il est maintenant mieux préparé afin d'apporter les changements nécessaires», a-t-il exprimé.

Cotes d'écoute en baisse

La LCF a enregistré des hausses dans plusieurs secteurs (assistance, produits dérivés, partenariats commerciaux, achalandage sur son site internet), mais ses cotes d'écoute sont en baisse. Cohon estime que la saison difficile qu'ont connue les Argonauts et les Roughriders explique en partie ces résultats.

«Nos cotes d'écoute sont supérieures à n'importe quel autre sport ou ligue à l'exception du hockey dans ce pays», a mentionné Cohon, qui a également souligné que de nouveaux stades allaient voir le jour à Winnipeg et à Hamilton, et que d'autres allaient être revampés.

Le commissaire s'est également félicité d'avoir instauré une politique antidopage. Le quart des joueurs de la ligue auraient été testés au cours de la dernière année. Ce nombre augmentera à 30%, en 2012, et à 35%, en 2013. La LCF est la première ligue professionnelle à tester les joueurs pour des hormones de croissance.  

«On est très fiers d'avoir instauré une politique antidopage, notamment en testant pour les hormones de croissance. On teste nos joueurs pendant la saison, mais également pendant la saison morte», a expliqué Cohon.

Contrairement aux quatre dernières années, le sujet de l'expansion n'a pas été abordé, à l'exception de la nouvelle équipe à Ottawa, qui devrait enfin voir le jour en 2014. Ce n'est cependant toujours pas officiel...

Cohon veut rester

L'entente liant Cohon et la LCF viendra à échéance au terme de la présente saison, mais le commissaire s'est montré avare de commentaires quant au déroulement des négociations entre les deux parties.

«Je ne veux pas dire quelque chose qui pourrait influencer le cours de mes négociations avec les propriétaires. Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils sont intéressés à ce que je demeure en poste, et que je suis intéressé de le rester.»