Wally Buono est surnommé le parrain de la LCF. Et mercredi, l'entraîneur-chef des Lions de la Colombie-Britannique a démontré pourquoi.

Grâce à des réponses franches, souvent teintées d'humour, Buono a monpolisé presque toute l'attention lors de la traditionnelle conférence de presse à laquelle participent les entraîneurs-chefs des deux équipes finalistes de la Coupe Grey. Paul LaPolice, lui, s'est plutôt démarqué en faisant presque tomber le décor qui meublait la scène lorsqu'il est monté sur celle-ci...

Assis à côté d'un vieux pro comme Buono, l'inexpérience du jeune pilote des Blue Bombers de Winnipeg sautait aux yeux. Le grand manitou des Lions a même semblé vouloir ajouter un peu plus de pression sur LaPolice, notamment lorsqu'il a parlé de la satisfaction d'avoir surmonté un début de saison difficile.

«Oui, j'en soutire une certaine satisfaction. Mais j'ai toujours dit que seule l'équipe championne pouvait être satisfaite. Pour toutes les autres, c'est une saison décevante et un échec. Car on ne se souvient jamais de l'équipe qui finit deuxième, pas vrai?», a lancé le détenteur de six bagues de championnat.

Il faut savoir que les Lions sont les grands favoris du 99e match de la Coupe Grey, qui sera présenté, dimanche. Ils ont remporté 12 de leurs 13 derniers matchs; ils joueront devant leurs partisans; et ils sont plus talentueux que les Bombers. Ayant perdu 14 de leurs 18 matchs en 2010, les Bombers ont surpris tout le monde en atteignant la finale. Mais s'ils perdent, dimanche, ce sera tout de même un échec...

Cinq défaites consécutives en début de saison

Cet été, ce sont toutefois les Lions qui se dirigeaient vers un échec retentissant. Choix sexy afin de remporter le championnat de la division Ouest, à tout le moins, ils ont étonnamment commencé le calendrier régulier avec cinq défaites consécutives.

«On était un peu confus, car on estimait que le talent y était. Notre fiche ne reflétait pas la qualité de nos joueurs. Sans penser qu'on gagnerait tous nos matchs, on s'attendait à en remporter quelques-uns», a raconté Buono, le meneur de l'histoire de la LCF avec 254 victoires.

«Le plus important dans une situation semblable, c'est d'éviter l'effondrement. Lorsqu'il me dirigeait chez les Alouettes, Marv Levy m'a appris qu'une équipe doit composer avec les joueurs dont elle dispose. Des changements mineurs peuvent être apportés, mais il n'y a jamais de solution miracle. Ce sont les joueurs en place qui dicteront l'allure de la saison. C'est une approche qui les responsabilise.»

S'il avoue avoir été inquiet pendant cette disette, Buono soutient qu'il ne s'est pas fait du sang de cochon. «Quelle était la pire chose qui pouvait m'arriver? D'être congédié? Je suis en fin de carrière... J'aurais peut-être vu ça d'un autre angle si j'avais été un jeune entraîneur comme Paul (LaPolice).»

L'ancien secondeur des Alouettes croit d'ailleurs que c'est exactement ce qui serait survenu s'il n'avait pas eu quelques centaines de victoires et quatre championnats à titre d'entraîneur-chef en banque.

«N'importe quel autre entraîneur qui se serait retrouvé dans cette position aurait été congédié. Il n'aurait certainement pas eu la latitude que j'ai eue. Je ne doute pas du tout que c'est grâce à ma feuille de route que je suis resté en poste.»

Buono a toutefois reçu l'appui du propriétaire David Braley. «Les organisations vous laissent rarement le temps nécessaire afin de redresser la situation, mais ça n'a pas été mon cas. On discutait de ce qui se déroulait, puis on allait de l'avant, tout simplement. Lorsqu'on a la confiance de son employeur, on peut laisser les choses suivre leur cours», a noté Buono, qui n'a par ailleurs toujours pas décidé s'il sera de retour en 2012.

«Que l'on gagne ou que l'on perde, dimanche, ça n'influencera pas ma décision.» Peut-être, mais ça déterminera si la saison aura été un succès ou un échec. N'est-ce pas, Paul?