Un match entre les Carabins et le Rouge et Or a toujours une saveur particulière. Celui de demain, à 13h au CEPSUM, constitue également un moment crucial de la saison de l'Université de Montréal.

Avec la décision du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) dans le dossier du joueur inéligible Mike Dubuisson, les Carabins se retrouvent désormais avec une fiche de deux victoires et trois défaites. À égalité avec Concordia et Bishop's, les joueurs n'ont guère envie d'aborder le dernier tiers du calendrier régulier avec une dose de pression supplémentaire.

«C'est une partie qui est relativement clé dans la saison, a estimé le receveur de passes Félix Prévost. Puisque nous avons perdu des points, une victoire nous replacerait à une fiche de 3-3 et nous remettrait un peu sur une lancée. Connaissant les valeurs et l'attitude de l'équipe, nous allons tous nous rouler les manches et rembarquer là-dedans.»

Les joueurs promettent de le faire en gommant certaines erreurs entrevues lors des derniers matchs, notamment celui du 10 septembre contre Laval. Le quart-arrière, Alexandre Nadeau-Piuze, avait été malmené par la défense adverse. Il avait encaissé un nombre incalculable de coups en plus de trois sacs du quart.

«C'est un sport de contact et le Rouge et Or a une très bonne défense. Leurs joueurs veulent nous mettre de la pression et c'est certain que ce sont des choses qui vont arriver», a expliqué le vétéran de quatrième année.

Pour l'entraîneur Danny Maciocia, les correctifs à apporter ne se situent pas seulement du côté de la ligne à l'attaque.

«Tout le monde doit contribuer. Que ce soit notre ligne à l'attaque, notre quart-arrière qui lance le ballon plus vite, notre porteur de ballon qui nous donne un coup de main dans la protection et nos receveurs qui courent le bon tracé.»

Un passage à vide

Lors du dernier match perdu 20 à 11 contre le Vert&Or de l'Université de Sherbrooke, la semaine dernière, les Bleus ont surtout connu un passage à vide de deux minutes. Au début de la deuxième demie, ils ont encaissé deux touchés sur un retour de botté d'envoi, puis sur une interception ramenée sur 40 verges. Sous une pluie incessante, ils ont également échappé plusieurs passes faciles.

Cette succession de petits détails a pesé lourd dans la balance dans ce match et depuis le début de l'année.

«Ce sont des situations bêtes que nous sommes en train de vivre en tant qu'équipe qui comprend beaucoup de joueurs de première année, de nouveaux entraîneurs et avec de nouveaux systèmes, a constaté Maciocia. C'est comme si c'était une période que l'on n'avait pas le choix de vivre. Mais avec du temps et un certain niveau de confort, cela ne devrait pas être reproduit.»

Surtout, ce genre d'erreurs ne pardonne pas contre un adversaire du calibre de Laval. Invaincus encore cette saison, les joueurs de Glen Constantin ont été intraitables défensivement depuis deux rencontres. Ils ont par exemple limité les Stingers de Concordia à quatre premiers jeux et à seulement 25 verges nettes de gains, la semaine dernière.

Le défi s'annonce immense, mais les Carabins s'estiment prêts physiquement et stratégiquement.

«Il faut ajouter des choses qu'ils n'ont pas encore vues. Eux aussi se préparent, alors il faut toujours apporter un petit élément - un jeu ou une formation - pour lequel ils n'ont rien planifié», selon Maciocia qui a également insisté sur l'aspect mental cette semaine.

Le message a-t-il été bien saisi par ses troupes? La grande concentration sur la mission à accomplir ne fait aucun doute pour Prévost. «Il faut continuer à jouer notre football et ne pas penser qu'il s'agit de Laval.»