Tous les matchs ont la même importance. Voilà la phrase la plus usée du sport professionnel. C'est aussi une demi-vérité dans la LCF, où les trois quarts des équipes participent aux éliminatoires.

Pour les Alouettes, l'affrontement de demain contre les Tiger-Cats d'Hamilton, au stade Percival-Molson, vaudra deux points au classement, comme les neuf premiers. Il sera toutefois clairement plus important pour trois raisons bien précises.

Une victoire leur permettrait de retrouver leur erre d'aller après avoir subi quatre défaites à leurs six derniers matchs, et il servirait à démontrer qu'ils peuvent vaincre les Tiger-Cats, qui ont gagné les deux dernières confrontations, dont celle de lundi dernier.

La troisième raison est la plus importante. Si les Oiseaux encaissent un troisième revers de suite, ils se retrouveront à deux matchs du deuxième rang; les Tiger-Cats auront une victoire de plus qu'eux, et ils détiendraient le bris d'égalité entre les deux équipes, ayant gagné au moins trois des quatre affrontements.

«Ce match ne sera pas garant de l'avenir, mais tous nos joueurs comprennent son importance. Ce ne sera pas une fin en soi, mais c'est une rencontre extrêmement importante pour le développement de notre équipe», a analysé Marc Trestman, hier.

Afin de remporter un premier match contre Hamilton en 2011, les Oiseaux estiment qu'ils devront accomplir deux choses qu'ils n'ont pas été en mesure de faire, lundi: s'assurer de ne pas concéder de longues courses en défense, et être nettement plus concentrés en attaque.

«Dans l'ensemble, on n'a pas fait un mauvais travail contre leur jeu au sol, mais ils ont réussi quelques longues courses qui ont fait la différence. On doit demeurer dans nos couloirs respectifs afin d'éviter d'accorder de longues courses», a estimé l'ailier défensif John Bowman.

Anthony Calvillo a répété, hier, que l'attaque devrait quant à elle éviter les manques de concentration, qui ont notamment été à la source de passes échappées, lundi. Le quart-arrière a cependant vanté le travail du nouveau coordonnateur défensif des Tiger-Cats, Corey Chamblin.

«On doit lui lever notre chapeau, il fait de l'excellent travail. Il a très bien varié ses stratégies contre nous», a reconnu Calvillo, avant de préciser que son équipe devrait absolument éviter les erreurs cette fois - et à l'avenir.

«La différence entre cette saison et les dernières, c'est qu'on pouvait gagner même si on commettait des erreurs par le passé. Ce n'est plus le cas. Le reste de la division est maintenant beaucoup trop fort pour qu'il en soit ainsi.»

Retour de Brouillette et Desriveaux

Trestman a confirmé que les Québécois Marc-Olivier Brouillette et Danny Desriveaux feraient un retour au jeu, eux dont le nom avait été inscrit sur la liste des blessés pour neuf matchs. Brouillette était blessé à un biceps, et Desriveaux, à une cuisse. En revanche, Shea Emry (commotion cérébrale) ratera un deuxième match consécutif.

Brouillette sera utilisé au poste de maraudeur en alternance avec Jeff Hecht, et il sera le réserviste à deux des trois postes de secondeurs. L'ancien quart-arrière des Carabins de l'Université de Montréal s'entraîne avec l'équipe depuis plusieurs semaines déjà, et il est manifestement dans les bonnes grâces de Trestman.

«Ça m'aide énormément de savoir que les entraîneurs ont confiance en moi», a confié celui qui n'a pas joué depuis presque un an, ayant raté les deux derniers mois de la saison dernière en raison d'un virus virulent.

«Dès que j'ai su que je raterais les neuf premiers matchs de cette année, j'ai encerclé la date de ce match sur mon calendrier. C'est encore plus spécial parce qu'il est à domicile et qu'il y aura plusieurs membres de ma famille dans les gradins.»

Desriveaux aurait pu revenir au jeu depuis cinq ou six semaines, mais il a compris la situation. Le salaire d'un joueur qui se retrouve sur la liste des blessés pour neuf matchs n'est pas comptabilisé dans la masse salariale. Avec un plafond inférieur à 5 millions par équipe, chaque dollar compte. «C'est ma cinquième saison avec l'équipe, j'ai donc vu assez de choses pour comprendre ce genre de décisions», a-t-il dit.