Danny Maciocia le répète régulièrement, il n'a jamais eu peur de faire confiance à des recrues ou à de jeunes joueurs. Du quart Ricky Ray, avec les Eskimos d'Edmonton en 2002, au duo de receveurs, Félix Prévost et Mikhaïl Davidson cette saison, l'entraîneur des Carabins de l'Université de Montréal a souvent été récompensé pour cette audace.

Pour leur premier match avec les Bleus, les deux recrues ont offert des performances prometteuses. Prévost a inscrit deux touchés en première demie pour des gains de 96 verges en cinq attrapés. Davidson a amassé 37 verges par la voie des airs en plus de réaliser plusieurs bons retours, dont un de 63 verges sur le botté d'envoi.

«C'était de l'euphorie extrême, a reconnu Prévost, qui étudie en administration aux HEC. Je ne m'attendais pas à faire un touché à mon premier match, encore moins deux. Quand on est dans le match, on ne pense pas à ces choses là. On pense juste à attraper le ballon.»

Maciocia n'a pas tari d'éloges sur son duo de receveurs après la victoire acquise 24-13 aux dépens des Redmen de McGill. Il connaissait pourtant leur valeur pour les avoir côtoyés durant un trimestre au Collège André-Grasset en y occupant le poste de coordonnateur offensif. D'où l'expression «Grasset connection» lancée après ce match et qui englobe aussi le vétéran quart-arrière Alexandre Nadeau-Piuze.

«J'étais très fier d'eux, a répété Maciocia cette semaine. Quand on parle de ce que doit être un Carabin, ce doit être un excellent étudiant et un très bon joueur de football. Et dans le futur, c'est ce genre d'athlètes et d'étudiants, comme Félix et Mikhaïl, que l'on va essayer de recruter.»

Un choix logique

Vainqueurs du Bol d'or l'an dernier dans la deuxième division du football collégial AA, Prévost et Davidson ne sont pas les seuls de Grasset à avoir rejoint l'Université de Montréal. Trois autres joueurs ont emprunté un chemin identique durant la saison morte. Ces nombreuses arrivées, jumelées à celles de Maciocia et de Marco Iadeluca, ex-coordonnateur offensif à Grasset en 2009, ont vite fait de leur imposer les Carabins comme le choix logique.

Les deux joueurs se sont néanmoins très peu parlé de leur orientation. «Ce n'était pas le plan de se dire que l'on allait jouer ensemble. Cela s'est fait comme ça, mais lorsque l'on joue l'un à côté de l'autre, on sait à quoi s'attendre», a admis Davidson, étudiant en mathématiques.

«Ils ont apprécié le fait que je peux leur apporter plusieurs choses comme entraîneur ou en tant qu'être humain, a expliqué Maciocia. C'était une relation assez spéciale et cela me plaît beaucoup de penser que l'on sera ensemble pendant quatre ou cinq ans.»

Malgré cette belle connivence amplifiée par la conquête du Bol d'or, aucun traitement de faveur ne leur a été accordé durant le camp. Ils possédaient par contre l'avantage de connaître les attentes et les systèmes préconisés par Maciocia et Iadeluca.

«Oui, on connaît le système, mais je pense que tous les joueurs étaient sur un pied d'égalité au début du camp et que cela n'a pas joué pour nous, a expliqué Prévost. On a fait ce que l'on avait à faire et l'entraîneur savait ce dont on était capables.»

Les deux étudiants ont surtout compris que le calibre universitaire réclamait plus d'efforts et que les exigences de Maciocia allaient suivre une courbe identique.

«On voit les choses différemment qu'au collégial, a ajouté Davidson. L'entraîneur va vraiment être plus dur avec nous. Même si cela fonctionnait pour nous l'an dernier, les ajustements seront plus difficiles à faire avec les Carabins. C'est le même système, mais pas le même jeu.»

Un début de match crucial

Le premier déplacement de Danny Maciocia à la barre des Carabins le conduira au PEPS de l'Université Laval, cet après-midi à 13h. Conscient de la tâche qui attend son équipe, l'entraîneur montréalais estime qu'une victoire passe obligatoirement par une bonne entame de match.

«On parle du meilleur programme au pays et quand on s'en va à Québec devant 16 ou 17 000 personnes, il faut jouer très bien dès le début du match. Quand Laval prend une avance tôt dans le match, le pointage peut monter de 30 ou 40 points. Les 10 premières minutes seront cruciales pour nous situer.»

Après avoir entrepris le match inaugural de la saison avec Yan Cyr au poste de quart, Maciocia s'est rapidement tourné vers Alexandre Nadeau-Piuze. Avec notamment trois passes de touché et 283 verges de gain, le numéro 10 a récolté le titre de joueur offensif de la semaine au Québec et au Canada. Malgré tout, Maciocia n'exclut pas d'utiliser ses deux quarts.

«On a préparé les deux et il y a des chances que les deux jouent. Il ne faut pas oublier que Yan était trois en trois au moment du changement. Cela montre aussi que Nadeau-Piuze peut entrer à n'importe quel moment avec la force mentale nécessaire pour exécuter le plan de match.»

Le Rouge et Or a également remporté son premier match de la saison par la marque de 36-8 sur la pelouse des Stingers de Concordia.