À une époque pas si lointaine, les Roughriders de la Saskatchewan avaient de la difficulté à vendre des billets pour un match contre les Alouettes de Montréal.

Les partisans des Roughriders réservaient leur passion pour les rivaux plus naturels de l'ouest ou les matchs contre Winnipeg. Les temps ont bien changé.

Les entraîneurs le nieront; les joueurs voudront garder tout cela à distance; mais une intense rivalité s'est développée entre les deux clubs. Les deux défaites en finale de la Coupe Grey des Roughriders contre les Alouettes au cours des deux dernières saisons y sont sûrement pour quelque chose.

La victoire de 54-51 en double prolongation des Roughriders en juillet dernier n'a fait qu'exacerber la situation enter les deux clubs.

Les deux clubs s'affrontent de nouveau samedi, au Mosaic Stadium. Sans surprise, la rivalité entre les deux a souvent été mentionnée, vendredi.

«C'est en train de devenir une rivalité», a admis le quart des Riders Darian Durant après avoir échoué dans sa tentative de faire croire aux reporters qu'il ne s'agissait que «d'un match entre deux clubs qui se sont affrontés pour la coupe Grey l'an dernier».

«Je pense que les deux clubs forcent l'autre à donner le meilleur lui-même, a ajouté Dariant. Quand tu joues contre les meilleurs, tu donnes souvent le meilleur.»

L'entraîneur-chef recrue des Roughriders, Greg Marshall, a parlé d'une rivalité axée davantage sur le respect que sur l'animosité. Bien qu'il n'y ait pas goûté avant, il comprend que cette rivalité soit importante pour ses joueurs. Marshall a d'ailleurs utilisé les images de la défaite de l'an dernier en grande finale pour préparer son club à cet affrontement.

Mais Marshall est plus préoccupé par sa défense que par cette rivalité. La semaine dernière, contre les Eskimos d'Edmonton, ses joueurs ont accordé 42 points et 394 verges dans une défaite de 42-28.

Pour le match de samedi, les Roughriders ont ajouté le demi défensif Remond Willis dans l'alignement dans l'espoir d'améliorer la pression sur le quart adverse.

Les Roughriders affrontent des Alouettes qui ont remporté leur premier match 30-26 face aux Lions de la Colombie-Britannique et ils sont reconnus pour leurs bons débuts de saison.

Mais tout dépend beaucoup d'Anthony Calvillo chez les Alouettes.

«J'espère qu'il ratera le vol, ça aiderait», a dit Marshall quand on lui a demandé comment se défendre contre Calvillo.

Le secondeur Barrin Simpson a de son côté proposé de mieux exécuter les jeux que de tenter l'impossible contre lui.

«Nous n'allons pas utiliser quoi que ce soit (que Calvillo) n'ait jamais vu», a -t-il expliqué.

Les Alouettes, comme ils le font habituellement, ne se souciaient pas de ce que leurs adversaires allaient faire.

«Nous ne savons quelle philosophie défensive ils adopteront, a dit Calvillo. Ça ne change rien ce que les autres font. Si je fais de bonnes lectures, je serai en mesure de les démasquer.»

L'entraîneur-chef Marc Trestman n'accorde pas beaucoup d'importance aux rivalités. Enfin, s'il leur accorde de l'importance, il le garde pour lui-même.

«Le défi est le même à chaque semaine, a expliqué Trestman. Dire que la Saskatchewan est spéciale serait injuste pour les six autres équipes.»