Marc Trestman le dit, l'entraîneur des demis offensifs Andy Bischoff le dit, et tous les joueurs concernés le disent: si un porteur de ballon est incapable de bloquer adéquatement chez les Alouettes, il ne jouera tout simplement pas - aussi bon soit-il en possession de l'objet ovale.

Et afin qu'un demi puisse être efficace en protection, il doit essentiellement posséder deux choses: la hargne nécessaire et une bonne connaissance du système offensif. Les Alouettes ont testé les quatre candidats qui tentent de succéder à Avon Cobourne - Brandon Whitaker, DeAndra' Cobb, Emmanuel Marc et Yvenson Bernard - sur ces deux éléments cette semaine.

Lors des affrontements entre l'attaque et la défense, cette dernière a utilisé le blitz à outrance, ce qui a permis de voir comment les demis réagiraient, et s'ils savaient ce qui était attendu d'eux dans le système de jeu.

Puis, pour mieux jauger leur intensité, les quatre porteurs ont ensuite participé à un exercice dans lequel ils étaient tour à tour aux prises avec un joueur défensif qui fonçait vers eux. Dans ce type d'exercice, le demi est en désavantage puisqu'il est stationnaire, alors que le joueur défensif s'amène à pleine vitesse sans être ralenti par qui que ce soit.

«La seule chose qu'on voulait voir avec cet exercice, c'est s'ils étaient prêts à se salir le bout du nez. Et c'est ce qu'ils ont fait», a dit Trestman après l'entraînement.

L'effort y était de façon générale, mais les résultats ont été inégaux. Si Anthony Calvillo s'était trouvé derrière le demi, il aurait été plaqué souvent. Bernard et Whitaker ont semblé être les meilleurs.

C'est d'ailleurs l'ennui avec Cobb, qui a totalisé 2390 verges au sol et 876 par la passe avec les Tiger-Cats de Hamilton depuis deux ans. Il est talentueux, mais a souvent connu des ratés en protection.

«On a été très honnêtes avec lui: la qualité de ses blocs à Hamilton n'était pas celle que l'on recherche. Il possède les autres habiletés, mais il devra nous démontrer qu'il a l'attitude requise pour devenir un bon bloqueur», a d'ailleurs confirmé Bischoff.

Cobb comprend très bien ce qu'il doit faire afin de demeurer avec les Alouettes. Il doit améliorer ses qualités de bloqueur, et rapidement.

«C'est l'une des choses qu'on me reprochait à ma sortie des rangs universitaires. Je dois m'assurer de bien bloquer avant de faire quoi que ce soit d'autre. Il faut avoir la disposition nécessaire afin d'y parvenir, on devient le sixième joueur de ligne.»

Selon l'entraîneur-chef des Alouettes, tout repose effectivement sur l'attitude. Le reste peut suivre si le demi est prêt à s'investir. «Si ce sont des joueurs tenaces, on peut leur enseigner comment bien bloquer», dit-il.

Dure leçon pour Whitaker

S'il n'y a pas de revirement de situation, Whitaker sera le demi régulier lorsque la saison se mettra en branle, le 30 juin. Avec l'équipe depuis deux saisons, l'ancien porte-couleurs de l'Université Baylor devra toutefois démontrer qu'il peut garder Calvillo sur ses deux jambes, ce qu'il n'a pas été en mesure de faire l'année dernière.

Lorsque Calvillo est sorti sur une civière contre les Blue Bombers de Winnipeg, le 19 août, c'était en grande partie parce que Whitaker avait raté un bloc. Deux mois plus tard, un autre bloc raté a conduit au premier touché du match des Tiger-Cats, qui ont finalement écrasé les Oiseaux, 40-3.

«Il s'agissait d'erreurs imputables à une mauvaise communication. Je n'ai pas entendu les directives de la ligne offensive. J'ai beaucoup travaillé sur cet aspect», a indiqué Whitaker, qui ne s'est pas défilé lorsqu'il a été question du fameux jeu contre les Blue Bombers, qui a mis Calvillo sur la touche.

«A.C. a été blessé et ce fut une énorme perte pour nous. C'était en partie ma faute et j'en prends l'entière responsabilité. Je me suis senti mal et j'ai pensé à ce jeu pendant toute la saison morte.»

Chaque fois que Cobourne s'est absenté en 2010, des problèmes en protection ont surgi. Maintenant chez les Tiger-Cats, le vétéran est dans une autre classe à ce chapitre. Son départ provoque donc certaines inquiétudes.

«C'est pour cette raison qu'on répète à nos demis les concepts de protection depuis l'ouverture du camp. Avon accomplissait un tas de choses par osmose, notamment en corrigeant les erreurs de ses coéquipiers. Si un joueur de ligne, un receveur, ou même le quart arrière faisait une erreur en protection, il était là pour sauver la situation», dit Bischoff.