À ses deux premières saisons avec les Alouettes, en 2007 et 2008, Danny Desriveaux a capté un total de 50 passes. À ses deux suivantes, il en a saisi six et quatre. Ce n'est normalement pas de cette façon que les choses se déroulent pour un jeune receveur.

Mais cette baisse de production, elle s'explique en partie par la présence de plusieurs receveurs établis: Jamel Richardson, Kerry Watkins, Ben Cahoon, S.J. Green, Brian Bratton... Bonne nouvelle pour Desriveaux, l'un d'eux n'est plus à Montréal, Cahoon, qui est retraité depuis un mois.

Desriveaux était justement le réserviste au poste de demi inséré qu'occupait le futur membre du Temple de la renommée. Ce n'est donc pas un hasard si le receveur québécois a signé un nouveau contrat de deux ans, le 31 janvier, quelques semaines après l'annonce de Cahoon.

«Ça ouvre une porte, c'est certain, et le départ d'Andrew Hawkins (qui a accepté une offre des Rams de St.Louis), aussi. Éric Deslauriers et moi devrions être des candidats en raison de notre expérience, mais il n'y a jamais rien qui soit garanti», rappelle Desriveaux, qui a reçu un appel de Marc Trestman avant d'accepter l'offre de l'organisation.

«Je n'aurais pas signé le contrat si je n'avais pas eu l'impression que j'obtiendrais une chance légitime d'être un receveur régulier. Mais je comprends aussi que ça fait partie de la négociation», dit-il au sujet du discours de l'entraîneur-chef.

Desriveaux ne deviendra probablement jamais un receveur étoile dans la LCF. Il a toutefois démontré de belles choses à ses premières saisons, dont des mains sûres et une bonne maîtrise de l'attaque et de ses tracés. La seule chose qui le retient de devenir un receveur de 50 attrapés par saison, c'est l'occasion de le faire.

Trestman aime les joueurs fiables, et Desriveaux en est un. Il n'a jamais provoqué de vague en dépit de sa faible utilisation, démontrant une patience exemplaire. Il mérite l'occasion de jouer davantage, et si Trestman - pas du genre à revenir sur sa parole - lui a indiqué qu'il l'obtiendrait, Desriveaux pourra réellement faire ses preuves au camp d'entraînement, en juin.

Cela dit, l'organisation a tout de même obtenu quelques vétérans au cours des dernières semaines. Il y a d'abord eu Prechae Rodriguez, qui a disputé trois saisons dans la LCF, puis Jerry Porter, l'ancien des Raiders d'Oakland. Brandon London, un ailier espacé de 6'4 qui s'est joint aux Alouettes en fin de saison, l'année dernière, fera également partie de l'équation.

«C'est ma cinquième année avec l'équipe, et j'ai vu plusieurs receveurs s'amener, entre autres Peter Warrick (un autre ancien de la NFL). Mais notre noyau de receveurs est presque toujours demeuré le même. Jim Popp va continuer d'embaucher des joueurs qui peuvent nous aider, et c'est normal. Je ne m'en fais pas avec ça, car de toute façon, c'est au camp que tout va se jouer», analyse Desriveaux, qui n'a aucun doute que de rester à Montréal était sa meilleure option.

«En fin de compte, Montréal était le meilleur endroit pour moi - pour des raisons professionnelles, et non pas personnelles. Je connais bien le système de jeu, et j'aime ma situation au niveau du ratio canadien. Et je savais que je ne pourrais pas exiger beaucoup d'argent des autres équipes», souligne-t-il.

Cobourne et Anderson

Comme la plupart de ses coéquipiers, Desriveaux était déçu de voir Avon Cobourne quitter l'équipe, cette semaine, même s'il comprend bien la situation.

«C'est certain que c'était une personne importante dans le vestiaire. Il apportait beaucoup d'énergie, d'intensité, et de passion. Je me souviendrai toujours de la mi-temps du match de la Coupe Grey, en 2009. C'est lui qui criait et qui essayait de secouer l'équipe. Il s'est assuré qu'aucun joueur n'abandonne», raconte-t-il.

Desriveaux connaît assez bien Dwight Anderson, le demi de coin embauché par les Alouettes, mercredi. «Il est extrêmement compétitif, et très confiant. Il parle beaucoup sur le terrain, et c'est souvent une guerre psychologique lorsqu'on l'affronte. Il tente toujours de déconcentrer l'adversaire. Ce n'est pas facile d'obtenir des demis défensifs de cette qualité.»