La leçon à retenir du match de dimanche: le talent est un élément plutôt essentiel au football. Les Argonauts de Toronto ont fait leur bonhomme de chemin cette saison, mais dimanche, la crème a remonté à la surface. Le match a commencé vers 13h15, il était fini à 13h30.

Les Argos n'avaient pas les chevaux afin d'inquiéter les Alouettes, qui les ont renvoyés dans la Ville-reine la queue entre les deux jambes. Très volubile dans les jours qui ont précédé la finale de l'Est, la formation de Jim Barker a été dominée dans les trois facettes du jeu.

Après n'avoir appris qu'en milieu de semaine qu'il participerait à la rencontre de dimanche, Tim Maypray est celui qui a cloué le cercueil des Argos. Son retour de botté de dégagement de 85 verges gonflait l'avance des Alouettes à 17-0, et les haricots n'étaient pas seulement cuits, ils étaient servis.

Il n'y avait même pas 10 minutes d'écoulées au match lorsque Maypray a marqué son majeur, direz-vous... Or, c'est le danger de posséder une équipe construite comme celle des Argonauts, autour de son jeu au sol, sa défense et ses unités spéciales. Surmonter un déficit de 17 points sans jeu de passe, contre une équipe aguerrie comme celle de Marc Trestman, c'était une mission presque impossible.

Tous les joueurs des Oiseaux ou à peu près ont participé au carnage de dimanche. Maypray et les unités spéciales ont mieux performé que Chad Owens et celles des visiteurs; la défense de Tim Burke n'a fait qu'une bouchée de Cory Boyd, Cleo Lemon et l'attaque torontoise; tandis qu'Anthony Calvillo, Avon Cobourne et les autres se sont amusés comme des gamins dans une bonbonnière en attaque.

À l'inverse, les membres des Argos qui pouvaient être satisfaits de leur performance étaient assez rares. Ayant fait le voyage, les meneuses de claque ont été les meilleures de leur clan.

Cobourne et les éliminatoires

Les Alouettes ont accordé beaucoup d'importance aux unités spéciales au cours de la semaine qui a mené au match de dimanche, et ils ont pris les grands moyens afin qu'elles ne fassent pas couler le navire. Ainsi, Avon Cobourne s'est retrouvé sur les unités de couverture de bottés. Owens a réussi deux beaux retours jusqu'en milieu du terrain, en deuxième demie, mais dans l'ensemble, les unités spéciales des Argos n'ont pas été un facteur.

Cobourne a mis l'épaule à la roue sur les unités spéciales, mais s'est illustré encore davantage en attaque. Joueur par excellence du match de la Coupe Grey, en 2009, le demi a terminé sa journée de travail avec 163 verges au sol (en 17 courses), et 53 par la passe (quatre attrapés). Trestman a d'ailleurs souligné que son porteur de ballon représentait une valeur sûre dans les séries éliminatoires - même s'il n'a pas porté le ballon aussi souvent qu'il l'aurait souhaité en saison régulière.

«Les succès de l'équipe passent avant les miens. J'aurais été tout aussi satisfait si je n'avais pas porté le ballon aussi souvent», a commenté Cobourne, qui était tout aussi fier de son rendement sur les unités spéciales.

Pour une quatrième fois en autant de départs contre Toronto en 2010, Calvillo a surpassé le plateau des 300 verges, complétant 19 de ses 26 passes pour 334 verges et deux touchés. Sa seule erreur aura été l'interception dont il a été victime dans la zone des buts des Argos, mais ne cherchons pas des poux. Le passeur des Alouettes a offert une performance irréprochable.

Un banc de requins

Diamond Ferri avait prévenu Lemon qu'il serait une proie pour un groupe de requins, au Stade olympique. Ferri et compagnie ont tenu parole. Le quart des Argos n'a complété que 11 passes, et a été victime de cinq sacs et deux interceptions.

Boyd a amassé 43 verges en huit courses, avant de quitter le match en raison d'une blessure. C'était la deuxième fois cette saison qu'il ne terminait pas une rencontre contre les Oiseaux.

Barker jugeait que la défaite de son équipe n'était pas attribuable à un manque de préparation. Le pilote des Argonauts a plutôt admis que son équipe n'était tout simplement pas au même niveau les Alouettes. Et ces derniers l'ont rappelé haut et fort, dimanche.