Cédric Gagné-Marcoux et Dominic Picard, les premiers québécois à évoluer ensemble sur la ligne offensive des Argonauts de Toronto depuis Pierre Vercheval et François Bélanger en 1993-94, avaient sûrement rêvé à un meilleur scénario pour leur premier match au Stade olympique.

Ces deux grands amis qui ont évolué ensemble au Cégep Champlain ainsi que sur l'équipe canadienne junior ont passé la journée à nager à contre-courant contre la solide unité défensive des Alouettes.

«On a eu l'impression d'avoir les pieds dans le sable mouvant tout au long de la rencontre, a imagé Gagné-Marcoux. Mais il faudra analyser le match avec un certain recul. Pour le moment, c'est dur pour le moral. Mais il faut réaliser que Rome n'a pas été bâti en une journée».

Ce dernier garde toutefois un beau souvenir de sa saison avec les Argos, lui qui a choisi cette équipe après avoir porté les couleurs des Tiger-Cats de Hamilton: «Je suis allé à Toronto parce que Dominic (Picard) est mon grand ami. Il m'a convaincu de le rejoindre avec les Argos. On a joué ensemble toute la saison. Cela m'a redonné la piqure».

Picard a par la suite raconté que les Argos n'avaient jamais baissé les bras même si les Alouettes ont entrepris le match en force: «Toute l'année on a accusé des retards. On croyait donc en nos chances de remonter. D'ailleurs on n'était pas à Montréal parce qu'on nous avait fait un cadeau. On méritait de jouer ce match. Par contre, il faut reconnaitre que les Alouettes avaient un excellent plan de match».

D'ailleurs, l'entraîneur-chef des Argos, Jim Barker, a reconnu que son équipe avait encore des choses à apprendre avant d'atteindre le même niveau que les Alouettes, les champions en titre de la Coupe Grey.

«On n'était pas prêts pour gagner un tel match. Je suis fier de mes joueurs et ce revers nous aidera à devenir une meilleure équipe. À ce moment-ci, je ne pense pas à la destination, mais au voyage qu'on a parcouru ensemble. Les Alouettes méritent d'aller à la Coupe Grey. Maintenant, on sait ce qu'il faut pour passer au prochain niveau dans notre progression», a raconté Barker.

«Les Alouettes nous ont battus dans toutes les phases du jeu. On ne s'attendait certes pas à subir une telle correction. Je dois rendre hommage aux Alouettes et à leur personnel d'entraîneurs. Nous avons pourtant travaillé avec détermination. Mais à ce moment-ci, nous ne sommes pas encore au même niveau d'excellence que les Alouettes», a conclu Barker.