Les joueurs de la NFL qui ont servi les percutants plaqués qu'on a vus, dimanche dernier, ont été mis à l'amende, mercredi, et James Harrison n'a pas digéré la sienne, qui est de 75 000$. Le secondeur étoile n'a pas participé à l'entraînement des Steelers de Pittsburgh, mercredi, et il songerait même à prendre sa retraite.
«Comment voulez-vous que je continue à exercer ce sport si je ne peux plus le pratiquer comme on me l'enseigne depuis que je suis âgé de 10 ans? Ce que vous me dites, c'est que tout ce qu'on m'a enseigné au cours des 20 dernières années ne tient plus? Si c'est le cas, eh bien je ne peux pas continuer de jouer avec ces règlements. C'est un handicap pour moi», a commenté Harrison lors d'une entrevue à la radio satellite Sirius XM, mercredi.
Deux joueurs des Browns de Cleveland, Joshua Cribbs et Mohamed Massaquoi, ont quitté le match face aux Steelers après avoir encaissé de violents plaqués de Harrison, qui n'a cependant pas été pénalisé pour ces deux jeux. La NFL a jugé que le plaqué à l'endroit de Cribbs était légal parce que ce dernier était en possession du ballon, mais que celui aux dépens de Massaquoi ne l'était pas, puisqu'il était alors un receveur dans une position vulnérable.
Harrison, l'entraîneur-chef des Steelers, Mike Tomlin, ainsi que plusieurs joueurs croient toutefois que le plaqué encaissé par Massaquoi était également légal. C'est le cas de Matthieu Proulx, le maraudeur des Alouettes.
«Selon moi, les deux plaqués de Harrison étaient parfaitement légaux, et c'est exactement de cette façon qu'on nous montre à plaquer. Le football est un sport violent, et il y aura toujours des plaqués semblables, c'est incontournable. Je trouve ça étrange que la NFL donne pour 175 000$ d'amendes à un moment où il y a un tel tollé. Des plaqués semblables, il y en a pourtant chaque semaine.»
Proulx croit également que le plaqué de Dunta Robinson, des Falcons d'Atlanta, à l'endroit de DeSean Jackson, des Eagles de Philadelphie, était dans les règles du jeu, mais pas celui de Brandon Merriweather, des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, contre Todd Heap, des Ravens de Baltimore - une opinion partagée par bien des gens.
«La différence dans le cas de Merriweather, c'est que le ballon était déjà derrière les deux joueurs, et qu'il a clairement visé la tête de Heap. C'était gratuit comme geste.»
Merriweather et Robinson ont chacun reçu des amendes de 50 000$ de la NFL, qui n'a pas tardé à réagir à la suite de cette série de violents plaqués. La Ligue a fait savoir qu'elle n'hésiterait pas à suspendre des joueurs fautifs à l'avenir, et qu'elle serait moins tolérante face aux plaqués jugés dangereux, notamment les coups «casque contre casque».
La ligne est mince
Or, la distinction entre ce qui est légal et ce qui ne l'est pas demeure un peu floue, et plusieurs joueurs se demandent s'il est possible de l'établir. Même s'il est un joueur offensif, Anthony Calvillo comprend d'ailleurs les frustrations des joueurs défensifs.
«Je ne sais pas comment les ligues arriveront à différencier les solides plaqués de ceux qui sont dits brutaux, car la ligne est tellement mince. Le football est un sport violent, et je ne crois pas qu'on puisse changer ça. On ne peut pas être passifs lorsqu'on joue au football», a analysé Calvillo, qui estime que les joueurs saisissent très bien les dangers de leur sport.
«Je doute qu'on puisse éliminer les risques qui sont rattachés à la pratique de ce sport. Malheureusement, il y aura toujours des blessures. Mais en tant que joueurs, on connaît très bien les risques, et on accepte de les prendre.»