Non seulement les Alouettes et les Stampeders forment-ils les deux meilleures équipes de la LCF depuis que Marc Trestman et John Hufnagel les dirigent, mais ils ne s'aiment pas du tout. C'est donc une rencontre qui promet, ce soir à Calgary, alors que les clubs détenteurs des meilleures fiches du circuit (9-3) s'affronteront pour une première fois en 2010.

Trestman et Hufnagel dirigent leur formation respective depuis 2008. Les deux équipes ont remporté la Coupe Grey, et les Oiseaux (35-13) et les Stampeders (32-15-1) possèdent les meilleurs dossiers en saison régulière depuis leur embauche. Les Albertains ont vaincu les Alouettes à trois reprises en 2008 - dont en finale de la Coupe Grey, au Stade olympique -, avant de perdre les deux affrontements de la saison dernière.

Si le résultat des confrontations entre les deux clubs change d'une année à l'autre, elles donnent toujours lieu à des matchs âprement disputés. «La date de ce match est souligné dans notre calendrier depuis qu'il est sorti. On ne s'aime pas, il y a beaucoup d'animosité entre les deux équipes, et nos matchs sont toujours très robustes», a souligné Étienne Boulay, cette semaine.

L'autre maraudeur des Alouettes, Matthieu Proulx, admet également qu'un match contre les Stampeders est un peu différent des autres. «Il n'y a aucun doute que c'est spécial lorsqu'on joue contre Calgary. On forme les deux meilleures équipes de la ligue depuis plusieurs années déjà, et il y a toujours un peu plus d'électricité dans l'air lorsqu'on les affronte.»

Une surprenante défaite

Avant de perdre leurs deux derniers matchs, les Stampeders étaient assez unanimement considérés comme l'équipe à battre cette saison. La surprenante défaite encaissée à domicile contre les Lions de la Colombie-Britannique, samedi dernier, a terni l'excellente saison des Stampeders. Leurs adversaires de ce soir comprennent cependant qu'ils risquent de se mesurer à une équipe beaucoup plus affamée.

«On affrontera une équipe de très haut calibre, qui a perdu ses deux derniers matchs, alors on sait que ce ne sera pas de tout repos. On sait que les Stampeders seront prêts à jouer», a dit Trestman.

Talentueux, les Stampeders

Même s'ils ne les portent pas dans leur coeur, les Alouettes ne se font pas prier pour vanter les mérites des Stampeders. Autant en attaque qu'en défense, c'est une équipe qui compte sur énormément de talent. «Comme c'est le cas avec notre équipe, ils sont très difficiles à vaincre lorsque les choses tournent rondement pour eux. Ils sont très talentueux en attaque, en défense, et sur les unités spéciales», a résumé Anthony Calvillo.

Parmi les principaux atouts des Stampeders, il y a la grande mobilité du quart Henry Burris, qui occupe le 12e rang du circuit avec 322 verges au sol. «C'est comme si on affrontait deux porteurs de ballon», a noté Boulay, faisant référence à Burris et au demi Joffrey Reynold.

«Il nous ont battus grâce à des courses de Burris par le passé. Leur principale force en attaque se situe au milieu avec Burris et Reynolds. Ils possèdent de bons receveurs, capables de réussir des jeux importants. C'est une attaque qui est solide sur toute la ligne», a analysé Trestman.

Une défense qui prend des risques

Coordonnée par l'ancien des Alouettes, Chris Jones, la défense des Stampeders joue comme elle le faisait en 2008 après une saison décevante. Jones utilise un système de jeu agressif et aime prendre des chances.

«C'est une défense qui possède beaucoup de vitesse et qui provoque des revirements. Son style de jeu diffère de ce qu'on voit ailleurs dans la ligue, elle est très agressive et prend plusieurs chances. Or, lorsqu'elle se fait prendre à contre-pied, elle se reprend bien en raison de sa vitesse», précise Trestman.

Mais l'attaque des Alouettes a également été très agressive lors de son dernier match, à Winnipeg, tentant plusieurs longues passes, dont sur le jeu décisif.

«Tous les joueurs de l'équipe étaient heureux qu'elle soit plus agressive. Notre attaque est construite sur le synchronisme et les passes rapides. En attaquant les zones profondes, je pense que ça va faire peur aux autres équipes. Elles avaient pris l'habitude d'utiliser une défense homme à homme dans les zones courtes, parce qu'elles s'attendaient à ce qu'on lance le ballon rapidement à presque tous les jeux», a estimé Proulx.