On ne pourra jamais reprocher à Marc Trestman de ne pas défendre ses joueurs. Deux jours après la défaite de 37-22 des Alouettes à Toronto, le pilote s'est dit très satisfait de la performance de ses joueurs.

«On a fourni un très bon effort et on a joué avec l'énergie du désespoir, ce qui m'a énormément plu», a dit Trestman, qui a ensuite souligné que plusieurs équipes, dont les Argonauts, étaient grandement améliorées cette saison.

«Ce n'est pas la LCF de 2009. Comme je l'ai mentionné à nos joueurs, on aurait gagné ce match, l'année dernière. Ce n'est plus la même équipe (les Argonauts)», a-t-il dit.

Selon Matthieu Proulx, les Alouettes pensaient peut-être justement qu'ils affronteraient les mêmes vieux Argos, samedi. «On était peut-être trop détendus. Il y a parfois des signes qui ne mentent pas, et notre attitude générale avant le match faisait peur.

«Il n'y a pas d'excuses, car on est des athlètes professionnels, mais la nature humaine prend parfois le dessus, a poursuivi Proulx. On avait une fiche de 5-1, ça faisait des années qu'on les dominait, et on les avait battus 41-10, deux semaines auparavant. C'était donc difficile de se motiver. On a eu une bonne semaine de préparation, mais c'était difficile de garder notre concentration pour ce match», a admis Proulx.

Le maraudeur croit cependant que cette défaite pourrait s'avérer être un mal pour un bien pour les Alouettes.

«On a mangé un bon coup de poing sur la gueule, et ça va nous faire réaliser qu'il n'y aura pas de match facile cette année. On devra se battre à toutes nos rencontres, même contre Toronto. On n'aurait pas cru ça possible, que les Argonauts nous battent, parce qu'on les domine complètement depuis quelques années. Alors c'est un bon réveil pour nous, je suis convaincu qu'on sera plus concentrés la prochaine fois qu'on les affrontera.»

Une ligue améliorée

Anthony Calvillo a lui aussi souligné que la compétition était plus vive que par le passé dans la Ligue canadienne.

«La ligue est améliorée et c'est une nouvelle saison. On n'écrasera pas le reste de la ligue en marquant des points à volonté à chaque match. Mais ce qu'on peut faire - et ce qu'on doit faire -, c'est de corriger nos erreurs mentales», a souligné le quart-arrière.

«Je ne veux rien enlever aux Argonauts, mais les revirements qu'on a commis en attaque nous ont placés dans une position précaire tôt dans le match. Et lorsqu'on joue à l'étranger, et qu'on affronte une équipe qui veut nous détrôner, on ne peut pas se permettre de lui offrir des chances. Les Argonauts ont profité de toutes celles qu'on leur a données», d'ajouter Calvillo.

Une fois n'est pas coutume

En raison du congédiement de Richard Kent pendant le camp d'entraînement, plusieurs entraîneurs des Alouettes se partagent le travail sur le plan des unités spéciales. Embauché pendant la saison morte, Kent n'aura fait que passer chez les Alouettes. Or, en dépit de la récente contre-performance des unités spéciales, la formule actuelle fonctionne bien, estiment les Alouettes.

«Andy (Bischoff) s'occupe du côté administratif, tandis que les autres entraîneurs supervisent tous un aspect différent. Évidemment, les entraîneurs ont moins de temps pour leurs groupes habituels, mais Andy s'assure que ça se déroule rondement», a expliqué Trestman, hier.

Entraîneur des demis offensifs et entraîneur-adjoint de la ligne d'attaque, Bischoff pense que le match à Toronto ne cache pas un malaise au sein des unités spéciales.

«Il s'agissait d'erreurs de base. On doit faire un meilleur travail à titre d'entraîneurs, et les joueurs doivent avoir de meilleures performances. Par exemple, sur les retours de bottés de l'adversaire, ils doivent s'assurer que leur bras du côté extérieur est libre; ils doivent conserver leur équilibre; et ils doivent occuper leur couloir respectif», a-t-il souligné.

Pour ce qui est de leurs propres retours de bottés, les Alouettes devront probablement utiliser un nouveau spécialiste face aux Blue Bombers de Winnipeg, jeudi. Blessé à une jambe, Tim Maypray ratera vraisemblablement la rencontre. Brandon Whitaker, Diamond Ferri et De'Audra Dix sont les principaux candidats pour prendre la relève sur les bottés de dégagement, alors que Brian Bratton peut retourner les bottés d'envoi.

Satisfait des receveurs, moins de la ligne

Même si les receveurs des Alouettes ont échappé plusieurs passes, samedi, Trestman s'est gardé de les critiquer, hier. «On lance plus de passes que la plupart des autres équipes. Les passes échappées n'étaient pas faciles à capter, et on a tout de même complété près de 80% de nos tentatives», a-t-il fait remarquer.

«Le jeu de nos receveurs ne m'inquiète pas du tout. Ils jouent aussi bien que lors des dernières saisons. Ils possèdent de très bonnes mains, et attrapent presque toutes les passes dirigées vers eux», a résumé Trestman, qui était cependant un peu moins satisfait de la ligne offensive.

«Elle doit mieux jouer. Il y aura toujours des erreurs de communication lorsqu'il y a des changements dans la formation régulière, mais on doit continuer de s'améliorer», a-t-il indiqué... avant de préciser qu'il était le premier responsable de leurs difficultés, bien évidemment. «Ça commence par moi, on doit être meilleurs sur le plan structurel et stratégique.»

C'est l'une des raisons pour lesquelles les joueurs des Alouettes apprécient tellement Trestman. Il les défendra toujours bec et ongles.