Quatre équipes ont une fiche de 3-1 dans la LCF: les Alouettes, Roughriders de la Saskatchewan, les Stampeders de Calgary et les Argonauts de Toronto. Si rien n'étonne dans le cas des trois premières, personne ne s'attendait à un aussi bon début de saison des Argos, qui partagent le premier rang de la division Est avec les Alouettes.

La risée du circuit canadien au cours des deux dernières années, les Argonauts ont remporté leurs trois derniers matchs, comblant chaque fois un déficit au quatrième quart.

«C'est un mélange de conditionnement physique et de force de caractère», explique le centre Dominic Picard au sujet des bonnes fins de match de son club.

Selon Picard et les siens, c'est d'abord et avant tout grâce au nouvel entraîneur-chef, Jim Barker, qu'il y a un nouvel enthousiasme à Toronto.

«Notre début de saison nous a fait réaliser qu'on possédait le potentiel pour connaître du succès. Notre groupe d'entraîneurs est extraordinaire, il nous a démontré qu'on pouvait devenir l'équipe qu'on espérait être. C'est la grande différence», analyse Picard.

«Depuis le début du camp, l'attitude dans l'équipe en est une de gagnants. On s'attend à gagner. Jim Barker a instauré une nouvelle vision, et perdre n'est plus une option», ajoute Cédric Marcoux-Gagné, qui occupe le poste à gauche de Picard sur la ligne à l'attaque, une unité qui joue d'ailleurs très bien en début de saison.

«On les a mis au défi de former un groupe dominant», a mentionné Barker, fort heureux du rendement de son quintette, et particulièrement de celui de Picard.

«Dominic a beaucoup de responsabilités au niveau mental, alors que c'est lui qui doit choisir les types de protection et de blocs», a expliqué le pilote.

«Lorsque j'ai été embauché, j'ai dit à Dominic qu'il possédait les qualités physiques pour devenir l'un des meilleurs centres de la ligue. Il devait cependant élever l'aspect mental de son jeu, et c'est ce qu'il a fait en étudiant et en passant beaucoup de temps avec les entraîneurs. Il connaît une très bonne saison.»

Picard souligne qu'il est plus à l'aise dans le système offensif actuel par rapport à l'année dernière. La qualité de son jeu a atteint un niveau supérieur, et Picard pense qu'on le constate de plus en plus. «Je pense que les gens le réalisent. Le mot commence à se passer dans la ligue.»

Trois additions importantes

Solide depuis plusieurs années, la défense des Argos continue de l'être. Sans la progression enregistrée par l'attaque, l'équipe ne connaîtrait toutefois pas ses meilleurs moments depuis que Mike Pinball Clemons la dirigeait. Outre la ligne, quelques nouveaux venus ont fait une grande différence au cours du premier mois de la saison.

Une recrue dans la LCF, Cory Boyd occupe le premier rang avec 431 verges au sol. Un porteur qui court en puissance, Boyd reçoit des éloges des quatre coins du circuit depuis quelques semaines.

«Il est fort, possède une bonne vision du jeu et est très explosif», a résumé Étienne Boulay.

«Il conserve bien son équilibre, même lorsqu'il est plaqué. Ce sera un bon test pour notre défense demain (ce soir), tous les joueurs devront réussir leurs plaqués», a quant à lui prévenu le secondeur Shea Emry.

Marcoux-Gagné a lui aussi mentionné qu'il est presque impossible d'arrêter Boyd à moins de réussir son plaqué à la perfection. «Si on le plaque d'un seul bras, ça ne fonctionne pas. C'est plaisant de bloquer pour lui, ça rend notre travail un peu plus facile et ça nous fait bien paraître.»

En plus d'avoir un porteur recrue, c'est un joueur à ses premiers pas dans la LCF qui lance le ballon. Contrairement à Boyd, Cleo Lemon n'a pas entrepris sa carrière au Canada sur les chapeaux de roues, mais accomplit un travail respectable (68 en 115 pour 763 verges, trois touchés et quatre interceptions).

«Je pense que Cleo ne reçoit pas le mérite qui lui revient. C'est un excellent leader, qui a toujours une attitude positive. Il reçoit de solides coups d'épaule, mais ne se plaint jamais. Je n'ai aucun doute qu'il va devenir un excellent quart dans la LCF», croit Marcoux-Gagné.

Pendant que Lemon et Boyd se familiarisent avec le jeu canadien, Jeremaine Copeland dispute sa 10e saison, sa première avec les Argos. Obtenu des Stampeders, Copeland est un vétéran dont l'apport excède ce qu'il réalise sur le terrain.

«Il a remporté des championnats partout où il est passé, alors je savais ce qu'il apporterait à l'équipe», déclare Barker, qui a dirigé Copeland à Calgary et Montréal, et qui est le grand responsable de sa venue à Toronto.