Les Steelers de Pittsburgh ont passé toute la dernière saison morte en ne faisant presque pas de changements à leur alignement et aucun à leur personnel d'entraîneurs. De remporter le Super Bowl les a fait hésiter à changer une combinaison gagnante.

En terminant la saison avec une fiche de 9-7 - dont cinq défaites consécutives - un an plus tard pour devenir le premier club gagnant du Super Bowl à rater les séries lors de la saison suivante, des changements sont inévitables.

Le départ de l'entraîneur des quarts-arrières Ken Anderson, qui a pris sa retraite mardi, est le premier de cette série de changements. Il est ainsi devenu le premier entraîneur de l'équipe originale de Mike Tomlin, embauché en 2007, à quitter.

Compte tenu des problèmes qu'ont éprouvés les unités spéciales cette saison et les différences philosophiques qui pourraient exister au sein de l'organisation, il pourrait y en avoir plus.

Le coordonnateur à l'offensive Bruce Arians, largement responsable de l'abandon par les Steelers de leur engagement envers le jeu au sol, a été l'adjoint le plus critiqué au cours de la saison. Pas seulement de l'extérieur de l'organisation. De l'intérieur également.

Il semblerait que Tomlin voudrait qu'Arians soit de retour. Ben Roethlisberger, sans surprise, est l'un de ses plus ardents défenseurs. Mais la direction des Steelers ne serait pas très entichée de ce changement de philosophie à l'attaque.

Les 428 courses tentées par les Steelers constituent leur plus bas total pour une saison de 16 matchs depuis les 394 jeux au sol tentés en 1991. Leurs 536 jeux de passe représentent quant à eux le quatrième plus haut total de l'histoire du club. Un changement énorme pour une équipe qui a amorcé la dernière campagne avec 5000 verges au sol de plus que tout autre club dans la NFL depuis la fusion de 1970.

Tomlin ne dit pas si d'autres changements surviendront. Il a commencé ses réunions individuelles avec les joueurs lundi et fera de même avec son personnel d'entraîneurs par la suite, un processus qui pourrait prendre toute la semaine.

«Je ne fais pas de changements majeurs en fonction de notre fiche. J'aime mieux parler de changemetns appropriés, a indiqué Tomlin, mardi. Ces décisions ne sont pas prises pour punir et elles ne sont pas prises sous l'impulsion du moment. Je serai toujours en faveur de faire des changements appropriés. Des changements importants ne sont pas nécessairement ce que je préconise.»

Les Steelers ont ramené tous les partants du Super Bowl à l'exception de deux cette saison, mais il semble évident qu'il y aura plus de changements en vue de la prochaine campagne. Parmi les joueurs sans contrat, on retrouve le demi de sûreté Ryan Clark, le botteur Jeff Reed, les plaqueurs Casey Hampton et Willie Colon ainsi que le demi offensif substitut Willie Parker, qui a connu trois saisons de 1000 verges ou plus.

Il pourrait aussi y avoir des changements au sein de la tertiaire, alors que le demi de sûreté Tyrone Carter, le demi de coin Deshea Townsend et Clark pourraient ne pas être de retour.

Bien que la série de cinq revers en fin de saison - dont des défaites contre Kansas City, Oakland et Cleveland - eut éliminé les Penguins, Tomlin est plus troublé par la fiche de 2-4 des siens face aux clubs de la section Nord de l'Américaine. Les Steelers avaient compilé une fiche de 6-0 un an plus tôt contre ces clubs.

«Nous avons été 0-3 contre notre section pendant cette séquence. C'est plus inquiétant que le 0-5, a-t-il déclaré. C'est douloureux de se retrouver à regarder les matchs de séries au lieu d'y participer.»

Même si les Steelers ont été en mesure de garder privées toutes chicanes internes pendant cette glissade, Tomlin admet qu'il y aura toujours des joueurs qui penseront d'abord à eux avant de penser à l'équipe.

Sans vouloir nommer qui que ce soit, il a indiqué que le problème existe au sein de chaque formation.

«C'était aussi vrai quand nous avons gagné le (trophée) Lombardi, a-t-il dit. Chaque fois que vous travaillez avec un groupe aussi important, ce sera difficile d'obtenir un environnement pur, une utopie. Je suis réaliste et je sais que l'égocentrisme fait partie d'une équipe de football. Je ne crois pas qu'il y ait eu plus de cas dans notre club. Ce n'était en rien différent de toutes les équipes avec lesquelles j'ai été impliqué.»