La dernière fois que j'ai vu Tony Romo, il y a un an dans le vestiaire des visiteurs à Washington, son lecteur MP3 crachait Burning Heart, un vieux tube du groupe Survivor.

Pourquoi je vous raconte ça? Parce que ça fait terriblement branché, mais aussi parce qu'au cours des prochaines semaines, on va voir si le quart des Cowboys a bien appris en écoutant ses hits de Survivor, dont le plus gros tube, je le rappelle, était Eye Of The Tiger. L'oeil du tigre.

Ceux qui n'aiment pas Tony Romo - et ils sont nombreux - se plaisent à dire que son problème, c'est en plein ça. L'oeil du tigre, il ne l'a pas. Vous savez, cet instinct du tueur qui fait la différence entre les grands et les moins grands ? Romo ne l'a juste pas, selon les sceptiques.

On connaît bien sa réputation. Fort en début de saison, moins fort quand ça commence à chauffer, en décembre ou en janvier. D'ailleurs, sa fiche en décembre (5-8, 19 interceptions) n'est pas bien jolie, pas plus que sa fiche en séries (0-2).

On ajoute à ça le fameux voyage au Mexique, le Seattle Slip, le monologue du «y a des affaires pires que ça dans la vie», offert en guise d'explication à la suite d'une défaite crève-coeur à Philadelphie en fin de saison dernière, et on se retrouve avec quoi? Avec un quart que plusieurs qualifient de choker.

La bonne nouvelle pour Romo, c'est qu'il a maintenant l'occasion de tout effacer ça d'un seul coup.

Ça commence demain, avec un match énorme chez les Giants de New York. Je dis énorme parce que ce n'est jamais facile de gagner là-bas, surtout pas en décembre, surtout pas avec ce vent à écorner les boeufs.

En plus, les Giants vont être en mode désespoir. J'insiste: pas facile.

Ensuite, Romo va devoir mener son club à la victoire face aux puissants Chargers de San Diego, face aux parfaits Saints de La Nouvelle-Orléans, face aux Redskins de Washington (qui sont moins parfaits, mais bon), et face aux Eagles de Philadelphie pour finir. Pas pire mois de décembre, non?

Mais c'est comme ça qu'on reconnaît les meilleurs. Les meilleurs sont à leur mieux quand les défis deviennent plus grands, quand la pression grimpe d'un cran.

Les meilleurs sont meilleurs dans l'adversité.

Les Cowboys ont fait leur choix. Ils ont choisi de faire de Romo leur joueur de concession et ils ont choisi de le payer comme tel.

À lui de prouver qu'ils ont eu raison.

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Comme ça, mesdames et messieurs, la chicane est prise dans le vestiaire des Steelers de Pittsburgh. Ça arrive. Mais quand un vétéran receveur - Hines Ward - se permet de remettre en doute les capacités d'endurance de son quart - Ben Roethlisberger -, ce n'est jamais très bon.

Au cas où vous l'auriez raté, rappelons qu'en pleine télé, Ward a essentiellement qualifié «Gros Ben» de grosse moumoune. Bon, il n'a pas dit ça comme ça, mais c'est à peu près ce que ça voulait dire. «Gros Ben», victime d'une commotion cérébrale la semaine précédente, n'a pas joué dimanche soir à Baltimore. Bien sûr, les Steelers sont sortis de là avec une autre défaite, leur troisième de suite.

Passons rapidement sur le manque de jugement de Ward, à une époque où la NFL se penche de plus en plus sur le problème des coups à la tête. Mais un tel commentaire nous laisse croire que les champions sont déjà en mode panique, eux qui seraient exclus des séries si elles commençaient aujourd'hui.

Une chance que les Steelers ont un calendrier favorable d'ici la fin. À l'agenda, ils ont les Raiders d'Oakland, les Browns de Cleveland, les Packers de Green Bay, les Ravens de Baltimore, et les Dolphins de Miami pour finir.

S'il leur reste une once de fierté, ils vont rincer les Raiders, demain, à Pittsburgh. L'entraîneur Mike Tomlin a affirmé que d'ici la fin, ça allait être l'enfer (oui, il a dit l'enfer) pour les adversaires des Steelers.

On lui souhaite d'avoir raison, parce que sinon, ça va plutôt être l'enfer pour lui.