Pour la millième fois depuis qu'il est en poste, Marc Trestman a pris le temps de vanter ses adversaires cette semaine.

«Les Roughriders jouent toujours avec énergie et sont dynamiques; nos matchs contre les Lions sont toujours serrés jusqu'à la toute fin; les Stampeders sont les champions de la Coupe Grey; les Eskimos ont Ricky Ray; et la liste continue», a dit le pilote des Alouettes.

 

Euh... La liste s'arrête à peu près là, mon Marc. Les quatre équipes de l'Ouest et la vôtre.

Primeur! Les Alouettes sont seuls dans l'Est! Trestman et ses hommes n'aiment pas qu'on le dise, mais l'autre option, c'est de vous raconter n'importe quoi. La dernière fois qu'on a voulu vous «vendre» un match intra-division, c'était la semaine dernière contre Hamilton. Les Tiger-Cats cherchent encore le ballon.

Cet après-midi, ce sera au tour des soporifiques Argonauts de Toronto d'essayer de surprendre vos Alouettes. Les Argos espéraient connaître le même succès que leurs rivaux montréalais en allant chercher leur entraîneur-chef aux États-Unis pendant la saison morte. Adjoint en attaque chez les Titans du Tennessee en 2008, Bart Andrus est présenté dans le guide des médias des Argonauts comme un entraîneur offensif connu à l'échelle planétaire. Pardon?

Si vous ne le connaissiez pas avant cette saison, vous n'êtes pas seul. Il faut dire qu'Andrus a été l'entraîneur-chef des Admirals d'Amsterdam de 2001 à 2007 et, sauf les dépisteurs, qui en Amérique du Nord suivait la NFL Europe avant qu'elle ne ferme boutique?

Les Argos marquent 19 points par match, ce qui vous ne permettra pas de gagner souvent dans la Ligue canadienne (trois victoires avant le match d'aujourd'hui). C'est peut-être Michael Landsberg, de l'émission Off the Record, qui a le mieux décrit l'attaque des Torontois: «Elle est plus plate que plate», a dit l'animateur, récemment. Bingo. Andrus est loin d'être le premier entraîneur-chef en provenance des États-Unis à se casser les dents dans la LCF, on le sait tous. Ce qui nous ramène à Trestman et à son dossier de 22-10 (incluant les éliminatoires) depuis qu'il dirige les Alouettes.

Il y a trois facteurs essentiels au succès de l'ancien coordonnateur à l'attaque. Les deux premiers sont qu'il a de bons joueurs sous la main et qu'il n'a pas négligé de s'entourer de gens qui connaissaient très bien le jeu canadien. «Lorsque Marc Trestman est arrivé ici, il était «consciemment incompétent». Il ne connaissait pas la Ligue canadienne, et il l'a avoué ouvertement. Il a dit qu'il s'entourerait des bonnes personnes et qu'il apprendrait, et c'est ce qu'il a fait. Je pense que son succès rapide est attribuable à ça», a analysé Matthieu Proulx plus tôt cette semaine.

La troisième raison (et tout le monde s'entend sur ça), c'est que Trestman a une excellente «tête de football», même s'il n'aime pas qu'on le dise (ça non plus) et même si ce n'est pas écrit dans le guide des médias des Alouettes.