Ça n'a pas toujours été le cas, même si on a longtemps prétendu le contraire: on ne peut plus gagner sans un quart-arrière de premier plan dans la NFL. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à observer ce qui se déroule dans la division Sud de l'Association nationale.

Où seraient les Saints et les Falcons sans leur meneur respectif, Drew Brees et Matt Ryan? Et où seraient leurs rivaux de division de la Caroline, les Panthers, s'ils pouvaient compter sur un passeur d'élite?

 

Brees pourrait non seulement devancer Dan Marino pour le nombre de verges en une saison - il en obtiendra 5352 s'il conserve le même rythme -, il pourrait éclipser la marque de 50 touchés établie par Tom Brady, il y a deux ans. Après deux rencontres, le natif d'Austin se dirige vers une saison de 72 touchés.

Brees est l'exemple parfait du joueur par excellence, sur le terrain comme à l'extérieur. Rappelons que l'ancien de l'Université Purdue a accepté de se joindre aux Saints à titre de joueur autonome, moins d'un an après que Katrina eut ravagé La Nouvelle-Orléans et alors que l'équipe semblait dans un piteux état. Ce n'est pas tout le monde qui aurait fait ce choix...

Aussi bon soit-il, si on demandait aux directeurs généraux de la ligue d'identifier le quart-arrière qu'ils choisiraient pour les 10 prochaines années, ce n'est probablement pas Brees qui obtiendrait le plus de votes. Il y a fort à parier que cet honneur reviendrait au jeune Ryan.

Par son sang-froid, sa lecture du jeu et la qualité de son bras, aussi puissant que précis, Matt Ryan fait tantôt penser à Brady, tantôt à Troy Aikman, qui ont ensemble six bagues du Super Bowl.

Vous croyez que les Dolphins et les Rams s'en veulent un peu? Jake Long et Chris Long, qui ont été repêchés avant Ryan en 2008, sont certainement de bons joueurs, mais qui choisiriez-vous entre Ryan, Chad Pennington et Marc Bulger?

Des partisans qui le méritent

Des 32 équipes du circuit, les Saints et les Falcons sont peut-être les deux formations qui avaient le plus besoin d'un quart-sauveur. Les Saints pour faire oublier pendant quelques heures à chaque dimanche la catastrophe que l'on connaît, les Falcons afin de pouvoir définitivement tourner la page sur le chapitre Michael Vick. Pour ces raisons, mais également parce que les partisans de ces deux concessions ont rarement pu célébrer. Les Falcons ont participé à un Super Bowl en 44 ans d'histoire, et sont surtout reconnus pour avoir échangé Brett Favre et Deion Sanders; les Saints n'ont jamais atteint le match ultime et ont gagné deux matchs éliminatoires dans leurs 43 années d'existence.

Or, les partisans des Saints et des Falcons semblent sur le point d'être récompensés pour leur patience. Les deux équipes devraient régulièrement participer aux éliminatoires au cours des prochaines années, et le Super Bowl n'est plus un rêve farfelu, loin de là.

Et la rivalité entre les équipes de la Louisiane et de la Géorgie (naturelle compte tenu de la géographie) devrait rapidement s'intensifier. Même si les Steelers de Pittsburgh (2005) et les Giants de New York (2007) ont réalisé l'exploit, gagner un Super Bowl sans avoir remporté le titre dans sa propre division est tout un défi. Et les Falcons et les Saints risquent de se disputer le titre de la division Sud de la Nationale pendant quelques années.

Les deux équipes tenteront de signer une troisième victoire dans le Nord-Est américain demain après-midi, mais on a drôlement hâte de voir les confrontations Ryan-Brees. Le prochain épisode aura lieu le 2 novembre au Superdome. Réservez votre lundi soir.

Une défense en ascension

Si la défense que vous avez choisie dans votre pool ne fait pas le boulot, celle des Bengals de Cincinnati pourrait être une solution de rechange intéressante (ne riez pas). Antwan Odom vient de s'offrir un match de cinq sacs contre les Packers de Green Bay, et l'équipe occupe le 11e rang pour les verges accordées (306,5 par match).

Les anciens choix de première ronde, Johnathan Joseph et Leon Hall, forment une bonne paire de demis de coin, alors que les secondeurs Keith Rivers et Rey Maualuga ont connu de très belles carrière à USC et ajoutent du muscle à une défense qui manque généralement de mordant.

Le début de saison de l'unité laisse présager une continuité de leur respectable saison 2008, mais il serait peut-être sage d'attendre encore une ou deux semaines avant d'appuyer sur la détente. Car c'est bien des Bengals qu'il s'agit.