Il fallait s'y attendre, la consigne chez les Alouettes quant à la contestation déposée par Jim Popp - et finalement perdue hier - était de ne pas en parler. Aucun commentaire, ni au sujet de cet appel, ni sur le travail des arbitres en général.

La raison de la contestation, c'était bien sûr ce touché de huit verges d'Avon Cobourne qui a été refusé, vendredi à Vancouver, alors que les Lions menaient 19-12 et qu'il ne restait que 56 secondes au quatrième quart. La LCF a reconnu son erreur, mais le résultat du match ne changera pas, a fait savoir le commissaire de la ligue, Mark Cohon, hier soir.

Or, même si personne ne le dira ouvertement, les Alouettes commencent à en avoir plein le dos du travail des arbitres. Et la curieuse décision de vendredi est peut-être la goutte qui a fait déborder le vase.

Un membre de l'équipe qui y est allé d'un commentaire assez révélateur, et qui résume probablement ce que pensent plusieurs autres personnes dans l'organisation: «C'est de la foutaise!» a-t-il dit au sujet de l'arbitrage depuis le début de la saison. Vous aurez deviné que cette personne a exigé l'anonymat.

Ce n'est pas la première fois que la ligue s'excuse auprès des Alouettes cette saison. Selon une source, la LCF aurait entre autres admis que les Montréalais avaient été victimes de trois pénalités pour obstruction qu'ils ne méritaient pas lors d'un match plus tôt cette saison.

Les Alouettes - notamment Billy Parker et Chip Cox - ont souvent été pénalisés pour de l'obstruction qui était justement imperceptible à l'oeil nu. Des décisions douteuses qui ont souvent coûté plusieurs dizaines de verges et qui ont parfois directement mené à des touchés.

À l'inverse, les demis défensifs ont régulièrement les pieds et les mains entremêlés avec ceux des receveurs des Oiseaux sans que les foulards ne sortent. Deux poids, deux mesures?

Bon prince, le coordonnateur défensif Tim Burke a rappelé que son unité est agressive lorsqu'on lui demande s'il considère que sa tertiaire est pénalisée plus souvent qu'elle ne le mérite cette saison.

«C'est en partie parce qu'on est agressifs en couverture, mais du même souffle, les punitions pour avoir commis de l'obstruction sont souvent une affaire de jugement. Ce qu'on veut à titre d'entraîneurs, c'est de la constance - et c'est également ce que souhaite Tom Higgins (le responsable de l'arbitrage).»

Popp a fait le bon choix en déposant officiellement une contestation, même si ça n'a finalement rien changé au résultat. Le football n'est que le deuxième gagne-pain de plusieurs arbitres de la LCF, on le comprend, mais leur rendement est trop souvent inacceptable. L'arbitrage est l'un des principaux problèmes de la LCF, et c'est à Cohon et ses hommes de le régler. Un peu de sérieux s'il vous plaît.

On voit habituellement plus des «protêts» dans les petites ligues que dans le sport professionnel, mais celui des Alouettes aura peut-être un effet positif à moyen terme. C'est à souhaiter.

Et que les Alouettes se retrouvent avec une fiche de 7-2 et non de 8-1 ce matin ne devrait pas changer grand-chose en novembre. À moins d'un effondrement, cette équipe file vers un autre championnat de division, et ce n'est pas une défaite supplémentaire qui changera la donne. À tout le moins, en contestant le travail des arbitres à Vancouver, ils ont profité de l'occasion pour mettre leur pied à terre.