Non, il n'y aura pas de saison parfaite... Les chances sont toujours infimes que cela se produise, mais de la façon dont les Alouettes avaient amorcé la saison, il était permis de rêver un peu.

Ce n'est d'ailleurs sûrement pas pour rien que l'entraîneur-chef des Eskimos, Richie Hall, a reçu une douche de Gatorade au terme de leur victoire de 33-19, jeudi soir. Vaincre les Alouettes est un exploit actuellement. Encore plus s'ils vous ont rossé par 34 points trois semaines plus tôt.

 

Jeudi, ce sont les Eskimos qui ressemblaient aux Alouettes des quatre premières semaines. Ricky Ray a profité d'une protection sans faille afin de compléter 23 de ses 27 passes pour des gains de 363 verges et trois touchés. Sa seule interception a été le résultat d'un beau jeu de John Bowman qui a fait dévier la trajectoire du ballon. En défense, Dario Romero a terminé le match avec deux sacs, a rabattu une passe, et a été l'un des meneurs émotifs des Eskimos.

Il y a deux semaines à peine, on se demandait tous ce qui pouvait bien se passer chez les Eskimos. Battus 40-22 par les Lions de la Colombie-Britannique devant leurs partisans une semaine après leur passage au stade Percival-Molson, ils ont rebondi de belle façon en effaçant un déficit de 22 points à Regina, puis en vengeant leur cuisant échec contre les Oiseaux.

Les Stampeders aussi ont retrouvé la forme après un début de saison qui sentait le lendemain de veille. Ils viennent d'écraser les Argonauts, 44-9, et les Lions, 48-10. Et c'est une très bonne nouvelle que les deux clubs albertains aient décidé de se retrousser les manches rapidement et de faire ce qu'on s'attendait qu'ils fassent. Ça entretiendra le suspense, qu'on imaginait très faible il y a très peu de temps.

Il faut des touchés

Pour ce qui est de l'équipe de Marc Trestman, elle a offert une performance ordinaire après quatre départs de qualité pour entamer la saison. Les problèmes de l'attaque près de la zone des buts se sont poursuivis, Damon Duval étant la grande vedette offensive avec ses quatre placements.

Après avoir bourdonné autour de Ray lors des deux affrontements précédents, la défense des Alouettes n'a jamais été en mesure d'ennuyer le quart-étoile. Contrairement au match à Montréal, tous les membres de l'immense ligne à l'attaque des Eskimos ont semblé sur la même longueur d'onde et la vitesse de leurs receveurs a davantage paru.

Les Alouettes disputeront maintenant leurs deux prochains matchs contre des rivaux de division qu'ils n'ont toujours pas affrontés, les Argonauts et les Blue Bombers, qui eux se rencontrent pour la deuxième fois cette saison, aujourd'hui à Winnipeg.

L'une des premières choses au programme avant ces deux matchs sera sûrement de trouver une solution aux problèmes de l'attaque aux abords de la zone payante. Les Alouettes répètent depuis le début de la saison qu'ils se contentent trop souvent de placements et jeudi, ça a fini par les rattraper. Qui sait comment le match se serait déroulé si les Alouettes avaient pris les devants 14-0 ou 10-0 au lieu de 6-0 au premier quart. Ce n'est jamais une bonne chose de gaspiller trop d'occasions, mais ça l'est encore moins à l'étranger.