Vous savez ce que vous obtenez dans la LCF quand deux de vos bottés de dégagement sont bloqués et qu'un de vos bottés d'envoi est ramené pour un touché de 104 verges dans le même match? Le titre du joueur de la semaine, bien sûr.

Précisons d'emblée. Damon Duval est loin d'être l'unique responsable de la mauvaise performance des unités spéciales des Alouettes, la semaine dernière, à Calgary. Même que selon Scott Squires, l'entraîneur du groupe, Duval n'a à peu près rien eu à se reprocher lors de cette rencontre.

Reste que d'honorer n'importe quel membre d'une unité qui a connu une soirée aussi lamentable est une décision qui a de quoi étonner (même si Duval a réussi ses six placements, oui). Les unités spéciales ont presque perdu à elles seules un match que les Alouettes auraient dû gagner par 30 points et on tend une fleur à leur meneur? Ah bon.

Duval, lui, a-t-il été surpris de se retrouver au tableau d'honneur? «Je suis toujours surpris lorsque je reçois ce titre. Mon objectif reste le même, je veux m'assurer de faire mon boulot. Si je le fais, je donne une chance à l'équipe de gagner. Ç'a été plaisant de réussir six placements, mais je me contenterais volontiers de convertis la prochaine fois, ça voudrait dire qu'on ne parvient pas à stopper notre attaque», a répondu le botteur.

Et les bottés bloqués? D'après tous ceux qu'on a interrogés hier, Duval n'y était pour rien - ce qui explique peut-être pourquoi il n'a même pas effleuré le sujet dans sa réponse.

Au fait, Squires a même assuré que les temps de Duval (qu'il avait mis afin d'exécuter ses bottés) étaient tous très bons. L'entraîneur juge plutôt que la source du problème a été le manque de cohésion au sein de son unité, qui compte quatre nouveaux membres cette saison.

«Tout le monde a bien vu qu'on avait encore du travail à faire. On a de nouveaux joueurs et ils apprennent encore certaines choses. Mais on ne doit pas s'en servir comme excuse. Ça se déroule un peu plus rapidement en saison régulière que lors des matchs préparatoires, mais on doit toujours s'assurer de bien communiquer sur le terrain», a souligné Squires, qui s'est gardé d'identifier des coupables, tout en prenant soin de préciser que le problème ne se situait pas sur le tableau noir.

«Il n'y a rien qui cloche au niveau stratégique, on a simplement raté quelques jeux, s'est-il défendu. Et les erreurs coûtent souvent plus cher lorsqu'elles surviennent au sein des unités spéciales. La saison dernière, on a eu une séquence de 90 bottés qui n'ont pas été bloqués, alors commencer la saison de cette façon est très décevant. Mais cette performance ne reflète ni la qualité de nos joueurs, ni celle de nos entraîneurs.»

Duval a été un peu plus précis que son entraîneur quant à la nature du problème. Et selon lui, les adversaires des Alouettes ont essentiellement recours à la même stratégie. «Les Blue Bombers ont attaqué le milieu de notre ligne (eux aussi ont bloqué un botté des Alouettes il y a deux semaines), les Stampeders ont attaqué le milieu de notre ligne, et les Eskimos vont sûrement attaquer le milieu de notre ligne. On devra être plus solides et régler ce problème, sinon on va se mettre dans le pétrin. Or, tout a semblé à point cette semaine. Je pense qu'on a mis le doigt sur ce qui n'a pas fonctionné, alors je suis confiant», a exprimé Duval, qui estime qu'il n'y a pas grand-chose qu'il puisse faire afin d'améliorer la situation.

«On essaie de faire ce que l'on peut en tant que botteur, mais c'est difficile lorsqu'il y a plusieurs joueurs qui s'amènent vers vous en même temps. On peut essayer d'en déjouer un, mais on se fera frapper par un autre. Tout ce que je peux faire, c'est de botter au plus vite.»

Richardson et Deslauriers absents

Jamel Richardson (épaule) et Éric Deslauriers (cuisse) rateront l'affrontement de demain contre les Eskimos. Marc Trestman n'a cependant pas voulu se prononcer sur la durée de l'absence de ses deux receveurs. S.J. Green et Danny Desriveaux les remplaceront.