Rarement a-t-on vu Anthony Calvillo aussi rayonnant. Aujourd'hui en conférence de presse, le quart-arrière a confirmé une nouvelle éventée depuis déjà quelques jours: il va poursuivre pour au moins une saison sa carrière avec les Alouettes.

Certes, l'idée de revenir sur le terrain pour une 16e saison consécutive dans la Ligue canadienne le ravit au plus haut point. «Le feu brûle encore», dit-il. Mais le bonheur de Calvillo vient d'ailleurs. Il y a une semaine, il a appris que son épouse Alexia est officiellement en rémission du cancer contre lequel elle luttait depuis octobre 2007.

«Le cancer a disparu à 100%. La nouvelle a été une vraie bénédiction pour ma famille. Je suis vraiment impressionnée de la façon dont ma femme s'est battu contre la maladie.»

À la fin de la saison dernière, Calvillo avait été clair: pas question de revenir au jeu si la santé de son épouse ne s'améliorait pas. La décision allait se prendre en famille... et la famille en entier est venue pour en faire l'annonce. Aujourd'hui, Calvillo avait revêtu l'uniforme dans lequel il est le plus heureux: celui de père. Son aînée Athéna s'amusait à chanter dans les micros en tripotant ses figurines de princesses, sa benjamine Olivia jetait au sol tout ce qui lui tombait sous la main en gigotant sur les genoux de sa mère... Et au-dessus du boucan, Calvillo gardait son calme légendaire.

«Je suis très excité, dit-il. Mon désir de jouer est encore aussi grand, surtout avec tous les joueurs qui ont décidé de revenir l'an prochain. Je pense aux vétérans, mais aussi à des jeunes comme Jamel Richardson. Après la saison qu'il a connu, j'étais certain qu'il partirait dans la NFL. Je m'attends à de grandes choses cette saison.»Calvillo admet que le retour de Marc Trestman à la barre de l'équipe a pesé lourd dans la balance. «Marc a fait quelque chose de vraiment spécial avec cette équipe. Si autant de joueurs veulent rester, c'est grâce à lui.»

Calvillo et les Alouettes ont conclu une entente d'un an, plus une année d'option. Un contrat plus long aurait été inutile, dit-il. «Je vais réévaluer la situation année après année. Je ne peux pas vous dire si je serai là en 2010. Tout dépendra de la santé de ma femme. Elle est en rémission, mais il faut encore attendre cinq ans avant de savoir si elle est totalement guérie.»

La saison dernière a été dure sur le plan émotif pour le joueur par excellence de l'année 2008 dans la LCF. «Il devait gérer les émotions que suscite le cancer, puis sortir pour traverser les émotions qui viennent avec le football, explique son épouse. C'est incroyable de voir comment il a réagi à tout ça. Il est mon roc.»

Pour l'attaque montréalaise, le retour de Calvillo constitue aussi un roc sur lequel construire pour 2009. «Il apporte tellement de leadership dans le vestiaire, explique le garde Scott Flory. Le calme avec lequel il aborde les situations nous aide beaucoup. Tout le succès qu'on a eu lors des dernières années, c'est grâce à lui.»

«Son retour met tout le monde en confiance», ajoute le secondeur Étienne Boulay.